Fiñval
Le verbe fiñval signifie 'bouger'.
(1) | Setu | ma | fiñv | ar skeudenn | santel. | ||||||||||||||
voici | que4 | bouge | le image | saint | |||||||||||||||
'Voici que bouge l'image sainte.' | |||||||||||||||||||
Standard, Drezen (1990:11) |
Morphologie
variation dialectale
(2) | vhiwfé-ked | en | ibiļ / | ||||||||||||||||
ne1 | bougerait-pas | le | cheville | ||||||||||||||||
'Il est paresseux' | |||||||||||||||||||
Trégorrois (Plougrescant), Le Dû (2012a:240) |
dérivation
Le préfixe di- obtient l'adjectif difiñv 'immobile'.
Deshayes (2003:'difiñv') donne une dérivation de néologisme (1931) avec le préfixe em-, emfiñv 'automatique'.
Diachronie
Matasović (2009) considère que la racine verbale protoceltique * xswib-ī- 'bouger, reculer' est à l'origine du moyen breton fifual, donnant le breton moderne fiñval. La racine donne le moyen gallois chwyfu (GPC chwifio, chwyfio, chwyfu, chwyfan) et le moyen irlandais scibid, -scibi. Matasović postule la racine proto-indo-européenne ? * ksweybh- 'faire un mouvement brusque' (IEW: 1041 (* swēy-)), qu'il considère inhabituelle et probablement onomatopéique. Il propose les cognats du vieux slave d'église šibati 'fouetter' et du sanskrit kṣipáti 'jeter', même si la racine sanskrite -p- est aussi étonnante, possiblement le résultat d'une assimilation à l'initiale k-. Sous l'hypothèse que *xsw- > *sw-, le vieil anglais swapan 'to sweep' et ses cognats germaniques pourraient aussi être dérivés de la même racine (KPV 423, GPC I: 852, Deshayes 2003:236, LIV 333, Schrijver 2003).
Si l'hypothèse de Matasović (2009) est correcte, la racine proto-indo-européenne a une relation non-arbitraire sens/forme. Plus qu'une onomatopée, il s'agit alors probablement d'un huchement aux animaux, car un des sens principaux des adresses aux animaux sont en effet des ordres de déplacements.
Bibliographie
- Schrijver, P. 2003. 'The etymology of Welsh chwith and the semantics and etymology of PIE *k(w)sweibh-", P. Russell (éd.), Yr Hen Iaith. Studies in early Welsh, Aberystwyth, 1-23.