Différences entre les versions de « Dislocation à droite »

De Arbres
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| (1)|| '''Hennez''' ||a zo pounner all, ||'''ar helorn-ze'''!
| (1)|| '''Hennez''' ||a zo pounner all, ||'''ar helorn-ze'''!
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|  || [[DEM|celui.là]] ||[[R]] [[zo|est]] lourd [[all|autre]] || [[art|le]] seau-[[DEM|là]]
|  || [[DEM|celui.là]] ||[[R]] [[zo|est]] [[pounner|lourd]] [[all|autre]] || [[art|le]] seau-[[DEM|là]]
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| ||colspan="4" | 'Il est rudement lourd, ce seau-là!' || ''Trégorrois'', [[Gros (1984)|(Gros 1984]]:135)
| ||colspan="4" | 'Il est rudement lourd, ce seau-là!' || ''Trégorrois'', [[Gros (1984)|(Gros 1984]]:135)

Version du 28 novembre 2017 à 13:33

La dislocation à droite désigne les structures où un constituant en périphérie droite de la phrase co-réfère avec un élément résomptif dans le corps de la phrase.

Un pronom résomptif est toujours présent dans ces structures. Comme cette expression anaphorique précède linéairement l'expression avec laquelle elle co-réfère, la dislocation à droite crée un effet de retardement de calcul de la référence.


(1) Hennez a zo pounner all, ar helorn-ze!
celui.là R est lourd autre le seau-
'Il est rudement lourd, ce seau-là!' Trégorrois, (Gros 1984:135)


La dislocation à droite a un impact sur la structure informationnelle de la phrase. Ces structures sont associées à une prosodie particulière. A l'écrit, une pause prosodique est souvent marquée par une virgule.


description pré-théorique

 Gros (1984:134):
 "Ici, le pronom sert en somme de "fourrier" ou de "commandement préparatoire", réveille l'interlocuteur qu'il tient un instant en suspens, afin que celui-ci prête toute son attention à l'explication qui doit suivre. 
 
 On peut dire tout simplement: 
 ar falhad-ze a zo ur gwall-vicher, 
 'Ce fauchage-là est un dur métier'
 
 Mais cette phrase, très normale, est dépourvue de relief et un fermier dira de préférence, d'une façon plus expressive: 
 Hennez a zo ur gwall-vicher, ar falhad-ze!'"


Gros (1984:134-136) fournit des exemples de dislocation à droite.

Syntaxe

Les syntagmes nominaux ne sont pas les seuls à pouvoir être disloqués à droite. On trouve aussi des syntagmes prépositionnels ou verbaux.


(2) Gand se am eus diêzamant, gant ar barriou am-bez.
avec ça R.1SG a souffrance avec le crises R.1SG a
'Avec cela j'ai du désagrément ( de la souffrance) avec les crises que j'ai.'
Trégorrois, (Gros 1984:135)


(3) Abalamour pa veze mareoù, aze n'oa ket aes a-wechoù, dac'h ar roud-avel a veze, pakat an enez.
car quand1 était marées ne1'était pas facile des.fois selon le trace-vent R1 était atteindre le île
'Car quand le courant était fort, selon la direction du vent, ce n'était pas toujours facile d'atteindre l'île.'
Léon (Plougerneau), Elégoët (1982:9)


L'anaphore co-référente n'est pas forcément un pronom.


(4) An n'onn petra-mañ a zo eet e yod, an tamm kaol-mañ.
le Ne sais quoi-ci R est allé en bouillie le morceau chou-ci
'Ce machin-ci s'est mis en bouillie, ce morceau de chou-ci.' Trégorrois, (Gros 1984:136)


Ces propriétés montrent qu'il ne s'agit pas d'une opération de mouvement A-barre.


Diachronie

Le phénomène est relevé dès le moyen breton.


(5) Me am eus vn amoric iolivic indan an del me.
moi R.1SG a un amour.DIM joli.DIM sous le feuilles moi
'J'ai une amourette gentille, sous les feuilles, moi.' Breton 1350, glose d'Ivonet Omnès

Terminologie

En anglais le terme est right dislocation.

Gros (1984:134) rassemble ces structures sous le terme de: anticipation.