Différences entre les versions de « Dumont (1890) »

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   "De même que leur costume, les habitants de Fouesnant ont, jusqu'à ces dernières années, conservé avec un soin jaloux leur langue et leur ignorance. Bien que les électeurs soient en majorité républicains, beaucoup mettent encore leur orgueil à ne pas parler le français. Au chef-lieu même, sur vingt et un conseillers municipaux, dix, pris parmi les plus riches habitants du pays, ne le comprennent pas."
   "De même que leur costume, les habitants de Fouesnant ont, jusqu'à ces dernières années, conservé avec un soin jaloux leur langue et leur ignorance. Bien que les électeurs soient en majorité républicains, beaucoup mettent encore leur orgueil à ne pas parler le français. Au chef-lieu même, sur vingt et un conseillers municipaux, dix, pris parmi les plus riches habitants du pays, ne le comprennent pas."


Il décrit les haies de bocage comme des "talus d'argile".




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Version du 19 avril 2019 à 18:21

  • Dumont, Arsène. 1890. 'Etude sur la natalité dans le canton de Fouesnant', Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, 415-446. texte et 616-635 texte.


Etude de la natalité au XIX° dans le canton de Fouesnant à partir des archives de Quimper.
En introduction, il est mentionné que cette étude s'inscrit dans une étude comparée des cantons de Ouessant, Saint-Renan, Saint-Pol-de-Léon et Fouesnant.


extrait, p. 415:
 "On sait d'une façon générale que, dans ce département [du Finistère], celui de tous qui a le mieux conservé sa fécondité, presque tous les mariables sont mariés. Ce seul fait constituait une différence capitale avec les communes des Côtes-du-Nord que j'avais parcourues l'année précédente et dans lesquelles la natalité tend à s'abaisser par suite d'un déficit de nuptialité."
 p. 423:
 "La plupart des enfants, m'ont dit les instituteurs, arrivent à l'école tremblants de faim, de fièvre et de froid; ils mangent juste assez pour ne pas mourir."


La mortalité (fièvres paludéennes, choléra, variole, petite vérole) est brusquement divisée par deux à la fin du XIX°. Suite à la baisse de la mortalité, on note une émigration (hors canton) conséquente.

 p. 437:
 "Du recensement de 1872 à celui de 1881, en neuf ans, l'augmentation de population a été de 692 habitants. Pendant la décade à peu près correspondante de 1873 à 1882, l'excès des naissances sur les décès a atteint le chiffre élevé de 1195. Il est donc certain qu'à cette époque, il y avait beaucoup plus d'émigrants que d'immigrants. Le canton ne savait encore comment utiliser le grand nombre d'existences que laissait disponibles le récent abaissement de la mortalité."


L'auteur relève une poussée de la natalité fin XIX°. Le taux de naissances pour mille habitants monte au dessus de 40, et redescend ensuite mais ceci est dû selon l'auteur à l'augmentation des habitants sont pré-pubères. Les familles malthusiennes existent, mais sont débordées par les familles nombreuses de 6, 7 enfants.

 p. 438:
 "Si l'on compare la natalité du canton d'une décade à l'autre, on reconnaît aisément qu'elle a été à peu près uniforme pendant les sept premières décades. Cependant, elle s'est notablement élevée pendant la décade 1873-1883, où elle se maintient, pour toutes les communes, entre 41,1 et 46,4. [naissances pour 1000 habitants]"
 p. 439. 
 "A Bénodet, où ce travail [de recensement] paraît avoir été bien fait, on rencontre, comme il fallait s'y attendre, une forte proportion de familles très fécondes. Sur les huit catégories de familles que distingue le recensement, ce sont les quatre dernières qui sont les plus nombreuses. Il n'y a que 203 familles ayant 0,1, 2 ou 3 enfants vivants, et il y en a 239 ayant 4, 5, 6 ou 7 enfants vivants et plus. Cette dernière catégorie comprend près de la septième partie du nombre total des familles."
 p. 441:
 [A Callac, "on compte, pendant la décade 1873-1883, une moyenne de 5,6 enfants par mariage."


Economiquement, le canton est principalement agricole, caractérisé par la persistance du "domaine congéable" autour de Quimper. Ce système permet aux journaliers une activité parallèle à un salariat sous-payé, en construisant et cultivant sur une terre louée. Dumont attribue la très forte nuptialité à cette formule du domaine congéable. Comme les journaliers louent des terres, ils doivent alors trouver une main d'oeuvre familiale pour la faire tourner. Comme ils ne possèdent rien en propre, leurs descendants n'ont pas d'empêchement au mariage. Dumont contraste cette situation avec le nord de la Basse-Bretagne:

 p. 624-625:
 "il se pourrait que des propriétaires cultivateurs restassent parfois célibataires, groupés en familles de frères et de soeurs sur leur héritage, comme cela se voit à Perros-Guirec et dans le canton de Paimpol (Côtes-du-Nord), redoutant les risques du mariage et la division de leur patrimoine. Mais cette crainte ne les atteint pas. Maîtres et valets de ferme, ceux qui pourraient garder le célibat, comme ceux pour qui il est presque impossible, tous se marient."
 
 [...] "Quant au grand nombre des enfants par mariage, il tient évidemment à ce qu'ils coûtent peu à nourrir, peu à élever et à instruire. Pour la mère, les couches sont d'ordinaire sans danger et sans dépenses ; l'enfant qui, par sa saleté, ses cris, ses langes humides, apporte un si grand bouleversement dans un appartement bourgeois, où tout est net, étroit et propre; n'en cause aucun dans une maison où l'on élève déjà des petits porcs."


à propos

On ne pourra pas soupçonner l'auteur d'être influencé dans sa description par les réalités linguistiques dialectales bretonnes, car il parle pas la langue et exprime un mépris non dissimulé. Il n'a sans doute pas pu échanger avec les personnes qu'il étudie.

 extrait, p. 424. 
 "De même que leur costume, les habitants de Fouesnant ont, jusqu'à ces dernières années, conservé avec un soin jaloux leur langue et leur ignorance. Bien que les électeurs soient en majorité républicains, beaucoup mettent encore leur orgueil à ne pas parler le français. Au chef-lieu même, sur vingt et un conseillers municipaux, dix, pris parmi les plus riches habitants du pays, ne le comprennent pas."

Il décrit les haies de bocage comme des "talus d'argile".