Ez eus

De Arbres

zo avec un sujet indéfini postverbal

Certains dialectes utilisent zo même avec un sujet indéfini postverbal. Ces dialectes utilisent cependant toujours ez eus dans les propositions négatives (n'eus ket).


(5) Bout zo un tamm kig n'eus ket bet touchet _ .
être est un morceau viande ne est pas été touch.é
'Il y a un morceau de viande auquel on n'a pas touché.'
Favereau (1997:§443), citant Davalan


L'alternance de formes n'admet jamais non plus la forme eo, qui signale toujours un sujet posverbal défini.


(6) Goulennet 'z eus/' zo / * eo bet un dra diganin.
demand.é est été un 1chose à.moi
'Il m'a été demandé quelque chose.'
Favereau (1997:§443)


Cornouaille

Les dialectes de Cornouaille utilisent zo dans les phrases positives avec un sujet indéfini postverbal.

Kervella (1970:59) considère que l'usage de a zo avec un sujet indéfini est répandu dans une bonne partie de la Cornouaille. Ceci est confirmé à Carhaix (Timm 1987a:274), à Plogonnec, (Kergoat 1976:110), à Plozévet (Goyat 2012:297). En Haute Cornouaille, à Scaër/Bannalec, H. Gaudart (04/2016b, 07/2022) utilise Bez' 'zo "mais jamais Bez' zeus", considéré comme exogène.

Selon Favereau (1997:443) et Chalm (2008:C7144), l'aire d'usage comprend la Cornouaille mais s'étend jusqu'au Trégor.


(1) Eno zo tud Cornouaille, Trégor
Eno ez eus tud Autres dialectes
y R est gens
'Là, il y a du monde.'
Chalm (2008:C7144)

Trégor

On retrouve ce phénomène en corpus dans le parler trégorrois de Jules Gros, toujours avec un sujet postverbal indéfini. Ceci est vérifié dans les constructions du faux sujet comme ailleurs.


(2) Louiz a zo marvet unan bennag dezañ ive.
Louis R est mourr.u un quelconque à.lui aussi
'Un parent quelconque de Louis est mort aussi.'
Trégorrois, Gros (1970:155)


(3) Amañ { a zo / ez eus } bet unan bennag war an nor.
ici R est été un quelconque sur le porte
'Ici, il y a eu quelqu'un qui a cherché à ouvrir la porte.'
Trégorrois, (Gros 1984:216).


En trégorrois, selon Gros (1966:26), ez eus n'existe ni au positif ni au négatif (Bez ez eus, N'eus ket sont exogènes). C'est un marqueur assez sur de l'acceptation du standard chez les locuteurs trégorrois. Après l'explétif bez, Le Bozec (1933:6), un manuel scolaire de cours préparatoire qui oscille entre le trégorrois et le standard, prescrit ez eus plutôt que zo. Il recommande Bez ez eus qu'il dit équivaloir à beza 'zo, qu'il trouve "moins correct".

Vannetais

après bez '

On note une autre variation dialectale entre les formes ez eus et a zo dans l'usage de copule existentielle précédée de l'explétif Bez/bout.

En vannetais, Guillevic et Le Goff (1986:56) notent une alternance entre Bout e zou avaleu et Bout es avaleu ('Il y a des pommes').