Différences entre les versions de « Eme »
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* [[Ledunois (2002)|Ledunois, J. P. 2002]]. ''La préposition conjuguée en breton'', thèse, Skol-Veur Roazhon, Atelier National de Reproduction des Thèses. ('''p. 287''') | * [[Ledunois (2002)|Ledunois, J. P. 2002]]. ''La préposition conjuguée en breton'', thèse, Skol-Veur Roazhon, Atelier National de Reproduction des Thèses. ('''p. 287''') | ||
* [[Ernault ( | * [[Ernault (1890a)|Ernault, Émile. 1890a]]. 'Études bretonnes, VII. Sur l'analogie dans la conjugaison', [[Revue Celtique, Table des matières |''Revue Celtique'']] XI, 458-487., [https://archive.org/details/revueceltiqu11pari texte], [https://archive.org/details/revueceltique11pari texte]. '''p. 477'''. | ||
* [[Loth (1917-1919)|Loth J. 1917-1919]]. 'Remarques et additions à la grammaire galloise historique et comparée de John Morris Jones', ''[[Revue Celtique]]'' 37, Libr. A. Franck Paris, [https://archive.org/details/revueceltiqu37pari texte]. '''p 43, 44.''' | * [[Loth (1917-1919)|Loth J. 1917-1919]]. 'Remarques et additions à la grammaire galloise historique et comparée de John Morris Jones', ''[[Revue Celtique]]'' 37, Libr. A. Franck Paris, [https://archive.org/details/revueceltiqu37pari texte]. '''p 43, 44.''' |
Version du 29 janvier 2021 à 15:22
Eme est une préposition évidentielle, elle sert à la parole rapportée.
(1) | -N’eus | forzh ! | eme an ozac’h; | gwelet | a rankan | hag ez eo gwir. | |
ne y.a | importance | dit le vieux | voir | R1 dois | si R4 est vrai | ||
'Qu'importe! dit l'homme; Je dois voir si c'est vrai.' | |||||||
Léon (Saint Pol de Léon), Milin (1924) |
Morphologie
eme, emev-
La racine peut apparaître sous la forme augmentée emeve, emevezo. Châtelier (2016:203) propose que la forme longue sert à exprimer le temps futur ou passé. Cependant, l'argument est peu clair car ses propres traductions de ces formes peuvent être au présent.
mutation
La préposition eme induit une lénition sur l'initiale consonantique de son objet.
(2) | Mat ar stal! | eme | vap ar roue. | |||
bon le affaire | dit1 | fils le roi | ||||
'Bien, dit le fils du roi.' | Léon (Saint Pol de Léon), Milin (1922:401) |
Les noms communs comme les noms propres peuvent muter.
(3) | Echu eo, | eme | Ber. | |||||||
fini est | dit1 | Pierre | ||||||||
'C'est fini, dit Pierre.' | Standard, Kervella (1995:§130) |
(4) | Ma, eme Vari, | me ne ouzon | ket ivez. | |||
bah, dit Mari | moi ne sais | pas aussi | ||||
'Bah, dit Marie, moi je ne sais pas non plus.' | Léon, Lagadeg (2006:46) |
accentuation et catégorie
Eme est accentué sur la dernière syllabe (Kervella 1995:§70). Cette propriété, entre autres, la distingue d'un verbe (contra An Here 1995).
- mê Bol, 'dit Paul', Tréguier (Plougrescant), Le Dû (2012:38)
défectivité et répartition dialectale
Eme est défectif dans tous les dialectes, mais dans différentes mesures. A Cléguérec, "eme 'dit, disent', ne s'emploie guère qu'à la 3° personne du singulier et du pluriel de l'indicatif présent" (Thibault 1914:187). C'est aussi le cas en breton standard du XXI°.
Puisque le verbe est défectif dans tous les dialectes, chaque dialecte a des alternatives pour exprimer les évidentiels. A Cléguérec, Thibault (1914:187) donne /aldǫch hẅi/, /męšt-o-hẅi/ 'suivant vous, d'après vous, dites-vous'.
Syntaxe
distribution en incises
Selon Kervella, la préposition apparaît dans des structures d'incises.
(1) | Ar c'hezeg, | emezañ, | n'o devije ket kroget, | ma ne vijes ket bet aze. | ||||||
le 5chevaux | dit.il | ne 3PL avait pas commencé | si ne serais pas été là | |||||||
'Les chevaux, dit-il, n'auraient pas démarré si tu n'avais été présent.' | J. Riou, cité par Kervella (1995:§704) |
Avec une ellipse de la copule, et étant donné son paradigme de pronoms incorporés proche du paradigme verbal, on croirait voir un verbe.
(2) | Sorcérés | tout | émèzo. | ||||||
sorcière | tout | dit.eux | |||||||
'Pure sorcellerie, disaient-ils.' | Léon (Lesneven), Burel (2012:34) |
Diachronie et horizons comparatifs
Les cognats sont le gallois meddaf et le cornique medhaf 'dis-je'. Selon Ernault (1890a), "Le gallois ebe fi se conjugue exactement comme en breton eme ve. Le verbe armoricain eme(z) paraît donc le résultat d'une fusion entre deux mots restés distincts en gallois, medd et ebe, heb."
Bibliographie
- Dottin, Georges. 1927. 'Le breton « emezan, dit-il »', Symbolis grammaticis in honorem Ioannis Rozwadowski, Cracovie.
- Ledunois, J. P. 2002. La préposition conjuguée en breton, thèse, Skol-Veur Roazhon, Atelier National de Reproduction des Thèses. (p. 287)
- Ernault, Émile. 1890a. 'Études bretonnes, VII. Sur l'analogie dans la conjugaison', Revue Celtique XI, 458-487., texte, texte. p. 477.
- Loth J. 1917-1919. 'Remarques et additions à la grammaire galloise historique et comparée de John Morris Jones', Revue Celtique 37, Libr. A. Franck Paris, texte. p 43, 44.