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Par exemple, l'auxiliaire périphrastique ''[[ober]]'' 'faire' du breton est un phénomène [[typologiquement]] assez peu répandu. Il existe un tel auxiliaire dans les autres langues brittoniques, en cornouaillais et en gallois. Le parallèle est aussi important avec l'auxiliaire ''do'' en anglais ([[McWhorter (2009)|McWhorter 2009]], Filppula & Klemola 2010), ainsi qu'avec l'auxiliaire ''faire'' en ancien français ([[Le  Roux (1957)|Le Roux 1957]]:48, [[Fleuriot (1997)|Fleuriot 1997]]:99-103).  
Par exemple, l'auxiliaire périphrastique ''[[ober]]'' 'faire' du breton est un phénomène [[typologiquement]] assez peu répandu. Il existe un tel auxiliaire dans les autres langues brittoniques, en cornouaillais et en gallois. Le parallèle est aussi important avec l'auxiliaire ''do'' en anglais ([[McWhorter (2009)|McWhorter 2009]], Filppula & Klemola 2010), ainsi qu'avec l'auxiliaire ''faire'' en ancien français ([[Le  Roux (1957)|Le Roux 1957]]:48, [[Fleuriot (1997)|Fleuriot 1997]]:99-103).  
* Les langues celtiques auraient-elles exporté l'auxiliaire 'faire' en anglais et en français alors qu'elles leur ont donné aussi peu de matériel [[lexical]], comme l'a proposé par [[McWhorter (2009)]]?  
* Les langues celtiques auraient-elles exporté l'auxiliaire 'faire' en anglais et en français alors qu'elles leur ont donné aussi peu de matériel [[lexical]], comme l'a proposé par [[McWhorter (2009)]] ?  
* Au contraire, l'anglais et l'ancien français auraient-ils conjointement influencé les langues celtiques brittoniques?  
* Au contraire, l'anglais et l'ancien français auraient-ils conjointement influencé les langues celtiques brittoniques ?  
* Les influences mutuelles germaniques, latines et brittoniques ont-elles favorisé l'émergence de ce phénomène?
* Les influences mutuelles germaniques, latines et brittoniques ont-elles favorisé l'émergence de ce phénomène ?
* S'agit-il d'un développement interne à chacune de ces (familles de) langues, de façon indépendante, comme c'est le cas pour l'auxiliaire 'faire' en basque, en coréen ou en russe?
* S'agit-il d'un développement interne à chacune de ces (familles de) langues, de façon indépendante, comme c'est le cas pour l'auxiliaire 'faire' en basque, en coréen ou en russe ?




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| (3)|| N'em eus ||gwelet ||'''liou''' ebet ||anezan || abaoue ma'z eo ||eat ac'halen... || ''Cornouaillais / Léon'', [[Croq (1908)|Croq (1908]]:10)
|(3)|| N'em eus || gwelet || '''liou''' ebet || anezan || abaoue ma'z eo || eat ac'halen… || ''Cornouaillais / Léon'', [[Croq (1908)|Croq (1908]]:10)
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   [[Le Roux (1957)|Le Roux (1957]]:2), en introduction de son étude morphologique du verbe:
   [[Le Roux (1957)|Le Roux (1957]]:2), en introduction de son étude morphologique du verbe:
   "... le breton, en utilisant tout l'héritage brittonique, et en créant des formes composées nouvelles, est arrivé à un système de voix, de modes et de temps très semblable à celui du français, pour la forme et pour le sens; [...] il est resté extrêmement original sur tous les points de syntaxe traités dans la dernière partie, non seulement si on le compare au français, mais même souvent si on le compare au gallois et au cornique."
   "le breton, en utilisant tout l'héritage brittonique, et en créant des formes composées nouvelles, est arrivé à un système de voix, de modes et de temps très semblable à celui du français, pour la forme et pour le sens; [] il est resté extrêmement original sur tous les points de syntaxe traités dans la dernière partie, non seulement si on le compare au français, mais même souvent si on le compare au gallois et au cornique."


