Différences entre les versions de « Affixes »

De Arbres
Ligne 41 : Ligne 41 :


[[Gros (1984)|Gros (1984]]:384) donne '''''diskar'''amzer'', 'automne', '''''diskar'''loar'', 'lune sur le déclin', '''''eskop'''ti'', 'évêché', '''''gwalenn'''grog'', 'hameçon à congres monté sur gaules', '''''kalon'''dev'', 'brûlure d'estomac'.
[[Gros (1984)|Gros (1984]]:384) donne '''''diskar'''amzer'', 'automne', '''''diskar'''loar'', 'lune sur le déclin', '''''eskop'''ti'', 'évêché', '''''gwalenn'''grog'', 'hameçon à congres monté sur gaules', '''''kalon'''dev'', 'brûlure d'estomac'.
[[Gros (1984)|Gros (1984]]:385) donne '''''nevez'''amzer'', 'printemps', '''''teñval'''gleved'', 'dureté d'oreille', '''''melen'''du'', 'brun', '''''melen'''ruz'', 'orangé'.


Il est parfois difficile de savoir si on a affaire à un mot dérivé complexe ou à un [[mot composé]] de deux mots indépendants. En (2), le nom pour 'marécage' est un composé du nom pour 'pré' et du nom pour 'lac'. On obtient sémantiquement une entité qui n'est ni l'un ni l'autre mais partage des caractéristiques des deux.
Il est parfois difficile de savoir si on a affaire à un mot dérivé complexe ou à un [[mot composé]] de deux mots indépendants. En (2), le nom pour 'marécage' est un composé du nom pour 'pré' et du nom pour 'lac'. On obtient sémantiquement une entité qui n'est ni l'un ni l'autre mais partage des caractéristiques des deux.

Version du 8 avril 2014 à 19:24

Un affixe est un morphème lié: il ne peut pas apparaître en isolation.


Morphologie

Un affixe qui s'attache au début d'un mot est appelé un préfixe. Un affixe qui s'attache à la fin d'un mot est un suffixe.


(1) disglavier, /préfixe di- pluie - suffixe -ier/, 'parapluie'

(2) rakwelont, /préfixe rak - voir - suffixe 3PL présent -ont/, 'prévoient'


Parfois, il n'est pas aisé de définir de deux termes lequel est l'affixe de l'autre (seulbenn, /talon.tête/, 'pieu à talon auquel on attache les bêtes', Gros 1984:384).

Les affixes peuvent apparaître à plusieurs sur la même racine.


(3) Sik a ran dezhañ gwelloc’hikañ ma c’hellan.
réprimer R fais à.lui mieux.DIM.le.plus que peux
'Je le réprime du mieux que je peux.' Standard, Drezen (1990:53)


accentuation

Le domaine du mot formé par affixation est opaque pour l'accentuation. Pour les bisyllabiques, c'est la première syllabe qui porte l'accent tonique (Gros 1984:384).


endocentricité, exocentricité

Un affixe est endocentrique s'il ne modifie pas la catégorie de sa racine. Il est exocentrique s'il la modifie.

grammaticalisation

Les noms ou adjectifs qui grammaticalisent en préfixes semblent au maximum bisyllabiques.

Gros (1984:384) donne diskaramzer, 'automne', diskarloar, 'lune sur le déclin', eskopti, 'évêché', gwalenngrog, 'hameçon à congres monté sur gaules', kalondev, 'brûlure d'estomac'. Gros (1984:385) donne nevezamzer, 'printemps', teñvalgleved, 'dureté d'oreille', melendu, 'brun', melenruz, 'orangé'.

Il est parfois difficile de savoir si on a affaire à un mot dérivé complexe ou à un mot composé de deux mots indépendants. En (2), le nom pour 'marécage' est un composé du nom pour 'pré' et du nom pour 'lac'. On obtient sémantiquement une entité qui n'est ni l'un ni l'autre mais partage des caractéristiques des deux.


(2) 'n tamm pradlenn-se!
le morceau pré.lac-ci
'cette espèce de marécage' Haut-cornouaillais (Rieg), Bouzeg (1986:37)

Syntaxe

clitiques

Un morphème lié qui a une histoire dérivationnelle en syntaxe est appelé un clitique.

Ses différentes combinaisons possibles relèvent de la structure de la phrase et ne sont pas trouvables dans les dictionnaires.

Bibliographie

  • Gros, Jules. 1974. Le trésor du breton parlé III. Le style populaire (Éléments de stylistique trégorroise), Barr-Heol, Lannion: Giraudon, 383-390.