Garmat, garmiñ

De Arbres

Le verbe garmat signifie 'pleurer (avec des cris)'.


(1) Ha Jenovefa da harmad evel eun inosantez !
et Geneviève de1 pleurer comme un sott.e
'Et Geneviève de pleurer comme une sotte !'
Trégorrois, Gros (1984:161)


Morphologie

répartition et variation dialectale

La carte 275 de l'ALBB documente la variation dialectale de la traduction de 'pleurer'. Leñvañ est globalement une forme de l'ouest du domaine parlant, et gouelañ du centre et de l'est. À Cléguérec en vannetais pré-moderne, au moment de la collecte de l'ALBB, Thibault (1914:434) remarque que "garm remplace presque toujours gwelein 'pleurer'". Les formes garmat, krial et gwial sont globalement plutôt associées à des pleurs d'enfants (avec des cris), mais à Cléguérec, ce sens est spécialisé sur gr(w)ifal 'pousser des cris (enfants)'. Le trégorrois Jules Gros a clairement la forme signifiant 'pleurer'.


(2) Ma mamm a harme ha ma-unan a reen ivez.
mon2 mère R1 pleurait et mon-un R faisait aussi
'Ma mère pleurait et moi-même je le faisais aussi.'
Trégorrois, Gros (1984:187)


En corpus littéraire standard, pour le cornouaillais Jakez Riou, c'est le verbe approprié pour une mer déchaînée.


(3) An avel put a c'houeze, hag ar mor a c'harme !
le vent dégueulasse R1 soufflait, et le mer R1 criait
'Le vent dégueulasse soufflait, et la mer criait !'
Standard, Riou (1923:2)