Gouzoug
Le nom gouzoug dénote la 'gorge', le 'cou'.
(1) | E | ma | goûg | ha | rac'h | 'm eus | bet unan. | ||||||||||
en | mon2 | gorge | et | tout | R.1SG a | eu un | |||||||||||
'J'en ai eu aussi un [furoncle] à la gorge.' | |||||||||||||||||
Haut-vannetais (JMh), Louis (2015:218) |
Morphologie
morphologie expressive ?
Le lieu d'articulation de la consonne initiale /g/ est l'arrière de la gorge. Il pourrait y avoir ici un élément de morphologie expressive qui s'appuie sur une coïncidence articulatoire, comme dans gorzailhenn 'gosier' ou le français gosier ou cou (la consonne /k/ a le même lieu d'articulation que /g/, en arrière gorge).
dérivation
(2) | Hennez | e-neus | tapet | eur | gouzougad. | ||||||||||||
celui-là | R a | attrap.é | un | cou.coup/maladie | |||||||||||||
'Celui-là a attrapé mal au cou.' | |||||||||||||||||
Trégorrois, Gros (1984:347) |
Le trégorrois Konan (2017) donne arc'houzougal 'tendre le cou' avec le préfixe ar-, al-. Le trégorrois Gros (1984:390) donne le mot composé astenn-gouzoug 'allongement de cou'.
(3) | Ar | re-ze | a | vije | dleet | dihouzougañ | anezo. | ||||||||||
le | ceux.là | R | serait | d.û | dé1.cou.er | P.eux | |||||||||||
'Ceux-là, on devrait leur couper le cou.' (les décapiter) | |||||||||||||||||
Trégorrois, Gros (1984:29) |
variation dialectale
La forme courte gouk est courante.
(4) | /ag | e | bɛt | 'kiñɛt | i | 'guk/ | ||||||||||||
hag | eo | bet | kignet | e | gouk | |||||||||||||
et | est | été | écorch.é | son1 | cou | |||||||||||||
'et son cou a été écorché' | ||||||||||||||||||
Cornouaillais (Carhaix), Timm (1987a:265) |
Expressions
'à gorge déployée', a-greiz-kalon
(5) | Ni | c'hoarz | a-greiz kalon ! | ||||||||||||||
nous | R | rigole | à1-milieu cœur | ||||||||||||||
'On rit à gorge déployée !' | |||||||||||||||||
Léonard (Plougerneau), M-L. B. (01/2016) |
Diachronie
Le signifiant 'gorge' a été porté par d'autres noms. Bihan (2018b) trace par exemple l'évolution du signifiant 'pomme d'Adam', du vieux breton aual breant /pomme gorge/, qui a été conservé en vannetais sous les formes aval gourhan et aval grouhan et remplacé en breton moderne dans les autres dialectes par aval gouzoug, perpétuant avec un autre nom le même signifiant /pomme gorge/."
Le Pelletier (1752) donne les formes gourgous, gourous, et gourhous 'gosier, gorge' mais Ernault (1903:193) considère que Le Pelletier a inventé les deux dernières formes pour soutenir une étymologie fantaisiste.