Différences entre les versions de « Kêr »

De Arbres
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|||colspan="15" | 'On est entré chez moi.'
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|||colspan="15" | 'C'est ma vraie maison.'
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* ''deut dan '''gaer''' poaz eo an panennou''  
* ''deut dan '''gaer''' poaz eo an panennou''  
: 'Rentrez chez vous, les pains sont cuits', ''Breton de 1396'', ms. BN. lat. 1314
: 'Rentrez chez vous, les pains sont cuits'
 
::: ''Breton de 1396'', ms. BN. lat. 1314


== À ne pas confondre ==
== À ne pas confondre ==

Version du 6 décembre 2022 à 01:36

Le nom kêr dénote une 'ville', un 'village', un 'endroit habité', ou une 'maison' au sens large. Dans l'expression d'ar gêr 'à la maison', il s'agit du 'foyer'.


(1) E kêr ne gaved mui netra.
en ville ne1 trouvait.on plus rien
'On ne trouvait plus rien en ville.'
Léonard (Plouzane), Briant-Cadiou (1998:197)


(2) Pa veze dornadeg, e kêr-mañ-kêr...
quand1 était batt.age en maison-là-maison
'Quand on battait dans telle ou telle maison… '
Cornouaillais (Bigouden), Bijer (2007:243)


Morphologie

variation dialectale

La carte 366 de l'ALBB montre la variation dialectale de la traduction de en ville, à la maison au début du XX°. On retrouve la variation des formes de ce terme à la fin du XX° dans la carte 010 du NALBB 'un village' et la carte 011 de son pluriel 'des villages', kêrioù, keriadennoù.


(3) Ne yade ket er gear?
ne1 était pas en.le 1maison
'Il n'était pas à la maison ?'
Cornouaillais (Sein), Fagon & Riou (2015:44)


(4) Deuet int en va c'hear.
ven.u sont en mon2 foyer
'On est entré chez moi.'
Léonard (Lesneven/Kerlouan), Y. M. (04/2016b)


(5) Va c'hear enn-dèon eo.
mon2 maison vraiment est
'C'est ma vraie maison.'
Léonard (Ouessant), Malgorn (1909)

dérivation

La finale -iadenn obtient le nom kêriadenn 'village'.

Diachronie

 Kervella (Al Liamm 1954, n°43, p.44):
 "Ar ger-se a zo bet lakaet da zont alies diwar al latin castra ; anat eo avat e vije neuze kastr e-brezhoneg. Ne gredan ket muioc'h e teuje diwar quadra ; rak ne gredan ket e vije kavet a stummoù kozh estreget caer, car- pe kêr. Diwar quadra e c'hortozjed *quazr, *quaezr, e brezhoneg bremañ kwaer, stumm ha n' eus ket anezhañ kement ha ma ouzon. Ha ret eo avat e teuje ar ger diwar al latin ? Furoc'h, ha diazezet startoc'h eo moarvat goulakadur Loth hag Ifor Williams hag a dosta kêr ouzh kae."


  • deut dan gaer poaz eo an panennou
'Rentrez chez vous, les pains sont cuits'
Breton de 1396, ms. BN. lat. 1314

À ne pas confondre

Parfois, les noms toponymiques actuels en kêr- sont des anciens krec'h 'hauteur, colline', comme c'est le cas de Kergouenec au Juch près de Douarnenez, attesté sous la forme Crechguenec en 1687 (Ofis 2003).

Graphie, le K barré

Il existe une abréviation traditionnelle depuis le moyen breton pour kêr, notée par la lettre k au pied barré: . Parfois, cette abréviation apparaît même comme un K simple à l'initiale d'un nom de lieu.

Le Menn (1979a) relève possiblement le premier exemple de ce K barré dans L'éloge funèbre de Peiresc en 1638 (Kian, lu Keryann). Pour l'étude du K barré et son essor au XVII°, il renvoie à la Nouvelle Revue de Bretagne 1947, n°1 p. 69, n°3 p. 215-217, n°4 p. 316, n°5 p. 397-398.


Bibliographie