Différences entre les versions de « Infinitives narratives »

De Arbres
Ligne 60 : Ligne 60 :


{| class="prettytable"
{| class="prettytable"
| (3)|| E-lec’h mont,|| avat, setu-hi hag ||[<sub>[[SC]]</sub>|| azezañ ||war ar skabell-bediñ ],  
| (3)|| E-lec’h mont,|| avat, setu-hi || hag[<sub>[[SC]]</sub>|| azezañ ||war ar skabell-bediñ ],  
|-
|-
| || [[P.e|en]-lieu aller ||[[avat|cependant]] [[detu|voici]]-3SGF [[C.ha(g)|que]] ||||asseoir|| [[war|sur]] [[art|le]] chaise-prier
| || [[P.e|en]-lieu aller ||[[avat|cependant]] [[detu|voici]]-3SGF ||[[C.ha(g)|que]] ||asseoir|| [[war|sur]] [[art|le]] chaise-prier
|-
|-
| || ha gant he dorn ||duvaneget ||[<sub>[[SC]]</sub> ||diskouez ur plas ||d’ar breur Arturo ]
| || ha gant he dorn ||duvaneget ||[<sub>[[SC]]</sub> ||diskouez ur plas ||d’ar breur Arturo ]

Version du 4 juin 2011 à 12:46

Dans les petites propositions, où le temps verbal n'est pas réalisé par des morphèmes dédiés, un temps anaphorique est calculé comme directement consécutif à l'ancrage temporel qui le précède.


(1) Hag hi ha mont.
et elle et aller
'Et elle s'en alla.' Léon, Fave (1998:136)


Analyse

Le passage ci-dessous de Ar Barzhig (1976:44), où le temps de la proposition principale n'est pas réalisé morphologiquement, révèle quelques fondamentaux sur cette structure.

 Echuiñ a reas ar veilhadeg. 
 Matriona ne gomze ket eus ar pezh e oa tremenet. 
 Met setu diwezhat en noz - me ne soñjen ken er paotr-kozh, se 'zo sklaer -
 pa oan o labourat e sioulder an izba 
 (trouz ebet nemet mesk ar c'hwiled-du ha titirin an horolaj),
 me o klevout Matriona a-greiz-holl en he c'horn teñval:
 
 "Gwechall, Ignatitch, eo bet darbet din dimeziñ gantañ."
 
1. Tout d'abord, l'hypothèse d'une ellipse de copule (me (a zo/a oa) o klevout) est à écarter. Le temps passé du texte forcerait la réalisation d'une copule qui n'est élidée qu'an temps présent.
2. Seul le marquage temporel est absent sur le verbe infinitif. Le marquage aspectuel est intouché: la marque aspectuelle o, marquant la coïncidence temporelle, est réalisée.
3. L'infinitif klevout, 'entendre' reçoit une interprétation correspondant au passé simple: il s'agit d'une action très ponctuelle, l'auteur est surpris que Matriona parle soudain (a-greiz-holl). Ce qui est intéressant, c'est que le temps morphologique réalisé le plus proche en amont du texte n'est pas un passé simple, mais un imparfait. On voit donc que le temps associé à klevout n'est pas calculé sur le temps morphologique le plus proche en amont dans le texte.
4. Le temps de l'action de klevout peut être cerné sémantiquement.
Il est inclus dans le temps qualifié par l'adverbe de mise en scène (haut dans la structure) diwezhat en noz, 'tard dans la nuit',
Il est inclus dans le temps de la subordonnée de temps pa oan o labourat e sioulder an izba, 'quand j'étais en train de travailler dans le calme de l'izba' (plausiblement sur le bord-fin de ce temps).
On peut donc dire que le temps de l'action de klevout est directement consécutif à l'ancrage temporel plus proche dans sa proposition.


quelques relevés

(1) Hag un amezeg, Job Ch., un dro, yaouank ivez, aet d'ar marc'had.
et un voisin Job Ch. un fois jeune aussi allé à le marché
'Et un voisin, Job Ch., jeune aussi, était parti au marché.'
Léon, Mellouet & Pennec (2004:79).


(2) P'oa deuet er maez, partiet al loan kuit.
quand était sorti en.le dehors parti le bête ptc
'Quand il est sorti, le cheval était parti.'
Léon, Mellouet & Pennec (2004:79)


(3) E-lec’h mont, avat, setu-hi hag[SC azezañ war ar skabell-bediñ ],
[[P.e|en]-lieu aller cependant voici-3SGF que asseoir sur le chaise-prier
ha gant he dorn duvaneget [SC diskouez ur plas d’ar breur Arturo ]
et avec son main noir.ganté montrer un place à le frère Arturo
'Mais au lieu de s'en aller, la voila qui s'assied sur le prie-Dieu
et de sa main gantée de noir, désigne une place au frère Arturo.'
standard, Drezen (1990:22)

après la copule

Le Gléau (1973:42) signale des structures particulières, où des infinitives apparaissent après l'emploi de la copule eo.


(2) Diouzh an oberoù eo barn an dud.
selon le actes est juger le gens
KAV. (1909:10), cité dans Le Gléau (1973:42)


(3) Neket er goañv eo mont da glask bleuñv.
ne.est.pas en]].le hiver est aller à chercher fleurs
BAL. (1860:172), cité dans Le Gléau (1973:42)


Le Gléau (1973:42): 
"Ces tours traduisent une évidence, puis une nécessité" 

Ces tournures pourraient être des cas d'ellipse du modal dav.