[[Le Roux (1957)|Le Roux (1957]]:15) cite comme points de divergence syntaxique: les conjugaisons, la [[système d'accord|syntaxe d'accord]] et la place du verbe ([[V2]]).  
[[Le Roux (1957)|Le Roux (1957]]:15) cite comme points de divergence syntaxique: les conjugaisons, la [[système d'accord|syntaxe d'accord]] et la place du verbe ([[V2]]).  
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Un phénomène relativement bien étudié en breton est celui de l'ordre des mots. Le français place assez systématiquement le sujet à l'initiale, alors que le breton requiert le plus souvent un autre élément, quel que soit cet élément, devant le verbe [[tensé]] (on dit que c'est un [[ordre à verbe second]]). Lorsque des ordres de mots à sujet initial apparaissent en breton, il est possible qu'il s'agisse d'un phénomène dû à la pression du français. Il faut cependant s'assurer à chaque fois qu'il ne s'agit pas d'un environnement syntactico-pragmatique où les divers dialectes du breton auraient indépendamment un sujet à l'initiale.
Un phénomène relativement bien étudié en breton est celui de l'ordre des mots. Le français place assez systématiquement le sujet à l'initiale, alors que le breton requiert le plus souvent un autre élément, quel que soit cet élément, devant le verbe [[tensé]] (on dit que c'est un [[ordre à verbe second]]). Lorsque des ordres de mots à sujet initial apparaissent en breton, il est possible qu'il s'agisse d'un phénomène dû à la pression du français. Il faut cependant s'assurer à chaque fois qu'il ne s'agit pas d'un environnement syntactico-pragmatique où les divers dialectes du breton auraient indépendamment un sujet à l'initiale.


En se servant des environnements syntaxiques où en breton le sujet est soit très marqué soit agrammatical, c'est à dire devant une [[négation]], devant ''[[emañ]]'' 'être' ou en [[enchâssée]], il est possible de voir si la pression du français peut créer des ordres de mots nouveaux. [[Winterton (2016)]] montre ainsi à partir d'un travail de terrain autour de Quimper que les enfants des écoles bilingues, à l'exception de ceux qui entendent le breton hors de l'école, produisent des ordres avec sujet à l'initiale dans les progressives négatives ('''''Ar vamm‐gozh''' (n’)emañ ket (oc’h) evañ'' 'La grand-mère n'est pas en train de boire', sans [[focus]] [[contrastif]] sur ''mamm-gozh''), alors que les locuteurs traditionnels, les enfants des écoles immersives et les adultes socialisés dans la langue produisent des ordres de mots avec le sujet derrière le verbe tensé dans les progressives négatives.
En se servant des environnements syntaxiques où en breton le sujet est soit très marqué soit agrammatical, c'est à dire devant une [[négation]], devant ''[[emañ]]'' 'être' ou en [[enchâssée]], il est possible de voir si la pression du français peut créer des ordres de mots nouveaux. [[Winterton (2011)]] montre ainsi à partir d'un travail de terrain autour de Quimper que les enfants des écoles bilingues, à l'exception de ceux qui entendent le breton hors de l'école, produisent des ordres avec sujet à l'initiale dans les progressives négatives ('''''Ar vamm‐gozh''' (n')emañ ket (oc'h) evañ'' 'La grand-mère n'est pas en train de boire', sans [[focus]] [[contrastif]] sur ''mamm-gozh''), alors que les locuteurs traditionnels, les enfants des écoles immersives et les adultes socialisés dans la langue produisent des ordres de mots avec le sujet derrière le verbe tensé dans les progressives négatives.


A l'inverse, des locuteurs peuvent résister à la pression de la langue de contact et différencier plus ou moins consciemment leur syntaxe bretonne de celle de leur français. [[Varin (1979)]] considère ainsi que les ordres [[V3]] et les ordres à sujet inital sont présents dans la grammaire des locuteurs traditionnels, et que les néolocuteurs évitent ces ordres de mots afin de "celtiser" leurs productions. [[Kennard (2013)]] montre effectivement que les jeunes adultes locuteurs du breton venant de foyers monolingues francophones ont tendance à éviter les ordres à sujet initial plus encore que leurs aînés, c'est-à-dire même dans les environnements syntaxiques où un sujet initial est utilisé par les locuteurs traditionnels.
A l'inverse, des locuteurs peuvent résister à la pression de la langue de contact et différencier plus ou moins consciemment leur syntaxe bretonne de celle de leur français. [[Varin (1979)]] considère ainsi que les ordres [[V3]] et les ordres à sujet inital sont présents dans la grammaire des locuteurs traditionnels, et que les néolocuteurs évitent ces ordres de mots afin de "celtiser" leurs productions. [[Kennard (2013)]] montre effectivement que les jeunes adultes locuteurs du breton venant de foyers monolingues francophones ont tendance à éviter les ordres à sujet initial plus encore que leurs aînés, c'est-à-dire même dans les environnements syntaxiques où un sujet initial est utilisé par les locuteurs traditionnels.
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En situation d'attrition, en particulier [[lexicale]], il est évident que la langue dominante supplée le matériel manquant. Cependant, dans le domaine syntaxique, un phénomène d'attrition particulier peut accidentellement renforcer en breton des structures qui n'existent par ailleurs pas en français.  
En situation d'attrition, en particulier [[lexicale]], il est évident que la langue dominante supplée le matériel manquant. Cependant, dans le domaine syntaxique, un phénomène d'attrition particulier peut accidentellement renforcer en breton des structures qui n'existent par ailleurs pas en français.  


