Différences entre les versions de « Gour-, gor-, gou- »

De Arbres
Ligne 70 : Ligne 70 :
Selon [[Kervella (1947)|Kervella (1947]]:§883), ''gour-'' est souvent confondu avec ''[[gou-]]'', de sens contraire, qui lui n’est plus productif dans la langue. Ce morphème ''[[gou-]]'' a effectivement un [[allomorphe]] en ''gour-'' ('''''gour'''zen'', 'avorton, petit homme' ; [[Trépos (2001)|Trépos 2001]]:§121).
Selon [[Kervella (1947)|Kervella (1947]]:§883), ''gour-'' est souvent confondu avec ''[[gou-]]'', de sens contraire, qui lui n’est plus productif dans la langue. Ce morphème ''[[gou-]]'' a effectivement un [[allomorphe]] en ''gour-'' ('''''gour'''zen'', 'avorton, petit homme' ; [[Trépos (2001)|Trépos 2001]]:§121).


Il existe aussi un nom ''[[gour]]'', 'homme, personne'


[[Category:articles|Categories]]
[[Category:articles|Categories]]
[[Category:préfixes|Categories]]
[[Category:préfixes|Categories]]
[[Category:intensifieurs|Categories]]
[[Category:intensifieurs|Categories]]

Version du 15 avril 2017 à 20:36

Gour-, gor- ou gou- est un préfixe intensifieur, de sens augmentatif (Trépos 2001:§121).


(1) gourbleget eus penn traoñv d'egile
pfx1plié de tête bas à'autre
'plié en deux (d'un bout à l'autre)' Le Juch, Hor Yezh (1983:14)


(2) gourc’hemenn, 'commandement' (Favereau 1997:§194), 'ordre (et au pluriel, 'salutations')' (Trépos 2001:§121)


Kervella (1947:§883) donne : gourfenn, gourvab, gourdrec’h, gourc’hemenn, gourvadeziñ, gourdrouz, gourzeurel, gourvez, gourraoskl, gourc’harv, gourvil, gourdadoù, gourejen, gourniz, gourlanv, gorre.

Gros (1984:369) donne gourhemenn, 'commander', gourzrên, 'crochet d'hameçon' et gouryeotenn, 'herbe magique qui rend amnésique'.

Press (1986:224, 226) donne gourdrouz, 'menacer' et gourvouezhiad, 'archiphonème'.


Morphologie

Le morphème gour- augmentatif peut se rencontrer sous la forme gor-, ou gou-.

(2) [ɡu'zu:rɛd] , gouzouret, ‘imbibé d’eau’

/ɡur'vlwa/, gourvloaz, 'âgé de plus d’un an (pour un poulain)', Plozévet, Goyat (2012:334)


mutations

Ce préfixe peut provoquer :

gourboan, gourgamm, Deshayes (2003:37)
  • une mutation spirante sur une initiale /k, p, t/
gourc’hemenn, gourfenn, gourzaoler, Deshayes (2003:37)
  • aucune mutation sur le /d/
gourdourañ, Deshayes (2003:37)

L'initiale T peut aussi subir une lénition (Helias 1986:15 donne d'ailleurs la lénition comme règle générale - il donne gourdad, 'ancêtre').

Un même locuteur peut appliquer deux mutations différentes sur la même consonne initiale /t/: Chalm (2008:w-217) donne gourdadoù, 'ancêtres' et gourzrec'h, 'victoire'.

productivité

Gros (1984:369) considère que ce préfixe remonte au vieux breton et n'est plus productif en breton trégorrois.

Diachronie

Selon Even (1978:35), le breton gour- descend du gaulois uer-. Selon Deshayes (2003:37), gour- est issu du vieux breton uuor- apparenté au gaulois ver-.

vieux gallois guor-, > gallois gor-
vieil irlandais for-
gaulois ver-

Deshayes (2003: 'gourenes') donne par exemple gourenés, 1716, 'presqu’île', identique au gallois gorynys.

Le vannetais Le Bayon (1878:15) donne gourhemen, 'grand commandement', et gourdadieu, 'grands parents, aïeux'.

Sémantique

horizons comparatifs

Favereau (1997:§194) compare gour- au préfixe du français super-.

à ne pas confondre

Selon Kervella (1947:§883), gour- est souvent confondu avec gou-, de sens contraire, qui lui n’est plus productif dans la langue. Ce morphème gou- a effectivement un allomorphe en gour- (gourzen, 'avorton, petit homme' ; Trépos 2001:§121).

Il existe aussi un nom gour, 'homme, personne'