Différences entre les versions de « Frontière linguistique »

De Arbres
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La frontière linguistique du breton est une notion géographique qui sépare les domaines où le breton est parlé de celui où il ne l'est pas. Etant donné l'état nettement minorisé de la langue bretonne en Bretagne, cette frontière est plus facile à tracer de l'extérieur, en considérant les endroit où, avec certitude, la langue n'est parlée qu'occasionnellement comme langue d'immigration.   
La frontière linguistique du breton est une notion géographique qui sépare les domaines où une [[variété dialectale]] de breton est parlée, des aires géographiques où aucune variété de breton n'est parlée. Etant donné l'état nettement minorisé de la langue bretonne en Bretagne, cette frontière est plus facile à tracer de l'extérieur, en considérant les endroit où, avec certitude, la langue n'est parlée qu'occasionnellement comme langue d'immigration.   


La ligne Ouest du domaine brittophone est appelée originalement la ligne [[Sébillot (1878)|Sébillot 1878]]. Elle est auscultée un siècle après par [[Timm (1983)]].
La ligne Ouest du domaine brittophone est appelée originalement la ligne [[Sébillot (1878)|Sébillot 1878]]. Elle est auscultée un siècle après par [[Timm (1983)]].

Version du 13 décembre 2020 à 14:23

La frontière linguistique du breton est une notion géographique qui sépare les domaines où une variété dialectale de breton est parlée, des aires géographiques où aucune variété de breton n'est parlée. Etant donné l'état nettement minorisé de la langue bretonne en Bretagne, cette frontière est plus facile à tracer de l'extérieur, en considérant les endroit où, avec certitude, la langue n'est parlée qu'occasionnellement comme langue d'immigration.

La ligne Ouest du domaine brittophone est appelée originalement la ligne Sébillot 1878. Elle est auscultée un siècle après par Timm (1983).


Ce que la frontière linguistique n'est pas

Il est important de distinguer les langues réellement pratiquées des constructions identitaires des locuteurs (sur la construction identitaire autour de l'opposition breton/gallo en Bretagne, se reporter à Diaz 2018). Etudier la frontière linguistique avec le breton nécessite aussi de penser les locuteurs comme potentiellement bilingues, ce qui se traduit rarement dans les visualisations cartographiques aux beaux à-plats de couleurs distinctes. La géographie scientifique des langues commence dans le cerveau de chaque locuteur.


saisonnalité

La frontière linguistique change de localisation avec le temps, et recule nettement vers l'Ouest depuis plusieurs siècles.

Cependant, quand on regarde l'histoire de la pénétration du français qui ouvre à sa pratique monolingue, le temps de progression n'est pas linéaire mais cyclique. Il y a une saisonnalité associée aux reculs d'usage du breton, et pas seulement à sa frontière Est. Au XXI°, des locuteurs natifs de plus de 70 ans rapportent souvent avoir eu leur premier contact avec le français non pas à l'école vers 7-8 ans, mais l'été avec des enfants passant seulement les vacances en Bretagne.

 Le Roux (1957:12-13)
 "Il y a [...] un recul net du breton au point de vue territorial. Belle-Isle-en-Mer, la presqu'île de Rhuys, celle de Quiberon, le golfe du Morbihan, les environs des villes importantes, divers points de la frontière franco-bretonne sont perdus, ou presque, pour le breton. Les campagnes bretonnes ne sont plus isolées comme elles l'ont été longtemps. Les nouveaux moyens de transport ont rapproché des centres les contrées les plus reculées, et amènent chaque année sur toute la côte bretonne et sur bien des points de l'intérieur des étrangers qui imposent plusieurs mois à la population l'usage du français."


Bibliographie

  • Dubuisson-Aubenay. 1898. Itinéraire de Bretagne en 1636 d'après le manuscrit original, avec notes et éclaircissements par Léon Maître et Paul de Berthou, tome 1, Baudot, François-Nicolas (éd.), Société des Bibliophiles Bretons, Nantes. texte.
  • Sébillot, Paul. 1878. 'Sur les limites du breton et du français, et les limites des dialectes bretons', Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris 1-2, 236-247, texte.
  • Timm, L. 1983. 'The shifting linguistic frontier in Brittany', F.B. Agard, G. Kelly, A. Makkai, V.B. Makkai (éds.), Essays in Honor of Charles F. Hockett, Brill, Leiden, 443-457.