[[Robin (2008b)]] étudie les productions d'enfants scolarisés en milieu immersif et semi-immersif de niveau CM2 et note que les paradigmes des formes verbales ont tendance à se replier sur la personne 3, ce qu'il attribue à un manque d'interaction dans les classes qui amènerait les contextes naturels des personnes 1 et 2. Ce repli morphologique impacte logiquement les conjugaisons synthétiques (''... e lenn'''an''''') et [[conjugaison analytique|analytiques]] en ''[[ober]]'' (''lenn a r'''an'''''). Les enfants adoptent en conséquence des stratégies de contournement qui favorisent à leur tour les tournures à la personne 3, comme le [[passif impersonnel]] (1) ou la conjugaison de l'[[accord pauvre]] qui induit un verbe 3SG quels que soient les traits du sujet. Dans ces cas, un retard d'acquisition de la langue qui peut être passager avec un input suffisant dans la langue ([[Kennard (2013)|Kennard 2013]]) favorise la production de structures qui sont étrangères à la langue dominante ([[*]] ''Il sera joué à plein de choses...'', [[*]] ''Les gens est contents'').
[[Robin (2008b)]] étudie les productions d'enfants scolarisés en milieu immersif et semi-immersif de niveau CM2 et note que les paradigmes des formes verbales ont tendance à se replier sur la personne 3, ce qu'il attribue à un manque d'interaction dans les classes qui amènerait les contextes naturels des personnes 1 et 2. Ce repli morphologique impacte logiquement les conjugaisons synthétiques (''e lenn'''an''''') et [[conjugaison analytique|analytiques]] en ''[[ober]]'' (''lenn a r'''an'''''). Les enfants adoptent en conséquence des stratégies de contournement qui favorisent à leur tour les tournures à la personne 3, comme le [[passif impersonnel]] (1) ou la conjugaison de l'[[accord pauvre]] qui induit un verbe 3SG quels que soient les traits du sujet. Dans ces cas, un retard d'acquisition de la langue qui peut être passager avec un input suffisant dans la langue ([[Kennard (2013)|Kennard 2013]]) favorise la production de structures qui sont étrangères à la langue dominante ([[*]] ''Il sera joué à plein de choses… '', [[*]] ''Les gens est contents'').




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|(1)|| C'hoariet|| e vo ||pep seurt traoù...||||||||||''Trégorrois (CM2)'', [[Robin (2010b)|Robin (2010b]]:3)
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A l'autre bout d'un continuum d'attrition de la langue, la grammaire bretonne peut être clairement absente des productions. Seuls quelques items [[lexicaux]] bretons dénués de morphologie [[flexionnelle]] apparaissent alors, placés dans la phrase selon les règles du français (''la '''petite''' fête''), sans mutations ou morphologie [[dérivationnelle]] bretonne ([[*]] ''un koumoule'').  
A l'autre bout d'un continuum d'attrition de la langue, la grammaire bretonne peut être clairement absente des productions. Seuls quelques items [[lexicaux]] bretons dénués de morphologie [[flexionnelle]] apparaissent alors, placés dans la phrase selon les règles du français (''la '''petite''' fête''), sans mutations ou morphologie [[dérivationnelle]] bretonne ([[*]] ''un koumoule'').  


* ''... je ne pourrai pas '''mont''' à la '''bihan''' fête'', ''Trégorrois (CM2)'', [[Robin (2010b)|Robin (2010b]]:7)
* ''je ne pourrai pas '''mont''' à la '''bihan''' fête'', ''Trégorrois (CM2)'', [[Robin (2010b)|Robin (2010b]]:7)
* ''Un '''koumoule''' a envahi le ciel '''glas'''.'', ''Trégorrois (CM2)'', [[Robin (2010b)|Robin (2010b]]:11)
* ''Un '''koumoule''' a envahi le ciel '''glas'''.'', ''Trégorrois (CM2)'', [[Robin (2010b)|Robin (2010b]]:11)


