Différences entre les versions de « Adjectifs monosyllabiques ou bisyllabiques devenus préfixes »

De Arbres
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La sémantique de ces composés est parfois compositionnelle. Il existe différents arguments permettant de faire la différence entre un adjectif antéposé et un préfixe.  
La sémantique de ces composés est parfois compositionnelle. Il existe cependant différents arguments permettant de faire la différence entre un adjectif antéposé et un préfixe.  
 


* '''argument morphologique '''
* '''argument morphologique '''

Version du 1 janvier 2014 à 18:06

Des adjectifs monosyllabiques ou bisyllabiques grammaticalisent aisément en préfixes.


La sémantique de ces composés est parfois compositionnelle. Il existe cependant différents arguments permettant de faire la différence entre un adjectif antéposé et un préfixe.


  • argument morphologique

En (1), le préfixe berr- induit une lénition sur la racine pad, qui n'existe pas en isolation. C'est un argument définitoire qu'il s'agit d'un préfixe.

(1) berr, 'court' + /pad/ 'durée' => berrbad, 'durée éphémère'


  • argument syntaxique

Lorsqu'un adjectif comme brizh n'a pas d'emploi adverbial, si on le trouve devant un verbe, alors c'est un préfixe.

(2) brizh marellañ, 'bigarrer vaguement', Favereau en ligne


  • arguments sémantiques

De manière générale, la grammaticalisation d'un adjectif en préfixe peut modifier le sens de cet adjectif. C'est le cas des préfixes brizh- ou bras-.

Cet effet sémantique doit être utilisé avec précaution, car les adjectifs changent aussi de sens lorsqu'ils sont antéposés, comme dans les cas de kozh, ou paour qui ont une nuance péjorative prononcée.


Inventaire

 berr-; bihan-; bras-; brizh-, dister-; droug-; fall-; 
 gwen-; heñvel-; hir-; izel-; kamm-; kozh-; meur-; 
 nevez-; pell-; reizh-; skañv-; tomm-; uhel-


Les préfixes adjectivaux se distinguent selon la mutation qu'ils induisent sur leur racine (ou non).


variations dans les mutations induites

Les préfixes grammaticalisés à partir d'adjectifs varient selon la mutation qu'ils provoquent sur leur racine.


Préfixes sans lénition

'bras-'

Ce préfixe ne provoque pas de mutation sur la racine.

  • braskanna, '(pour la terre) durcir par la pluie'; brasprizoud, 'évaluer grossièrement', Merser (2009)


Préfixes avec lénition sur gw, b, m

'brizh-'

Brizh- a un sens péjoratif qui le rendrait difficile à distinguer des adjectifs antéposés qui ne seraient pas des préfixes.

(1) brizh marc'hadourezh, 'pacotille'; brizh marellañ, 'bigarrer vaguement', brizh medisined, 'faux médecins', brizh yezh, 'langue argotique', [en ligne]


Cependant, cette hypothèse impliquerait que lorsque brizh(-) antécède un verbe, il s'agisse d'un adverbe. Kervella (1947:§877) donne:brizhlarjezañ, brizhfaoutiñ, brizhkanañ


Selon Kervella (1947:§877), la lénition apparaît sur les racines en /gw, b, m/ (brizh Vreizhad).

Préfixes avec lénition

'berr-'

'bihan-'

Le morphème bihan- induit une lénition sur la racine qu'il préfixe (bihandra, 'petite chose', Kervella 1947:§877)

'dister-'

'droug-'

On voit apparaître une lénition dans l’exemple droukverzh, 'insuccès, revers' (Kervella 1947:§881), ou drougher, 'parole désagréable' (trégorrois, Merser 2009).

Les consonnes / k, p/ ne sont pas mutées.

'kamm-'

Le morphème kamm- provoque une lénition sur le nom qu’il préfixe.

'gwen-'

Le morphème gwen- provoque une lénition sur le nom qu’il préfixe (gwengoad, 'aubier', Kervella 1947:§878)

A classer

'fall-'

'heñvel-'

'hir-'

'izel-'

'meur-'

'nevez-'

'pell-'

'reizh-'

'skañv-'

'tomm-'

'uhel-'