Différences entre les versions de « Hag-eñ »

De Arbres
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On trouve ''hag eñ'' en préface des [[question oui/non]] directes ou rapportées, en [[matrices]] comme en [[enchâssées]].
On trouve ''hag eñ'' en préface des [[question oui/non]] directes ou rapportées, en [[matrices]] comme en [[enchâssées]].


Selon [[Merser (2011)|Merser (2011]]:56), la forme ''hag eñ'' apparaît lorsque le verbe de la subordonnée le suit directement, en contraste avec ''[[C.ha(g)|ha(g)]]'' qui apparaîtrait lorsqu'un autre [[constituant]] occupe la place préverbale ([[ordres V2 en enchâssées]]). C'est aussi la distribution rapportée par [[Rivero (1999)|Rivero (1999]]:81-82).  
Selon [[Bihan & Press (2003)|Bihan & Press (2003]]:187) et [[Merser (2011)|Merser (2011]]:56), la forme ''hag eñ'' apparaît lorsque le verbe de la subordonnée le suit directement, en contraste avec ''[[C.ha(g)|ha(g)]]'' qui apparaîtra lorsqu'un autre [[constituant]] occupe la place préverbale ([[ordres V2 en enchâssées]]). C'est aussi la distribution rapportée par [[Rivero (1999)|Rivero (1999]]:81-82 - un exemple avec un sujet non-masculin singulier serait cependant plus convaincant, à cause des risques de confusion avec un sujet).  




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Il semblerait donc que ''eñ'' puisse servir d'explétif dans les ordres à temps second, sauf qu'on le trouve aussi devant la [[négation]] ''[[ne]]'' ([[Merser (2011)|Merser 2011]]:56).
Il semblerait que ''eñ'' puisse servir d'explétif dans les ordres à temps second. Sa distribution est cependant plus large, car on le trouve aussi optionellement devant la [[négation]] ''[[ne]]'' ([[Merser (2011)|Merser 2011]]:56).
 
 
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| (4) ||  Goulennet em boa diganti|| hag(-eñ) ||ne felle ket ||dezhi dont.
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| || demandé [[kaout|avais]] [[digant|à]].[[pronom incorporé|elle]]||  si || [[ne]] [[fellout|plaisait]] [[ket|pas]] || [[da|à]].[[pronom incorporé|elle]] [[dont|venir]]
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| || colspan="4" | 'Je lui avais demandé si elle voulait venir.'|||||| ''Standard'' [[Bihan & Press (2003)|Bihan & Press (2003]]:187)
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=== ''hag-eñ'' vs. ''mar(d)'' ===
 
[[Bihan & Press (2003)|Bihan & Press (2003]]:187) notent une tendance, venant du centre Bretagne mais irradiant dans le standard et le parler des jeunes, au remplacement de ''hag-eñ'' par ''[[ma(r)]]''.
 
 
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| (4) ||  N'ouzon ket || mard/hag-eñ|| eo aet ma gwreg ||d'ar gêr.
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| || colspan="4" | 'Je ne sais pas si ma femme est rentrée.'||||||''Standard'' [[Bihan & Press (2003)|Bihan & Press (2003]]:187)
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On trouve en tout cas des occurrences de ''mar'' chez des locuteurs traditionnels du Léon en 2016.
 
 
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| (5) ||  N'ouzon ket || ma(n)|| deus lennet || an urioù.
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| || [[ne]]'[[gouzout|sais]] [[ket]]||  si || [[kaout|a]] lu ||[[art|le]] livre
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| || colspan="4" | 'Je ne sais pas si il a lu le livre.'||||||''Léon (Plougerneau, Lesneven)'' [[M-L. B. (02/2016)]], [[A.M. (02/2016)]]
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==

Version du 27 février 2016 à 22:13


Morphologie

variation dialectale

Solliec (2015) reporte à Loqueffret la forme di geo: / da vel diˈgeɔ / , 'pour voir si'.

La forme hag eñ est rejetée à Plougerneau (M-L. B. 02/2016) et à Lesneven (A.M. 02/2016), ou bien elle est interprétée comme le complémenteur ha(g) suivi d'un pronom fort masculin singulier.

Syntaxe

distribution

On trouve hag eñ en préface des question oui/non directes ou rapportées, en matrices comme en enchâssées.

Selon Bihan & Press (2003:187) et Merser (2011:56), la forme hag eñ apparaît lorsque le verbe de la subordonnée le suit directement, en contraste avec ha(g) qui apparaîtra lorsqu'un autre constituant occupe la place préverbale (ordres V2 en enchâssées). C'est aussi la distribution rapportée par Rivero (1999:81-82 - un exemple avec un sujet non-masculin singulier serait cependant plus convaincant, à cause des risques de confusion avec un sujet).


(3) N'ouzon ket ha lennet en deus al levr.
N'ouzon ket hag- en deus lennet al levr.
ne'sais pas si 3SGM a lu le livre
'Je ne sais pas s'il a lu le livre.'
Trégorrois (données Stephens), Rivero (1999:81-82)


Il semblerait que puisse servir d'explétif dans les ordres à temps second. Sa distribution est cependant plus large, car on le trouve aussi optionellement devant la négation ne (Merser 2011:56).


(4) Goulennet em boa diganti hag(-eñ) ne felle ket dezhi dont.
demandé avais à.elle si ne plaisait pas à.elle venir
'Je lui avais demandé si elle voulait venir.' Standard Bihan & Press (2003:187)


hag-eñ vs. mar(d)

Bihan & Press (2003:187) notent une tendance, venant du centre Bretagne mais irradiant dans le standard et le parler des jeunes, au remplacement de hag-eñ par ma(r).


(4) N'ouzon ket mard/hag-eñ eo aet ma gwreg d'ar gêr.
ne'sais ket si est allé mon femme à'le maison
'Je ne sais pas si ma femme est rentrée.' Standard Bihan & Press (2003:187)


On trouve en tout cas des occurrences de mar chez des locuteurs traditionnels du Léon en 2016.


(5) N'ouzon ket ma(n) deus lennet an urioù.
ne'sais ket si a lu le livre
'Je ne sais pas si il a lu le livre.' Léon (Plougerneau, Lesneven) M-L. B. (02/2016), A.M. (02/2016)

Bibliographie

  • Solliec, Tanguy. 2015. 'Structure de l’énoncé complexe en breton, le cas de la subordination', Denis Costaouec & Tanguy Solliec (éds.), Actualité de la recherche sur le breton et les langues celtiques, jeunes chercheurs, Emgleo Breiz, 71-98.