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== Contact et langues brittoniques ==
== Contact et langues brittoniques ==


Les langues brittoniques sont en contact avec les langues goidéliques depuis la préhistoire. Elles ont aussi toutes été influencées par le latin vulgaire sous l’empire romain, même si c'est seulement de 43 à environ 410 pour l'Outre-Manche ([[Irslinger (2014)|Irslinger 2014]]:83). Plus tard, le gallois et le cornique ont été en contact avec les langues germaniques par les différentes évolutions de l'anglais. Le breton, lui, a été influencé par différentes langues romanes, en particulier le français, mais aussi le [[gallo]].
Les langues brittoniques sont en contact avec les langues goidéliques depuis la préhistoire. Elles ont aussi toutes été influencées par le latin vulgaire sous l'empire romain, même si c'est seulement de 43 à environ 410 pour l'Outre-Manche ([[Irslinger (2014)|Irslinger 2014]]:83). Plus tard, le gallois et le cornique ont été en contact avec les langues germaniques par les différentes évolutions de l'anglais. Le breton, lui, a été influencé par différentes langues romanes, en particulier le français, mais aussi le [[gallo]].


Les langues brittoniques offrent donc un cas exemplaire pour les études de la variation linguistique par contact, car elles sont relativement bien documentées et ont des locuteurs massivement bilingues dans deux branches différentes de langues indo-européennes (germanique et romane).
Les langues brittoniques offrent donc un cas exemplaire pour les études de la variation linguistique par contact, car elles sont relativement bien documentées et ont des locuteurs massivement bilingues dans deux branches différentes de langues indo-européennes (germanique et romane).
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* Heine, Bernd & Tania  Kuteva. 2005. ''Language  Contact  and  Grammatical  Change'', Cambridge: Cambridge University Press.
* Heine, Bernd & Tania  Kuteva. 2005. ''Language  Contact  and  Grammatical  Change'', Cambridge: Cambridge University Press.


* [[Jouitteau (2020a)|Jouitteau, M. 2020a]]. 'Standard Breton, traditional dialects, and how they differ syntactically', ''Journal of Celtic Linguistics'' 21, 29–74, [https://ling.auf.net/lingbuzz/004104 texte], 10.16922/jcl.21.3.
* [[Jouitteau (2020a)|Jouitteau, Mélanie. 2020a]]. 'Standard Breton, traditional dialects, and how they differ syntactically', ''Journal of Celtic Linguistics'' 21, 29–74, [https://ling.auf.net/lingbuzz/004104 texte], 10.16922/jcl.21.3.


* Kennard, Holly Jane. sous presse. 'Verbal lenition among young speakers of Breton: acquisition and maintenance', ''New Speakers of Minority Languages: Linguistic Ideologies and Practices'', Palgrave Macmillan.
* Kennard, Holly Jane. sous presse. 'Verbal lenition among young speakers of Breton: acquisition and maintenance', ''New Speakers of Minority Languages: Linguistic Ideologies and Practices'', Palgrave Macmillan.
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* [[Kennard (2013)|Kennard, Holly Jane. 2013]]. ''Breton morphosyntax in two generations of speakers: evidence from word order and mutation'', DPhil. University of Oxford.
* [[Kennard (2013)|Kennard, Holly Jane. 2013]]. ''Breton morphosyntax in two generations of speakers: evidence from word order and mutation'', DPhil. University of Oxford.
* Pipec (le), Erwan. 2018b. 'Qu'est-ce que le contact français-breton ?', Carmen Alén-Garabato, Henri Boyer, Ksenija Djordjevic-Léonard & Bénédicte Pivot (dir.), ''Identités, conflits et interventions sociolinguistiques'', actes du colloque du Réseau francophone de sociolinguistique, Montpellier, 14-16 juin 2017, Limoges, Lambert Lucas, 515-524.


* [[Rottet (2017)|Rottet, Kevin. 2017]]. 'Translation and contact languages: The case of motion events', ''Babel'' 63(4):523-555.
* [[Rottet (2017)|Rottet, Kevin. 2017]]. 'Translation and contact languages: The case of motion events', ''Babel'' 63(4):523-555.


