Différences entre les versions de « Kêr »
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Version du 2 décembre 2022 à 14:44
Le nom kêr dénote une 'ville', un 'village', un 'endroit habité', ou une 'maison' au sens large. Dans l'expression d'ar gêr 'à la maison', il s'agit du 'foyer'.
(1) | E | kêr | ne | gaved | mui | netra. | ||||||||||||||
en | ville | ne1 | trouvait.on | plus | rien | |||||||||||||||
'On ne trouvait plus rien en ville.' | ||||||||||||||||||||
Léonard (Plouzane), Briant-Cadiou (1998:197) |
(2) | Pa | veze | dornadeg, | e | kêr-mañ-kêr... | ||||||||||||||
quand1 | était | batt.age | en | maison-là-maison | |||||||||||||||
'Quand on battait dans telle ou telle maison... ' | |||||||||||||||||||
Cornouaillais (Bigouden), Bijer (2007:243) |
Morphologie
variation dialectale
La carte 366 de l'ALBB montre la variation dialectale de la traduction de en ville, à la maison au début du XX°. On retrouve la variation des formes de ce terme à la fin du XX° dans la carte 010 du NALBB 'un village' et la carte 011 de son pluriel 'des villages', kêrioù, keriadennoù.
(3) | Ne | yade | ket | er | gear? | ||||||||||||||
ne1 | était | pas | en.le | 1maison | |||||||||||||||
'Il n'était pas à la maison ?' | |||||||||||||||||||
Cornouaillais (Sein), Fagon & Riou (2015:44) |
(4) | Deuet | int | en | va | c'hear. | ||||||||||||||
ven.u | sont | en | mon2 | foyer | |||||||||||||||
'On est entré chez moi.' | |||||||||||||||||||
Léonard (Lesneven/Kerlouan), Y. M. (04/2016b) |
(5) | Va | c'hear | enn-dèon | eo. | ||||||||||||||
mon2 | maison | vraiment | est | |||||||||||||||
'C'est ma vraie maison.' | ||||||||||||||||||
Léonard (Ouessant), Malgorn (1909) |
dérivation
La finale -iadenn obtient le nom kêriadenn 'village'.
Diachronie
Kervella (Al Liamm 1954, n°43, p.44): "Ar ger-se a zo bet lakaet da zont alies diwar al latin castra ; anat eo avat e vije neuze kastr e-brezhoneg. Ne gredan ket muioc'h e teuje diwar quadra ; rak ne gredan ket e vije kavet a stummoù kozh estreget caer, car- pe kêr. Diwar quadra e c'hortozjed *quazr, *quaezr, e brezhoneg bremañ kwaer, stumm ha n' eus ket anezhañ kement ha ma ouzon. Ha ret eo avat e teuje ar ger diwar al latin ? Furoc'h, ha diazezet startoc'h eo moarvat goulakadur Loth hag Ifor Williams hag a dosta kêr ouzh kae."
- deut dan gaer poaz eo an panennou
- 'Rentrez chez vous, les pains sont cuits'
- Breton de 1396, ms. BN. lat. 1314
À ne pas confondre
Parfois, les noms toponymiques actuels en kêr- sont des anciens krec'h 'hauteur, colline', comme c'est le cas de Kergouenec au Juch près de Douarnenez, attesté sous la forme Crechguenec en 1687 (Ofis 2003).
Graphie, le K barré
Il existe une abréviation traditionnelle depuis le moyen breton pour kêr, notée par la lettre k au pied barré: ꝃ. Parfois, cette abréviation apparaît même comme un K simple à l'initiale d'un nom de lieu.
Le Menn (1979a) relève possiblement le premier exemple de ce K barré dans L'éloge funèbre de Peiresc en 1638 (Kian, lu Keryann). Pour l'étude du K barré et son essor au XVII°, il renvoie à la Nouvelle Revue de Bretagne 1947, n°1 p. 69, n°3 p. 215-217, n°4 p. 316, n°5 p. 397-398.
Bibliographie
- Souillet, G. 1953. 'kêr', Annales de Bretagne, LX, 1, 1953.