Ke

De Arbres

Les formes de complémenteurs ke, empruntent de manière transparente au français que.


Le ke 'car' haut vannetais

Pour le haut-vannetais du XXI°, Delanoy (2010) donne 'car' comme une conjonction causale empruntée au domaine roman, en relation avec le vieux français que 'car, parce-que'. Il mentionne en gallo une préposition que 'comme'.


Le ke 'que' guérandais

En usage de complémenteur déclaratif, ke n'est relevé qu'en vannetais de Guérande, un dialecte disparu.


(1) Hañ greit ke vôl pe ma hañ uel zo dehéoñ. Guérandais fin XIX°
Eñ (a) gred holl (ar) pezh emañ eñ (o) welout zo dezhañ. Equivalent KLT
lui (R)1 croit que tout ce que est lui (à)4 voir est à.lui
'Il croit que tout ce qu'il voit est à lui.' Mathelier (2017:28)


Dans des formes détériorées de langues d'héritage, il arrive que leque français appara^isse à la place des rannigs dans une phrase bretonne. Une locutrice native du breton, originaire de centre Bretagne, a suivi une élicitation grammaticale en 1999 alors qu'elle avait été isolée d'autres locuteurs depuis des décades. Son breton était hésitant avec des trous lexicaux, mais le trait le plus surprenant était qu'elle avait grammaticalisé une forme ke qu'elle prononçait à la place des rannigs (élicitation par M. Jouitteau, alors étudiante, qui n'en garda pas trace écrite - l'exemple prototypique serait chokolad ke garan 'J'aime LE CHOCOLAT').


Eske

On peut aussi penser à l'emprunt en bloc eske, mais le que emprunté y est fondu dans une particule Q (interrogative polaire).


(2) [eskø so ta:w ʁe be:w ]
est-ce que y.a toujours ceux vivant
'Est-ce qu'il y (en) a encore des vivants?'
Bas-vannetais, Cheveau (2007:213)