* [[Rottet (2010)|Rottet, Kevin, J. 2010]]. 'Language contact in Welsh and Breton: The case of reflexive and reciprocal verbs', Clements, J. Clancy, Solon, Megan Elizabeth, Siegel, Jason F. & Steiner, B. Devan (éds.), ''IULC Working Papers'' 9: ''New Perspectives on Language Contact and Contact-Induced Language Change'', Bloomington, 61-82. [https://scholarworks.iu.edu/journals/index.php/iulcwp/article/view/25993/31663 texte].
* [[Rottet (2010)|Rottet, Kevin, J. 2010]]. 'Language contact in Welsh and Breton: The case of reflexive and reciprocal verbs', Clements, J. Clancy, Megan E. Solon, Jason F. Siegel, & B. Devan Steiner (éds.), ''Indiana University Linguistics Club Working Papers'' 9: ''New Perspectives on Language Contact and Contact-Induced Language Change'', Bloomington, IN: IULC Publications, 59–80. [https://scholarworks.iu.edu/journals/index.php/iulcwp/article/view/25993/31663 texte].


* [[Sébillot (1878)|Sébillot, Paul. 1878]]. 'Sur les limites du breton et du français, et les limites des dialectes bretons', ''Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris'' 1-2, 236-247, [https://www.persee.fr/doc/bmsap_0301-8644_1878_num_1_2_9960 texte].
* [[Sébillot (1878)|Sébillot, Paul. 1878]]. 'Sur les limites du breton et du français, et les limites des dialectes bretons', ''Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris'' 1-2, 236-247, [https://www.persee.fr/doc/bmsap_0301-8644_1878_num_1_2_9960 texte].


* [[Varin (1979)|Varin, A. 1979]]. 'VSO and SVO order in Breton', ''Archivum Linguisticum'', 10:83-101.
* [[Stark & Widmer (2000)|Stark, Elisabeth & Paul Widmer. 2020]]. 'Breton a-marking of (internal) verbal arguments: A result of language contact ?', ''Linguistics'', De Gruyter. [https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/ling-2020-0089/html texte].
 
* [[Varin (1979)|Varin, Amy. 1979]]. 'VSO and SVO order in Breton', ''Archivum Linguisticum'', 10:83-101.


* [[Winterton (2016)|Winterton, Holly. 2016]]. 'Negative word order patterns among Breton speaking adults and children', LSA [http://journals.linguisticsociety.org/proceedings/index.php/ExtendedAbs/article/viewFile/548/459 résumé].
* [[Winterton (2011)|Winterton, Holly. 2011]]. 'Negative word order patterns among Breton speaking adults and children', LSA [http://journals.linguisticsociety.org/proceedings/index.php/ExtendedAbs/article/viewFile/548/459 résumé].


=== gaulois ===
=== gaulois ===


* [[Delamarre (2019)|Delamarre, Xavier. 2019]]. ''Dictionnaire des thèmes nominaux du gaulois - A Dictionary of Gaulish Nominal Stems'', Vol. I Ab-/Iχs(o)-", Editions Les Cent Chemins, Paris, 398 pp.
: se reporter à la bibliographie sur le [[gaulois]].


* [[Falc'hun (1962)|Falc’hun, F. 1962]]. 'Le breton, forme moderne du gaulois', ''[[Annales de Bretagne]]'' 69:413-428, [https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1962_num_69_4_2168 texte].


=== contact celtique / anglais ===
=== contact celtique / anglais ===
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* Filppula, Markku, Juhani Klemola & Heli Paulasto. 2008. ''English and Celtic in Contact'', Routledge., [https://linguistlist.org/issues/20/20-2180.html review].  
* Filppula, Markku, Juhani Klemola & Heli Paulasto. 2008. ''English and Celtic in Contact'', Routledge., [https://linguistlist.org/issues/20/20-2180.html review].  


* [[McWhorter (2009)|McWhorter, J. H. 2009]]. 'What else happened to English? A brief for the Celtic hypothesis', ''English Language and Linguistics'' 13 (02), 163-191.
* [[McWhorter (2009)|McWhorter, J. H. 2009]]. 'What else happened to English ? A brief for the Celtic hypothesis', ''English Language and Linguistics'' 13 (02), 163-191.


* Rottet, Kevin J. 2005. 'Phrasal verbs and English influence in Welsh', ''Word'' 56.1: 39-70.
* Rottet, Kevin J. 2005. 'Phrasal verbs and English influence in Welsh', ''Word'' 56.1: 39-70.
* [[Tristram (2010)|Tristram, Hildegard L. C. 2010]]. 'Linguistic contacts across the English Channel: The case of the Breton retroflex <r>', ''Linguistic Change under Contact Conditions'', Jacek Fisiak (éd.), Berlin, New York: De Gruyter Mouton, 291-314. [https://doi.org/10.1515/9783110885170.291 texte].


