Di-/(deiz-)

De Arbres

Le préfixe di- est un préfixe temporel de proximité. Il apparaît devant les jours de la semaine juste passée ou juste à venir par rapport au temps d'énonciation, celui du locuteur (dilun, dimeurz, dimerc'her...). Il est écrit comme un préfixe en breton standard, mais peut être trouvé sous la plume de locuteurs natifs comme un élément séparé. Le /z/ final apparaît parfois (comme à Molène dizlun, dizmeurzh, dizmerc'her, etc., cf. Madeg 2012).


(1) Fi voar lac'h peus digonget oc'h lior kan di sadorn ?!
vous R1 sais que 2.a .pens.é votre+C livre chant jour samedi
'Tu sais que tu as oublié ton livret de chant samedi ?!'
Michelle Nicolas (Plozévet), Kontañ kaoz (06/2019)


 Falc'hun & Fleuriot (1978-79:9A): 
 "Le préfixe di- de disul est une variante du nom breton de 'jour', deiz ou de, ce qui explique les variantes à rhotacisme dir-iou ou dir-yaou (en face de diz-iou), et dir-gwener à côté de digwener. 
 En français, le préfixe ou suffixe di (dimanche, lundi) vient du latin di-es."


Sémantique

déictique

C'est un préfixe déictique puisqu'il se calcule en proximité avec le temps d'énonciation. En (1), dimeurzh dénote le jour qui est le premier mardi juste avant ou juste après le temps de l'énonciation. En (1), le temps verbal passé de l'imparfait restreint le calcul à mardi dernier (pour le locuteur au moment de l'énonciation).


(1) Dimeurzh e oan o soñjal bezañ deut.
jour.mardi R étais à4 penser être ven.u
'Mardi je pensais venir.'
Trégorrois, Gros (1984:317)


Falc'hun & Fleuriot (1978-79:9A) remarquent que 'le lendemain, qui était un jeudi' ne peut pas être traduit par * antronoz diziou, ce qui s'explique par le fait que antronoz n'est pas un déictique.


(2) antronoz, da yaou
lendemain à1 jeudi
'le lendemain, qui était un jeudi'
Falc'hun & Fleuriot (1978-79:9A)

À ne pas confondre

Le préfixe di-, dis- privatif, et le préfixe de-, di-, dis- de sens plus vague sont à distinguer.