Henn

De Arbres

Le pronom neutre henn n'est plus usité en breton moderne. Il existe cependant dans des états anciens de la langue. C'est un pronom démonstratif neutre, comme le sont le masculin hennezh et le féminin hounnezh. Cette forme a une variante enclitique sur les prépositions, -henn, qui est restée en breton moderne (evel-henn, betek-henn).


Syntaxe

distribution

objet d'un impératif

(1) Autrou, dalet, ha sellet henn., moyen-breton 1530 J.:116-b.

(2) Credet henn, moyen-breton 1530 J.:32-b.


Selon Kervella (lettre à G. Pennaod citée dans Pennaod 1969:41), la forme henn n'est plus licite en breton moderne comme objet d'un impératif, où estt est remplacée par l'autre pronom neutre se (kredit-se).


après le verbe 'être'

En (4), henn est un pronom indépendant de fonction sujet (henneth est pourtant indépendamment attesté en vieux-breton, voir GRVB.:267, DGVB.:164, 209).

(4) pebez tro vezo henn pan duy a-nn neff, 1557 B. n.350.


En (3), c'est le sujet d'un passif (her = rak, 'car').


(3) Gant spont na confontent, her lavaret voae heñ., (Breton du XVI°, G.:528)

rimes internes

Selon Pennaod (1969:41), le démonstratif non-clitique peut apparaître devant le verbe tensé s'il s'agit de favoriser une rime interne.


(4) ha huy henn na lennas?, moyen-breton XVI°, G.:530.


traces en breton moderne

Quelques mots de breton moderne semblent formés sur une racine en hen(n).

  • heniennoù, [hɛ̃ni'ɛno], 'certains (individus)', Vannetais, Favereau (1993)
heniennelour, [hɛ̃jɛ'nelur], 'individualiste', Favereau (1993)


Diachronie

Pennaod (1969:41) cite la forme reconstruite d'indo-européen *sind-od, donnant le vieux breton hinn, et le pronom neutre démonstratif du moyen gallois hynn.


hini?

La tête nominale hini se trouve aussi orthographiée en moyen breton sous la forme heny. Favereau (1993) reporte la prononciation [eni] en haut-vannetais moderne.

  • petra eu barnn den... ouz heny Doue?, 1519, M.:1888, cité dans Hemon (2000:§76 (3))

Bibliographie

Pennaod, G. 1969. 'Diwar-benn ar raganvioù-gour 3e un. gourel ha nepreizh ha raganvioù-diskouezhañ zo.', Preder Kaier 123-124. (surtout 40-42).