Différences entre les versions de « Cas oblique, cas indirect »

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Le breton n'a pas à proprement parler de cas datif comme dans les langues romanes. Le [[système casuel]] du breton connait juste l'opposition du '''cas direct''' et du '''cas indirect''' lorsqu'un [[argument]] est introduit via une [[préposition]] (typiquement, la préposition ''[[da]]'').  
Le breton n'a pas à proprement parler de cas datif comme dans les langues romanes. Le [[système casuel]] du breton connait juste l'opposition du '''cas direct''' et du '''cas indirect''' lorsqu'un [[argument]] est introduit via une [[préposition]] (typiquement, la préposition ''[[da]]'').  
On peut considérer que le verbe assigne un cas indirect à son argument par le biais d'une préposition. On peut aussi considérer que le cas indirect n'existe pas pour l'équivalent des datifs, puisque le cas est réellement distribué par la préposition (qui assigne un cas direct à son argument).


Les seuls candidats en breton à la réception d'un cas indirect est sont les arguments [[possesseurs]] pronominaux.  
On peut considérer que le verbe assigne un cas indirect à son argument par le biais d'une [[préposition]], mais c'est une approximation : le cas indirect n'existe pas pour l'équivalent des datifs, et le [[système casuel|cas]] est alors réellement distribué par la préposition (qui assigne un cas direct à son argument).
 
Les seuls candidats en breton à la réception d'un cas indirect sont les arguments [[possesseurs]] pronominaux.  
Les argument possesseurs non-pronominaux ([[lexicaux]]), reçoivent, eux, un cas direct dans la structure dite de l'[[état construit]].
Les argument possesseurs non-pronominaux ([[lexicaux]]), reçoivent, eux, un cas direct dans la structure dite de l'[[état construit]].


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Le breton n'a pas de datif, et donc pas de pronoms [[clitiques]] datifs. Les phénomènes qui y sont attachés n'y sont donc pas représentés.  
Le breton n'a pas de datif, et donc pas de pronoms [[clitiques]] datifs. Les phénomènes qui y sont attachés n'y sont donc pas représentés.  
En français de Nantes (Jouitteau & Rezac 2008) ou en occitan du Couserans, la lecture non-argumentale bénéfactive a évolué dans une lecture dite de "datif éthique". De tels clitiques, inconnus en breton, peuvent alors s'accumuler dans un ordre dialectalement variable.
En français de Nantes ([[Jouitteau & Rezac (2008b)|Jouitteau & Rezac 2008]]) ou en occitan du Couserans, la lecture non-argumentale bénéfactive a évolué dans une lecture dite de "datif éthique". De tels clitiques, inconnus en breton, peuvent alors s'accumuler dans un ordre dialectalement variable. Ces phénomènes sont par ailleurs le plus souvent inconnus en [[français de Basse-Bretagne]].
 
 
(1) ''Il '''te me nous''' a fait un de ces réveillons!''
: 'Il nous a fait un de ces réveillons!', ''Nantais'', Jouitteau




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|(1)|| Que || le '''se me''' minja ||(''Aulus'')||/|| Que ||le '''me se''' minja || (''Lescure'').
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* ''Il '''te me nous''' a fait un de ces réveillons!''
== Terminologie ==
: 'Il nous a fait un de ces réveillons!', ''Nantais'', Jouitteau
 
Ce que la terminologie française désigne comme ''complément d'objet indirect'' est un [[argument]] du verbe introduit par ue [[préposition]]. L'équivalent breton est le terme ''renadenn dieeun''. [[Favereau (1993)]] donne aussi ''renadenn ameeun'', [[Ménard (2012)]] ''klokaenn amkan ameeun''..
 


[[Category:fiches|Categories]]
[[Category:fiches|Categories]]

Version du 13 juillet 2016 à 18:18

Le breton n'a pas à proprement parler de cas datif comme dans les langues romanes. Le système casuel du breton connait juste l'opposition du cas direct et du cas indirect lorsqu'un argument est introduit via une préposition (typiquement, la préposition da).

On peut considérer que le verbe assigne un cas indirect à son argument par le biais d'une préposition, mais c'est une approximation : le cas indirect n'existe pas pour l'équivalent des datifs, et le cas est alors réellement distribué par la préposition (qui assigne un cas direct à son argument).

Les seuls candidats en breton à la réception d'un cas indirect sont les arguments possesseurs pronominaux. Les argument possesseurs non-pronominaux (lexicaux), reçoivent, eux, un cas direct dans la structure dite de l'état construit.


Horizons comparatifs

absence de pronoms datifs

Le breton n'a pas de datif, et donc pas de pronoms clitiques datifs. Les phénomènes qui y sont attachés n'y sont donc pas représentés. En français de Nantes (Jouitteau & Rezac 2008) ou en occitan du Couserans, la lecture non-argumentale bénéfactive a évolué dans une lecture dite de "datif éthique". De tels clitiques, inconnus en breton, peuvent alors s'accumuler dans un ordre dialectalement variable. Ces phénomènes sont par ailleurs le plus souvent inconnus en français de Basse-Bretagne.


(1) Il te me nous a fait un de ces réveillons!

'Il nous a fait un de ces réveillons!', Nantais, Jouitteau


(2) Que le se me minja (Aulus) / Que le me se minja (Lescure).
EXPL?/C le se me mange EXPL?/C le me se mange
'Il le mange.' Occitan du Couserans, Ensergueix (2012:42)


Terminologie

Ce que la terminologie française désigne comme complément d'objet indirect est un argument du verbe introduit par ue préposition. L'équivalent breton est le terme renadenn dieeun. Favereau (1993) donne aussi renadenn ameeun, Ménard (2012) klokaenn amkan ameeun..