* White, David L. 2010. 'On the Areal Pattern of "Brittonicity" in English and Its Implications', ms. U. postdam. [https://publishup.uni-potsdam.de/opus4-ubp/frontdoor/deliver/index/docId/3924/file/CelticEnglishesIV_btr15.pdf texte].
* White, David L. 2010. 'On the Areal Pattern of "Brittonicity" in English and Its Implications', ms. U. postdam. [https://publishup.uni-potsdam.de/opus4-ubp/frontdoor/deliver/index/docId/3924/file/CelticEnglishesIV_btr15.pdf texte].


=== contact gallois / franco-normand ===
=== contact gallois / franco-normand ===

Version actuelle datée du 17 novembre 2023 à 14:39

Des phénomènes linguistiques particuliers s'opèrent quand deux langues sont en contact. L'étude des phénomènes de contact langagier touche les domaines du bilinguisme, du code-switching, des emprunts et de la grammaticalisation, ainsi que de la variation dialectale.

Aujourd'hui, tous les locuteurs du breton sont au moins bilingues, le plus souvent avec le français. Sur sa frontière linguistique Est, le domaine brittophone est aussi en contact avec le gallo (Sébillot 1878). Toute évolution actuelle de la langue est donc interrogeable en termes de phénomène de contact avec une ou plusieurs langues romanes.


Influence linguistique et contact

convergences

Il n'est pas toujours évident de déceler si deux langues en contact se sont effectivement influencées. Si elles montrent le même phénomène, ce peut être le fruit d'une influence de l'une sur l'autre ou de l'autre sur l'une. Une convergence peut aussi découler d'une influence mutuelle qui fait émerger un fait nouveau, ou bien encore d'une évolution parallèle, indépendante, qui amène par un hasard complet à un même résultat.

Par exemple, l'auxiliaire périphrastique ober 'faire' du breton est un phénomène typologiquement assez peu répandu. Il existe un tel auxiliaire dans les autres langues brittoniques, en cornouaillais et en gallois. Le parallèle est aussi important avec l'auxiliaire do en anglais (McWhorter 2009, Filppula & Klemola 2010), ainsi qu'avec l'auxiliaire faire en ancien français (Le Roux 1957:48, Fleuriot 1997:99-103).

  • Les langues celtiques auraient-elles exporté l'auxiliaire 'faire' en anglais et en français alors qu'elles leur ont donné aussi peu de matériel lexical, comme l'a proposé par McWhorter (2009) ?
  • Au contraire, l'anglais et l'ancien français auraient-ils conjointement influencé les langues celtiques brittoniques ?
  • Les influences mutuelles germaniques, latines et brittoniques ont-elles favorisé l'émergence de ce phénomène ?
  • S'agit-il d'un développement interne à chacune de ces (familles de) langues, de façon indépendante, comme c'est le cas pour l'auxiliaire 'faire' en basque, en coréen ou en russe ?


divergences

Le contact entre deux langues peut aussi provoquer une divergence des phénomènes, ou une stabilisation de systèmes différenciés (Braunmüller & al. 2014).


convergences partielles

Deux phénomènes qui ont l'air convergents peuvent être en fait interprétés différemment par les syntaxes des deux langues en contact.

Par exemple, l'expression française avoir beau faire qqch. a un parallèle littéral en breton qui signifie aussi 'faire qqch. en vain'. Cependant, la structure de cette expression est réalisée différement dans les deux langues. On le voit en (2) où kaer forme un constituant avec le verbe infinitif en breton. La même structure serait agrammaticale en français (* Beau chercher ils auront, * 'C'est beau chercher qu'ils auront).


(2) Kaer gortoz am eus...
beau attendre R.1SG a
'J'ai beau attendre...'
Cornouaillais / Léon, Croq (1908:1)


La divergence peut aussi être sémantique. Le français comme le breton font usage du minimiseur liv ou couleur, avec une restriction syntaxique aux contextes négatifs. En français, ce minimiseur est restreint aux inanimés comme dans Je n'en ai pas vu la couleur (de l'argent que l'Etat me doit, de l'osier que tu m'as promis, du gravier qu'elle devait me livrer...). En breton, cet usage peut s'étendre aux animés, ce qui serait agrammatical en français (* Ton frère, j'en ai pas vu la couleur depuis la Saint Glinglin.).


