Différences entre les versions de « Kan-, ken-, kem-, kef-, kev-, kiv-, kom-, kon- »
(ajout d'un mot manquant) |
|||
Ligne 5 : | Ligne 5 : | ||
{| class="prettytable" | {| class="prettytable" | ||
|(1)|| Ha, dezhañ _ ||bevañ e | |(1)|| Ha, dezhañ _ ||bevañ e kumuniezh, ||n’en doa ket|| d’he '''c’hen'''lodañ gant den. | ||
|- | |- | ||
| || [[&|et]], [[da| | | || [[&|et]], [[da|de]].[[pronom incorporé|lui]] ||vivre [[P.e|en]] commun.[[-iezh|auté]] || [[ne]]’3SGM [[kaout|avait]] [[ket|pas]] || [[da|à]]’[[POP|la]] com-partager [[gant|avec]] [[nom nu|personne]] | ||
|- | |- | ||
|||colspan="4" | 'Et, bien qu’il vive en communauté, il n’avait pas à | |||colspan="4" | 'Et, bien qu’il vive en communauté, il n’avait pas à la partager avec quiconque. | ||
|- | |- | ||
|||||||||colspan="4" |''Standard'', [[Drezen (1990)|Drezen (1990]]:64) | |||||||||colspan="4" |''Standard'', [[Drezen (1990)|Drezen (1990]]:64) | ||
Ligne 18 : | Ligne 18 : | ||
| (2) ||Ne gare ket ||nemeur ||e '''gen'''vreur, ||abalamour d’e ||spered risigner. | | (2) ||Ne gare ket ||nemeur ||e '''gen'''vreur, ||abalamour d’e ||spered risigner. | ||
|- | |- | ||
|||[[ne]] aimait [[ket|pas]]|| [[nemeur|guère]] ||[[POSS|son]] '''con'''frère ||[[abalamour|à.cause]] [[da|de]] [[POSS|son]] ||esprit | |||[[ne]]<sup>[[1]]</sup> aimait [[ket|pas]]|| [[nemeur|guère]] ||[[POSS|son]] '''con'''frère ||[[abalamour|à.cause]] [[da|de]] [[POSS|son]] ||esprit rican.[[-er, -our|eur]] | ||
|- | |- | ||
| ||colspan="4" |'Il n'aimait guère son confrère à cause de son esprit moqueur.' | | ||colspan="4" |'Il n'aimait guère son confrère à cause de son esprit moqueur.' |
Version du 4 août 2014 à 11:00
Le morphème ken- apparaît aussi sous les formes ke-, kev-, kef-, ki-, et les nasales kem-, kom-. La forme kon- est apparentée.
Ce préfixe est très productif. Il implique une notion de groupe, de collectif ou un parallélisme sur les noms ou les verbes.
(1) | Ha, dezhañ _ | bevañ e kumuniezh, | n’en doa ket | d’he c’henlodañ gant den. | |||
et, de.lui | vivre en commun.auté | ne’3SGM avait pas | à’la com-partager avec personne | ||||
'Et, bien qu’il vive en communauté, il n’avait pas à la partager avec quiconque. | |||||||
Standard, Drezen (1990:64) |
(2) | Ne gare ket | nemeur | e genvreur, | abalamour d’e | spered risigner. | |
ne1 aimait pas | guère | son confrère | à.cause de son | esprit rican.eur | ||
'Il n'aimait guère son confrère à cause de son esprit moqueur.' | ||||||
Standard, Drezen (1990:28) |
(3) : kenvreuriañ, 's'affilier'
- kenvroad, 'compatriote'
- kenwerzh, 'commerce'; kenwerzhañ, 'commercer'; kenwerzhour, 'commerçant', Deshayes (2003:37)
(4) kendalc’h, ' continuation' (Favereau 1997:§194), 'maintien' (Trépos 2001:§121)
(5) kevrenn, 'part, portion' (Trépos 2001:§121), 'section' (Favereau 1997:§194)
Trépos (2001:§121) cite kengarantez, 'affection mutuelle', kenvreur, 'confrère'
Gros (1984:369) donne kevannus, 'fréquenté'.
Morphologie
choix des allomorphes
Kervella (1947:§877) donne :
- kenson, kengarantez, kenganañ, kenober, kenoad, kenouenn,
- kenstrollañ, kenderc'hel, kenep, kenliv
- kenforn mais keflusk, keferata, kefrifi, kefrisa
- kenvroad mais kevleue, kevilin, kevezer, keveler,
- kevenderv, kevrenn, kevre, kevred, kevnid, kevrin, kevatal, kewez
- kivioul, kivni
Les racines en /m, p, b/ déclenchent les formes nasales du préfixe: kempouez, kemmesk, kombod, kemenn
variation
La morphologie du préfixe hésite parfois: keveil = keneil.
mutations
Kervella signale que ken- déclenche une lénition sur sa racine, à l'exception des racines en /d/ (kendere).
Selon Chalm (2008:w-217), ken- ne provoque pas non plus de lénition sur une initiale en /g/.
Sémantique
Selon Deshayes (2003:37), ken- rend l’idée de "mutualité, de réciprocité, ou implique l’idée de conjonction, de regroupement, d’accession". Selon Trépos (2001:§121), ce préfixe exprime une idée de communauté.
Il implique donc une pluralité sémantique des entités dénotées par sa racine.
relevés sémantiquement opaques
Certaines initiales en kem- sont données comme exemple de ce préfixe sans qu'on retrouve sa sémantique habituelle.
(1) kempenn, 'ordonné', Favereau (1997:§194)
Il est possible qu'il s'agisse de préfixes différents. Gros (1984:369) considère que le préfixe en (2) remonte au vieux breton et "n'est plus productif en breton trégorrois".
(2) kembennad, 'long moment', Gros (1984:369)
Diachronie
Deshayes (2003:37) propose la dérivation diachronique suivante :
- vieux breton co-
- > breton moderne ke- noté principalement devant une initiale en h.
- cf. gallois cy-
- vieux breton con-
- > breton moderne kon-
- > breton moderne ken-, qui provoque une mutation sauf sur /d, g/
- variante kun- pour les mots dont le radical a une initiale contenant un u, /y/.
- cf. gallois cyn-
- vieux breton com-
- > moyen breton queff- > breton moderne kev- devant une voyelle
- cf. gallois cyf-
- > breton moderne kem- par assimilation devant m ou par labialisation devant un p ou un b.