Différences entre les versions de « He- »

De Arbres
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[[Gros (1984)|Gros (1984]]:369) considère que ce préfixe remonte au [[vieux breton]] et n'est plus productif en breton trégorrois.
[[Gros (1984)|Gros (1984]]:369) considère que ce préfixe remonte au [[vieux breton]] et n'est plus productif en breton trégorrois.


Selon [[Deshayes (2003)| Deshayes (2003]]:37), ''he-'' est issu du vieux breton ''ho-, he-'', 'bon, bien', venant du brittonique ''su-'', apparenté au gaulois ''su-'' et à l’irlandais ''so-''. Il correspond au gallois ''hy-''. C'est le descendant du même préfixe que l'on retrouve dans le français '''''eu'''phonie'' 'son agréable ou facile à prononcer'.
Selon [[Deshayes (2003)| Deshayes (2003]]:37), ''he-'' est issu du vieux breton ''ho-, he-'' 'bon, bien', venant du brittonique ''su-'', apparenté au gaulois ''su-'' et à l’irlandais ''so-''. Il correspond au gallois ''hy-''. C'est le descendant du même préfixe que l'on retrouve dans le français '''''eu'''phonie'' 'son agréable ou facile à prononcer'.
 
 
== A ne pas confondre ==
 
Le préfixe ''[[Fe-, he-, hi-, ho-|fe-]]'' que l'on trouve dans ''fenozh'' 'cette nuit' ou ''feteiz'' 'ce jour à venir' a aussi un [[allomorphe]] en ''he-''.




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Version du 5 février 2019 à 13:35

Le morphème he- dénote la facilité, la possibilité, l’aisance. Il est partiellement comparable sémantiquement au suffixe -able du français, et en compétition avec l'emprunt -abl, -apl. Son sens est cependant plus large.


(2) Hen a vije helavar.
lui R serait pfx.parle
'Il serait éloquent.' Léon, Constantius (1900:107)


Vallée (1980:XXII) donne: hewerz 'facile à vendre, vendable', hewel 'facile à voir, visible' et heverz 'facile à percevoir, perceptible'.

Kervella (1947:§883) donne : hedro, hevag, helavar, hegarat, hedorr, hewel, heverz, hewerzh, hegredik, heson, hevoud, habask, heglev.

Trépos (2001:§121) ajoute hesonenn 'harmonie'.

Gros (1984:369) donne heglaou 'éveillé, vif'.

Helias (1986:15) donne heverk 'remarquable'.

Chalm (2008:w-217) donne: hebleg 'flexible', helavar 'éloquent', helenn 'facile à lire' et heverk 'remarquable'


Morphologie

mutation

Ce préfixe provoque une lénition sur sa racine (Helias 1986:15).


(2) hedro evel an holl verc'hed yaouank! Standard, Drezen (1932:26)
pfx1.tour comme le toutes1 femmes jeune
'Volage comme toutes les jeunes femmes!'


La forme non-mutée heklev proviendrait d’une influence du français écho /eko/ (Kervella 1947:§883).


exocentricité

Le morphème he- préfixe des noms et les transforme en adjectifs.

Ce changement de catégorie explique l’effet noté par Kervella (1947:§883) que les adjectifs préfixés par he- perdent leur suffixe adjectival, he- les ayant déjà recatégorisés en adjectifs.


accentuation

L’accentuation en KLT tombe sur l’avant-dernière syllabe (Kervella 1947:§887) et montre avec les bisyllabiques que le préfixe he- peut prendre l’accentuation de mot (HEdro).

Syntaxe

Sur la grille thématique d'une racine verbale transitive, le préfixe he- opère une suppression de l'agent. L'argument qui reste est le patient (comme dans le passif).


Sémantique

Le préfixe he- a sur une racine verbale l'effet d'un impersonnel de forme se des langues romanes (vendable/qui se vend).

En cela, le préfixe he- est comparable au préfixe em- (emsav, emwerzh, ‘facile à enlever/vendre’, Kervella 1947:§882). Le préfixe em- ressemble encore plus au se des langues romanes en ce qu'il peut aussi prendre la lecture d'un réfléchi.


-abl, -apl vs. he-

Le préfixe he- perd en productivité en breton moderne au profit du suffixe -abl, -apl, ce qui ouvre le débat du choix des dérivations pour les néologismes.


 Le Roux (1915:69):
 "Pour 'divisible', M. Jaffrennou donne rannabl, diforc'habl, mots hybrides formés un radical celtique et d'un suffixe français. Il aurait été plus breton d'employer le préfixe he- 'bien' et de former ainsi herann, d'où l'on aurait pu tirer, à l'exemple du gallois, le substantif dérivé herannder, 'divisibilité'."


La question ne se pose pas pour les dérivations où le préfixe excède la sémantique du suffixe français. Le nom hevoud 'bien-être, porte-bonheur' ne pourrait par exemple pas être dérivé avec -abl, -apl.

Diachronie et horizons comparatifs

Gros (1984:369) considère que ce préfixe remonte au vieux breton et n'est plus productif en breton trégorrois.

Selon Deshayes (2003:37), he- est issu du vieux breton ho-, he- 'bon, bien', venant du brittonique su-, apparenté au gaulois su- et à l’irlandais so-. Il correspond au gallois hy-. C'est le descendant du même préfixe que l'on retrouve dans le français euphonie 'son agréable ou facile à prononcer'.


A ne pas confondre

Le préfixe fe- que l'on trouve dans fenozh 'cette nuit' ou feteiz 'ce jour à venir' a aussi un allomorphe en he-.