(3) N'em eus gwelet liou ebet anezan abaoue ma'z eo eat ac'halen… Cornouaillais / Léon, Croq (1908:10)
ne1 R.1SG a v.u couleur aucun P.lui depuis que+C,4 est all.é de.ici
'Je ne l'ai pas vu depuis qu'il est parti d'ici… '


Phénomènes syntaxiques de contact en breton

la syntaxe se comporte différemment des autres modules

La plupart des études montrant l'étendue des phénomènes de contact du français vers le breton concernent principalement le lexique ou la prosodie. L'emprunt lexical du français vers le breton est en effet massif, et régulier depuis les stades anciens de ces deux langues, et cela touche nettement la morphologie dérivationnelle et lexicale de la langue. La prosodie de phrase du français et son accentuation plate des mots est aussi aisément repérable à l'oreille dans les variétés les plus récentes de breton, chez les non-natifs comme chez les natifs. La prosodie est fortement influencée par le français, et ce de façon non-ambigüe (même si peu mesurée scientifiquement). Cependant, les résultats des études lexicales, morphologiques ou prosodiques ne peuvent être importés directement dans le domaine de la syntaxe, qui typiquement résiste différemment.

 Le Roux (1957:2), en introduction de son étude morphologique du verbe:
 "… le breton, en utilisant tout l'héritage brittonique, et en créant des formes composées nouvelles, est arrivé à un système de voix, de modes et de temps très semblable à celui du français, pour la forme et pour le sens; […] il est resté extrêmement original sur tous les points de syntaxe traités dans la dernière partie, non seulement si on le compare au français, mais même souvent si on le compare au gallois et au cornique."

Le Roux (1957:15) cite comme points de divergence syntaxique: les conjugaisons, la syntaxe d'accord et la place du verbe (V2).


placement du sujet

Un phénomène relativement bien étudié en breton est celui de l'ordre des mots. Le français place assez systématiquement le sujet à l'initiale, alors que le breton requiert le plus souvent un autre élément, quel que soit cet élément, devant le verbe tensé (on dit que c'est un ordre à verbe second). Lorsque des ordres de mots à sujet initial apparaissent en breton, il est possible qu'il s'agisse d'un phénomène dû à la pression du français. Il faut cependant s'assurer à chaque fois qu'il ne s'agit pas d'un environnement syntactico-pragmatique où les divers dialectes du breton auraient indépendamment un sujet à l'initiale.

En se servant des environnements syntaxiques où en breton le sujet est soit très marqué soit agrammatical, c'est à dire devant une négation, devant emañ 'être' ou en enchâssée, il est possible de voir si la pression du français peut créer des ordres de mots nouveaux. Winterton (2011) montre ainsi à partir d'un travail de terrain autour de Quimper que les enfants des écoles bilingues, à l'exception de ceux qui entendent le breton hors de l'école, produisent des ordres avec sujet à l'initiale dans les progressives négatives (Ar vamm‐gozh (n')emañ ket (oc'h) evañ 'La grand-mère n'est pas en train de boire', sans focus contrastif sur mamm-gozh), alors que les locuteurs traditionnels, les enfants des écoles immersives et les adultes socialisés dans la langue produisent des ordres de mots avec le sujet derrière le verbe tensé dans les progressives négatives.

A l'inverse, des locuteurs peuvent résister à la pression de la langue de contact et différencier plus ou moins consciemment leur syntaxe bretonne de celle de leur français. Varin (1979) considère ainsi que les ordres V3 et les ordres à sujet inital sont présents dans la grammaire des locuteurs traditionnels, et que les néolocuteurs évitent ces ordres de mots afin de "celtiser" leurs productions. Kennard (2013) montre effectivement que les jeunes adultes locuteurs du breton venant de foyers monolingues francophones ont tendance à éviter les ordres à sujet initial plus encore que leurs aînés, c'est-à-dire même dans les environnements syntaxiques où un sujet initial est utilisé par les locuteurs traditionnels.


pronom objet en ac'hanon, anezhañ

Pour une discussion de l'influence romane potentielle et de ses limites dans le développement diachronique des pronoms objets de proclitiques en pronom objet en ac'hanon, anezhañ, se reporter à Stark & Widmer (2000).

Attrition et contact

En situation d'attrition, en particulier lexicale, il est évident que la langue dominante supplée le matériel manquant. Cependant, dans le domaine syntaxique, un phénomène d'attrition particulier peut accidentellement renforcer en breton des structures qui n'existent par ailleurs pas en français.

