Différences entre les versions de « Adverbes anaphoriques spatiaux »

De Arbres
(Remplacement de texte — « ’ » par « ' »)
(Remplacement de texte — « |- |||colspan="10" |' » par « |- |||colspan="10" | ' »)
Ligne 112 : Ligne 112 :
||| [[dont|viens]] || de.là || [[ne]]<sup>[[1]]</sup> || [[gwelout|vois]] || [[ket|pas]] || [[R]]<sup>[[4]]</sup> [[tennañ|tire]].[[IMP|on]] || [[war|sur]].[[pronom incorporé|toi]]
||| [[dont|viens]] || de.là || [[ne]]<sup>[[1]]</sup> || [[gwelout|vois]] || [[ket|pas]] || [[R]]<sup>[[4]]</sup> [[tennañ|tire]].[[IMP|on]] || [[war|sur]].[[pronom incorporé|toi]]
|-
|-
|||colspan="10" |'Tire-toi de là. Tu vois pas qu'on te tire dessus.'  
|||colspan="10" | 'Tire-toi de là. Tu vois pas qu'on te tire dessus.'  
|-
|-
|||||||colspan="10" | ''Léon (Plouzane)'', [[Briant-Cadiou (1998)|Briant-Cadiou (1998]]:198)
|||||||colspan="10" | ''Léon (Plouzane)'', [[Briant-Cadiou (1998)|Briant-Cadiou (1998]]:198)

Version du 22 mars 2022 à 08:34

Eno, di, ac'hane et alese sont des adverbes spatiaux anaphoriques.

Ils ont besoin d'un antécédent, comme le clitique français y, ou . Leur référent n'est pas à chercher dans le contexte d'énonciation, mais dans le co-texte, c'est-à-dire dans le discours qui précède.

Les adverbes eno d'une part; et di, ac'hane et alese d'autre part ne sont pas sémantiquement équivalents : eno est statique, alors que les autres impliquent un déplacement spatial.


Statique

eno

(1) Met al labour n'eo eno heñvel ouzh netra.
mais le travail ne1 est pareil à rien
'Mais là, le travail ne ressemble à rien.'
Trégorrois (Kaouenneg), Ar Barzhig (1976:32)


(2) O-unan-penn e oant chomet eno.
leur2-1-tête R étaient rest.é y
'Elles y étaient restés seules.'
Standard, Kervella (1995:§436)


variation dialectale

La consonne centrale /n/ n'est pas prononcée dans cet exemple relevé à Duault.


(3) pe vɛn eo ebaz aʁ paʁk evez sklɛʁ o lagad
quand1 étais dans le parc R est clair leur2 oeil
'Quand elles étaient aux champs, leurs yeux étaient clairs.'
Duault, Avezard-Roger (2004a:140)


(4) 'Po ke' me' selled, ene zo or pezh blokad re(h)ier.
auras pas mais voir y est un gros bloc rocher.s
'Tu n'auras qu'à regarder, il y a là un gros bloc de rochers.'
Poullaouen, locuteur né vers 1910, Favereau (1984:438)


distribution dialectale

Eno n'est pas reconnu partout. Il est exogène dans la variété de Scaër (H. Gaudart, 04/2016).


Dynamique

di

(1) Dont a ri di ganin.
venir R feras y avec.moi
'Tu y viendras avec moi.'
Standard, Drezen (1990:42)


(2) Anv ebet din da vont di !
nom aucun à.moi de1 aller y
'Il n'est pas question que j'y aille !'
Léon, Madeg (2013:9)


ac'hane, ac'hann

(3) ... ki ebet n' helle ober d'ezan dont ac'hane.
chien aucun ne1' pouvait faire à.lui venir de.là
'... aucun chien ne pouvait l'en faire sortir.'
Perrot (1912:139)


ac'halese

(4) Deus ahalese. Ne welez ket e tenner warnout.
viens de.là ne1 vois pas R4 tire.on sur.toi
'Tire-toi de là. Tu vois pas qu'on te tire dessus.'
Léon (Plouzane), Briant-Cadiou (1998:198)


alese

(5) Gra d'ar c'hi-se mont kuit alese, 'ta!
fais à1 le 5chien- aller parti de.là donc
'Fais donc partir ce chien de là !'
Standard, Kervella (1995:§253bis)


(6) Voujés-ke lésé  !
(ne)1 bouge-pas de.là
'Bouge pas de là !'
Trégorrois (Plougrescant), Le Dû (2012:97)


(7) /a'liʃɛ/, 'de là', Plozévet, Goyat (2012:208)


La carte 007 de l'ALBB fournit la variation dialectale des différentes formes de alese, qui peut être précédé de multiples prépositions.


alemañ

(8) [mɛ̃ zo daˈlɛm ˈhɛ̃ã̯ zo da zy]
Me zo eus alemañ mes zo (d)eus a zu-se.
moi est de d.ici mais lui est de de1 côté-ici
'Moi je suis d'ici,… mais lui il est de là.'
Laz, Cheveau & Kersulec (2012-évolutif:Laz,'eñ')


ellipse

Avec le verbe mont 'aller', l'argument de lieu peut être aisément élidé, comme dans le français de Basse-Bretagne Faut que j'aille.


(1) Arabat dit mont, e mod ebet !
interdit à.toi aller en façon aucun
'N'y va surtout pas !'
Léon, Madeg (2013:9)


(2) Kuit din da vont adarre.
quitte à.moi de1 aller encore
'Ça m'évitera d'y retourner.'
Léon, Madeg (2013:9)


Avec des adverbes déictiques spatiaux

Les propriétés anaphoriques de ces adverbes les distinguent, par exemple, des adverbes déictiques spatiaux comme -mañ, -ze et -hont.

On trouve cependant des formes qui les intègrent morphologiquement:


(3) [ ər ɟɥelãnø mi hehɛχ arɔk ahanəma ]
Ar gwellañ eo m'eh ahec'h a-raok ahanemañ.
le mieux est que4 R+C alliez avant y
'Le mieux c'est que vous partiez.'
Vannetais (Kistinid), Nicolas (2005:22)


(4) Lemel ar fagn ac'hanemañ.
enlever le broussaille y
'Éclaircir la végétation qui va en tous sens.'
Le Scorff, Ar Borgn (2011:38)