Différences entre les versions de « Explétif »
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Les traits syntaxiques de l'explétif vide en breton sont 3SG. Les verbes qui ne peuvent prendre que lui comme [[sujet]] sont donc bloqués à ces traits. C'est le cas de ''faotañ'', 'falloir, vouloir', qui n'est licite qu'à l'infinitif ou conjugué à la personne 3. | |||
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Les pronoms explétifs ne peuvent pas recevoir de [[rôle thématique]]. On les trouve donc comme [[sujet]]s des [[verbes à montée]], et comme sujets des [[passifs]]. | Les pronoms explétifs ne peuvent pas recevoir de [[rôle thématique]]. On les trouve donc comme [[sujet]]s des [[verbes à montée]], et comme sujets des [[passifs]]. | ||
==== à ne pas confondre ==== | |||
Les [[IMP|impersonnels]] ''an den'' et le sujet pronominal des verbes conjugués en ''-er'' ne sont pas des explétifs puisqu'ils réfèrent à une personne ou un ensemble de personnes. Les impersonnels entrent clairement dans le calcul sémantique de la phrase. | Les [[IMP|impersonnels]] ''an den'' et le sujet pronominal des verbes conjugués en ''-er'' ne sont pas des explétifs puisqu'ils réfèrent à une personne ou un ensemble de personnes. Les impersonnels entrent clairement dans le calcul sémantique de la phrase. |
Version du 2 septembre 2015 à 09:37
Les éléments dits explétifs sont tous ceux qui sont entièrement ignorés dans le calcul sémantique de la phrase. Ils peuvent être de toute sorte de catégories. Certains, comme l'explétif vide, ne sont pas même prononcés. Seule la syntaxe les signale.
La négation explétive
La négation peut être entièrement invisible pour le calcul sémantique de la phrase, comme na en (1). Il s'agit d'une négation explétive. La traduction en français montre la même invisibilité sémantique du marqueur de la négation.
(1) | N'oa ket droed | da douch | ken | na vehe-heñv | marv. | |
Ne avait pas droit | de toucher | jusqu.à | que serait-lui | mort | ||
'Il n'avait pas le droit de toucher avant qu'il ne meure.' | Le Scorff, Ar Borgn (2011:71) |
En (2), aucun des deux morphèmes de la négation, ne et ket, ne sont calculés.
(2) | Pegen glac'haret, evel ouzout, na oa ket mamm hennezh! | |||||
combien affligée, comme sais, ne était pas mère celui.ci | ||||||
'Quelle n'était (pas) l'affliction de sa mère!' | Trégorrois, Gros (1984:95) |
Bezañ prétensé
En (3), la présence de bout, forme du verbe être à l'infinitif, n'est pas calculée sémantiquement.
(3) | Tostennoù Kistinid ha glannoù ar Blaouezh | ha bout | am bo | ar joa d'ho kwelet c'hoazh ur wezh? |
buttes Kistinid et rives le Blavet | Q être | R.1SG aurai | le joie de vous voir encore un fois | |
'Buttes de Kistinid et rives du Blavet, est-ce que j'aurai encore une fois la joie de vous voir?' | ||||
Vannetais, Herrieu (1994:215) |
Pronoms
pronom météorologique
Le pronom météorologique est une sorte d'explétif en ce qu'il ne réfère pas à une entité en particulier (cf. 'il pleut').
(1) | Skornet | en deus. | |||||
gelé 3SG | a | ||||||
'Il a gelé.' | Vannetais, Herrieu (1994:51) |
- Ma'z eus glao ganti, n'eo két yén tamm e-bét., Seite (1975:59)
- 'S'il pleut, il ne fait pas froid du tout.'
Ce pronom peut être un pronom fort indépendant et s'étend aux usages temporels.
(1) | /šə-ma | xi xẃex øyr / | ||||
voilà-est | elle six heure | |||||
'Voilà qu'il est six heures.' | Groix, Ternes (1970:227) |
pronom vide explétif
Le pronom vide explétif existe, au moins dans certaines variétés, dans une version de pronom indéfini qui déclenche la forme ez eus du verbe. C'est le cas pour l'explétif de la tournure existentielle en (3), ou pour le pronom sujet explétif des tournures des passifs impersonnels.
(3) | N’eus | buhez ebet | er paludoù-holen. | |||||||||
ne est | vie aucun | dans.le marais-sel | ||||||||||
'Il n'y a pas de vie dans les marais salants.' | Standard, Bremañ (223:14), ‘Ar paludou-holen’ |
(4) | Diskouezet | ez eus | bet gant x | [CP | e vez muioc'h... | ||||||
montré | R est | été par x | R est plus | ||||||||
'Il a été montré par X qu'il y avait plus de...' | Léon, | Fave (1998:142) |
Les traits syntaxiques de l'explétif vide en breton sont 3SG. Les verbes qui ne peuvent prendre que lui comme sujet sont donc bloqués à ces traits. C'est le cas de faotañ, 'falloir, vouloir', qui n'est licite qu'à l'infinitif ou conjugué à la personne 3.
(5) | jãnfote | dəxoŋ | xwax myjox | |||
lui fallait | à.lui | encore davantage | ||||
'Il voulait encore davantage.' | Groix, Ternes (1970:301) |
Les pronoms explétifs ne peuvent pas recevoir de rôle thématique. On les trouve donc comme sujets des verbes à montée, et comme sujets des passifs.
à ne pas confondre
Les impersonnels an den et le sujet pronominal des verbes conjugués en -er ne sont pas des explétifs puisqu'ils réfèrent à une personne ou un ensemble de personnes. Les impersonnels entrent clairement dans le calcul sémantique de la phrase.
Structure informationnelle
Selon que l'on considère ou non que la structure informationnelle de la phrase entre dans le calcul sémantique, on aura plus ou moins d'éléments explétifs dans la langue. Un bon exemple en est le pronom vocatif, qui n'est calculé que dans la structure informationnelle de la phrase.
Terminologie
Denez (1983) traite des explétifs sous le titre (trompeur) d'impersonnels (dibersonel).
Bibliographie
- Denez, P. 1983. 'An dibersonel [The Impersonal]', Hor Yezh (Lesneven, 29) 151, 5-29.