Différences entre les versions de « Kig »

De Arbres
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[[Delanoy (2010)|Delanoy (2010]]:&13, 'kig') considère comme un [[emprunt]] au haut-vannetais le gallo ''ché, cechenn, chéchenn'' 'viande'. Selon lui, la forme gallèse "ne peut provenir que de <font color=green>/tʃətʃ/</font color=green>, forme méridionale". Cependant, il existe aussi plus au sud une forme gallaise empruntée au breton sans la palatalisation: en gallo du pays nantais à Guémené-Penfao, [[Châtelier (2012)]] relève ''qiq'', <font color=green> [kik]</font color=green>, 'mauvaise viande'.  
[[Delanoy (2010)|Delanoy (2010]]:&13, 'kig') considère comme un [[emprunt]] au haut-vannetais le gallo ''ché, cechenn, chéchenn'' 'viande'. Selon lui, la forme gallèse "ne peut provenir que de <font color=green>/tʃətʃ/</font color=green>, forme méridionale". Cependant, il existe aussi plus au sud une forme gallaise empruntée au breton sans la palatalisation: en gallo du pays nantais à Guémené-Penfao, [[Châtelier (2012)]] relève ''qiq'', <font color=green> [kik]</font color=green>, 'mauvaise viande'.  


Dans le domaine roman, le latin ''caro'' 'viande, chair' a été emprunté sous sa forme accusative ''carnem'' par l'ancien français ''char'', ou ''charn'' qui a donné ''charnier''.
Dans le domaine roman, le latin classique ''caro, carnis'' 'viande, chair' a été emprunté sous sa forme accusative ''carnem'' par l'ancien français ''char'', ou ''charn'' qui donnera ''charnier''. Selon le [https://www.cnrtl.fr/etymologie/chair CNRTL], ''chair'' <font color=green>[šęr]</font color=green> succède au moyen français ''char'' suite à une "hésitation entre prononciation ''ar'' ou ''er'' devant consonne".




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Version du 23 avril 2021 à 21:08

Le nom kig dénote la 'viande', la 'chair'.


(1) Ar pesked zo deuet da veza ken ker hag ar hig.
le poisson.s est venu pour1 être aussi cher que le 5viande
'Le poisson est maintenant aussi cher que la viande.'
Plozévet, Goyat (2012:196)


Morphologie

variation et répartition dialectale

La carte 386 de l'ALBB documente la variation dialectale de la traduction de (de la) viande. Le nom kig, sous ses différentes formes, est le seul nom récolté sur tout le territoire parlant.

Pour le haut-vannetais du XXI°, Delanoy (2010) donne kig, keg m., 'viande'.


mots composés

(2) Alies e vez graet hemañ gant kig yar...
souvent R est fait celui.ci avec viande poulet
'On le fait souvent avec du poulet...'
Cornouaille/bordure Léon (Dirinon), Kervella (1985:120)


(3) Un tamm kig moc'h, lakeat en dour un tachad da zizallañ.
un morceau viande cochons mis dans.le eau un moment à1 .saler
'Un morceau de lard, qu'on avait mit un moment dans l'eau à dessaler.'
Léon (Plougerneau), Elégoët (1982:14)

Sémantique

'la chair'

Le nom kig dénote par le même mot, comme en français, la chair mangeable et la chair désirante.


(4) Ar breur Arturo a oa an tan en e gig, en e wad, en e benn.
le frère Arturo R était le feu dans son1 chair dans son1 sang dans son1 tête
'Le frère Arturo avait le feu dans la chair, dans le sang, dans la tête.'
Standard, Drezen (1990:45)


'viande fraiche'

Un contexte peut permettre de dénoter de la 'viande' sans utiliser le nom kig. Favereau (1997:§147) traduit freskachoù par 'viande fraîche'.

Diachronie et horizons comparatifs

Matasović (2009) propose une racine proto-celtique en * kīkā 'sein, poitrine', à morphologie expressive. Il obtient, dans la branche goïdélique, le viel irlandais cích [ā f] 'sein, poitrine'. Dans la branche brittonique, le gallois a cig n.m. 'viande', le vieux cornique a cic glosant le latin caro, ainsi que chic, kyk, et enfin le vieux breton a cic-guan glosant le latin fuscina, puis le moyen breton quic, et le breton moderne kig, n.m. Matasović (2009) cite aussi le nom propre gaulois Cic-ollus.

Delanoy (2010) donne comme vieux breton chic glosant le latin caro et le vieil irlandais cích, cíg 'têton, sein'.

Delanoy (2010) mentionne une comparaison avec le grec κῖκυς 'force' pour la rejetter comme non-convaincante.


Delanoy (2010:&13, 'kig') considère comme un emprunt au haut-vannetais le gallo ché, cechenn, chéchenn 'viande'. Selon lui, la forme gallèse "ne peut provenir que de /tʃətʃ/, forme méridionale". Cependant, il existe aussi plus au sud une forme gallaise empruntée au breton sans la palatalisation: en gallo du pays nantais à Guémené-Penfao, Châtelier (2012) relève qiq, [kik], 'mauvaise viande'.

Dans le domaine roman, le latin classique caro, carnis 'viande, chair' a été emprunté sous sa forme accusative carnem par l'ancien français char, ou charn qui donnera charnier. Selon le CNRTL, chair [šęr] succède au moyen français char suite à une "hésitation entre prononciation ar ou er devant consonne".