Différences entre les versions de « Krial »

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=== variation et répartition dialectale ===
=== variation et répartition dialectale ===


La [http://sbahuaud.free.fr/ALBB/Kartenn-275.jpg carte 275] de l'[[ALBB]] documente la variation dialectale de la traduction de 'pleurer'. ''[[Leñvañ]]'' est globalement une forme de l'Ouest du domaine parlant, et ''[[gouelañ]]'' du centre et de l'Est. Les formes ''[[garmat]]'', ''krial'' et ''[[gwial]]'' sont plutôt associées à des pleurs d'enfants (avec des cris).   
La [http://sbahuaud.free.fr/ALBB/Kartenn-275.jpg carte 275] de l'[[ALBB]] documente la variation dialectale de la traduction de 'pleurer'. ''[[Leñvañ]]'' est globalement une forme de l'Ouest du domaine parlant, et ''[[gouelañ]]'' du centre et de l'Est. Les formes ''[[garmat]]'', ''krial'' et ''[[gwial (V.)|gwial]]'' sont plutôt associées à des pleurs d'enfants (avec des cris).   
La variation est aussi microlectale. A Plouhinec fin XX°, le verbe ''[[leñvañ]]'' est associé aux capistes, le verbe ''krial'' aux habitants de Plouhinec, et ''[[yudal]]'' aux bigoudens ([[NALBB]], carte 005).
La variation est aussi microlectale. A Plouhinec fin XX°, le verbe ''[[leñvañ]]'' est associé aux capistes, le verbe ''krial'' aux habitants de Plouhinec, et ''[[yudal]]'' aux bigoudens ([[NALBB]], carte 005).
En (2), Eugène Chalm, originaire de Primelin dans le Cap, traduit ''krial'' par ''crier'', et non pas ''pleurer''. Jade (c.p. 05/2013) considère, lui, que "dans le Cap, 'crié' se dit plutôt ''chouet''".
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|(2)|| Kalz  ||o deus || '''kriet''' ||diwar o aon.
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|||[[kalz|beaucoup]] ||3PL [[kaout|a]] || crié || [[diwar|de]] [[POSS|leur]]<sup>[[2]]</sup> [[aon|peur]]
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||| colspan="10" | 'Beaucoup ont crié de peur.'
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||||||| colspan="10" |''Standard'', [[Chalm (2008)|Chalm (2008]]:R.1.2.3)
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| (2) ||Gav ket ||nen aes || boût dikriet.
|(3)||Gav ket ||nen aes || boût dikriet.
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||| <sup>[[1]]</sup>[[kavout|trouve]] [[ket|pas]] ||[[IMP|on]] [[aes|facile]] || [[bezan|être]] [[De-, di-, dis-|pfx]].crié
||| <sup>[[1]]</sup>[[kavout|trouve]] [[ket|pas]] ||[[IMP|on]] [[aes|facile]] || [[bezan|être]] [[De-, di-, dis-|pfx]].crié
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|||colspan="4" | 'On n'aime pas être critiqué.' ||||||||''Cornouaillais de l'Est (Riec)'', [[Bouzeg (1986)|Bouzeg (1986]]:30)
|||colspan="10" | 'On n'aime pas être critiqué.'  
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|||||||colspan="10" |''Cornouaillais de l'Est (Riec)'', [[Bouzeg (1986)|Bouzeg (1986]]:30)
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== Horizons comparatifs ==
== Horizons comparatifs ==

Version du 29 avril 2021 à 15:35

Le verbe krial 'héler, appeler' est un verbe déclaratif. Il peut être intransitif (inergatif), ou comme en (1), transitif.


(1) Ma ne vijes ket deut da grïal ahanon, ne oan ket savet c'hoazh.
si4 ne1 serais pas venu pour1 crier P.moi ne1 étais pas levé encore
'Si tu n'étais pas venu m'appeler, je ne serais pas encore levé.' Trégorrois, Gros (1970:28)


Morphologie

variation et répartition dialectale

La carte 275 de l'ALBB documente la variation dialectale de la traduction de 'pleurer'. Leñvañ est globalement une forme de l'Ouest du domaine parlant, et gouelañ du centre et de l'Est. Les formes garmat, krial et gwial sont plutôt associées à des pleurs d'enfants (avec des cris). La variation est aussi microlectale. A Plouhinec fin XX°, le verbe leñvañ est associé aux capistes, le verbe krial aux habitants de Plouhinec, et yudal aux bigoudens (NALBB, carte 005).

En (2), Eugène Chalm, originaire de Primelin dans le Cap, traduit krial par crier, et non pas pleurer. Jade (c.p. 05/2013) considère, lui, que "dans le Cap, 'crié' se dit plutôt chouet".


(2) Kalz o deus kriet diwar o aon.
beaucoup 3PL a crié de leur2 peur
'Beaucoup ont crié de peur.'
Standard, Chalm (2008:R.1.2.3)


La carte 207 de l'ALBB documente la traduction de appeler, (j'ai) appelé). On relève quelques occurrences de krial. L'ALBB trouve aussi hual en vannetais et hopal, ainsi que les formes de galvout, galver, gervel sur la plupart du domaine parlant.


dérivation

Le préfixe di- obtient dikrial 'critiquer' de façon semblable au français décrier.


(3) Gav ket nen aes boût dikriet.
1trouve pas on facile être pfx.crié
'On n'aime pas être critiqué.'
Cornouaillais de l'Est (Riec), Bouzeg (1986:30)

Horizons comparatifs

Le verbe krial est emprunté au français, mais le développement d'un usage transitif est propre au breton.