Robin (2008b) étudie les productions d'enfants scolarisés en milieu immersif et semi-immersif de niveau CM2 et note que les paradigmes des formes verbales ont tendance à se replier sur la personne 3, ce qu'il attribue à un manque d'interaction dans les classes qui amènerait les contextes naturels des personnes 1 et 2. Ce repli morphologique impacte logiquement les conjugaisons synthétiques (… e lennan) et analytiques en ober (lenn a ran). Les enfants adoptent en conséquence des stratégies de contournement qui favorisent à leur tour les tournures à la personne 3, comme le passif impersonnel (1) ou la conjugaison de l'accord pauvre qui induit un verbe 3SG quels que soient les traits du sujet. Dans ces cas, un retard d'acquisition de la langue qui peut être passager avec un input suffisant dans la langue (Kennard 2013) favorise la production de structures qui sont étrangères à la langue dominante (* Il sera joué à plein de choses… , * Les gens est contents).


(1) C'hoariet e vo pep seurt traoù…
jou.é R sera chaque sorte choses
'On jouera à plein de choses… '
Trégorrois (CM2), Robin (2010b:3)


A l'autre bout d'un continuum d'attrition de la langue, la grammaire bretonne peut être clairement absente des productions. Seuls quelques items lexicaux bretons dénués de morphologie flexionnelle apparaissent alors, placés dans la phrase selon les règles du français (la petite fête), sans mutations ou morphologie dérivationnelle bretonne (* un koumoule).

  • … je ne pourrai pas mont à la bihan fête, Trégorrois (CM2), Robin (2010b:7)
  • Un koumoule a envahi le ciel glas., Trégorrois (CM2), Robin (2010b:11)


Contact et langues brittoniques

Les langues brittoniques sont en contact avec les langues goidéliques depuis la préhistoire. Elles ont aussi toutes été influencées par le latin vulgaire sous l'empire romain, même si c'est seulement de 43 à environ 410 pour l'Outre-Manche (Irslinger 2014:83). Plus tard, le gallois et le cornique ont été en contact avec les langues germaniques par les différentes évolutions de l'anglais. Le breton, lui, a été influencé par différentes langues romanes, en particulier le français, mais aussi le gallo.

Les langues brittoniques offrent donc un cas exemplaire pour les études de la variation linguistique par contact, car elles sont relativement bien documentées et ont des locuteurs massivement bilingues dans deux branches différentes de langues indo-européennes (germanique et romane).

Un même phénomène commun aux langues brittoniques peut donc être étudié en contact avec des langues différentes. Benskin (2008), Bismark (2011) étudient ainsi les variétés non-standard de l'anglais qui réalise la marque d'accord typique de la 3SG avec des sujets lexicaux pluriels, conformément à la règle dans les langues brittoniques. Ce phénomène est présent en breton, mais lui, n'influence pas le français en contact.

Bibliographie

phénomènes de contact avec le breton

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  • Pipec (le), Erwan. 2018b. 'Qu'est-ce que le contact français-breton ?', Carmen Alén-Garabato, Henri Boyer, Ksenija Djordjevic-Léonard & Bénédicte Pivot (dir.), Identités, conflits et interventions sociolinguistiques, actes du colloque du Réseau francophone de sociolinguistique, Montpellier, 14-16 juin 2017, Limoges, Lambert Lucas, 515-524.
  • Rottet, Kevin. 2017. 'Translation and contact languages: The case of motion events', Babel 63(4):523-555.
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  • Sébillot, Paul. 1878. 'Sur les limites du breton et du français, et les limites des dialectes bretons', Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris 1-2, 236-247, texte.
  • Varin, Amy. 1979. 'VSO and SVO order in Breton', Archivum Linguisticum, 10:83-101.

gaulois

se reporter à la bibliographie sur le gaulois.


contact celtique / anglais

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contact gallois / franco-normand

  • Watkin, Morgan. 1962. La civilisation française dans les Mabinogion, Paris, Didier.


horizons théoriques et comparatifs

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  • Corrigan, K. 2010. 'Language contact and grammatical theory', R. Hickey (éd.), The Handbook of Language Contact, Wiley-Blackwell.
  • Etxepare, R. (à paraître) 'Contact and change in a restrictive theory of parameters', C. Picallo (éd.), Linguistic Variation in the Minimalist Framework, Oxford:Oxford University Press.
  • Duguine, M. & A. Irurtzun (à paraître), 'From obligatory Wh-movement to optional Wh in situ in Labourdin Basque', The Journal of Historical Syntax.
  • Heine, B. & T. Kuteva (éds.), 2007. Language contact and grammatical change, Cambridge:Cambridge University Press.