Goyat (2012)

De Arbres

Goyat, G. 2012. Description morphosyntaxique du parler breton de Plozévet (Finistère), manuscrit de thèse, Rennes 2, texte.


Résumé

 La commune de Plozévet est située à l’extrémité sud-ouest de la Bretagne, 
 au bord de la baie d’Audierne. Son parler breton conserve des formes archaï-
 ques révélant une ancienne continuité méridionale qui allait des bords de la 
 baie d’Audierne au Vannetais, continuité perceptible dans certains aspects de 
 la phonologie, de la morphologie et du lexique. Il garde également des traits 
 communs aux trois presqu’îles occidentales (Léon, Crozon, Cap Sizun et Cap 
 Caval), caractéristiques aussi de la périphérie du domaine bretonnant.Mais des
 innovations, venues d’abord du centre de ce domaine (région de Carhaix), puis 
 du Léon, toutes diffusées par Quimper, ont brisé ces anciennes continuités. 
 Ce parler présente bien sûr des traits communs à tout le sud-ouest de la 
 Cornouaille, mais aussi des spécificités : ainsi, la réalisation [-ŋ] des groupes
 historiques « -r n » et « -l n », l’ouverture du second élément de la diphtongue
 /ew/ en /ea/, réalisée [eaɔ] en finale absolue, la prédilection pour les syllabes 
 composées de voyelle brève suivie de consonne forte, y compris dans les 
 monosyllabes, et aussi la neutralisation de l’opposition entre les morphèmes des 
 deuxièmes personnes du singulier et du pluriel. L’étude du lexique breton du 
 cadastre napoléonien (1828) révèle que, si certains lexèmes sont tombés en désuétude,
  le parler a peu évolué au cours des XIXe et XXe siècles. Au XIXe siècle, les maires 
 de Plozévet ont réclamé des maîtres d’école, d’abord pour enseigner le français aux
 enfants, qui ne savaient que le breton. Celui-ci est resté la langue la plus parlée 
 jusque dans les années 1960, mais a ensuite très vite décliné.