A-M. Louboutin

De Arbres


 A-M., 80 ans au moment du premier enregistrement en 2014, est bilingue de naissance, originaire de la campagne de Locronan, commune où elle a toujours vécu. Ses parents sont aussi natifs du breton. A-M. a marié un brittophone natif de la même commune, avec qui elle dit parler plutôt en français. Elle n'a pas eu d'interruption de pratique de la langue, qu'elle parle encore avec son frère. 
 Ses premiers contacts avec le français sont précoces mais liés au bourg par opposition à la campagne de Locronan, puis à l'école monolingue française et à un ami parisien qui venait en vacances et lui apprenait des mots d'un été sur l'autre. Elle ne rapporte pas de brimades à l'école liées à l'utilisation de la langue bretonne, au contraire de son mari qui fréquentait aussi l'école du bourg, mais 7 ans plus tôt. Cette différence n'est pas reportée comme liée à une différence de traitement entre l'école des filles et l'école des garçons, mais comme un phénomène plus large d'évolution des rapports à la langue à quelques années d'intervalle autour de la seconde guerre mondiale. A-M. se rappelle d'avoir même fait un peu de grammaire du breton chez les sœurs vers 1945. 
 A-M. rapporte une compréhension aisée du breton trégorrois et léonard. Le breton bigouden ne lui semble pas difficile à comprendre, même si elle note que cette variété "enlève plus de syllabes encore" que la sienne. A-M. lit le breton, mais dit devoir se concentrer pour le faire. Elle n'écoute pas la radio en breton. 

Séances d'élicitation

A-M. Louboutin (08/2014): premiers contacts sur les noms collectifs et les pronoms impersonnels
A-M. Louboutin (09/2015a): séance d'inventaire des noms collectifs comprenant les formes en -enn et -ennoù
A-M. Louboutin (09/2015b): séance de test de l'item buzhug(ennoù), noms collectifs comprenant les formes en -enn et -ennoù
A-M. Louboutin (10/2021): reprise de contact, usages non-possessifs du verbe kaout, morphologie expressive, interaction focus/mots négatifs.
A-M. Louboutin (02/2022): morphologie expressive, interaction focus / mots négatifs

Portrait grammatical

A-M. L. a raed, rayedenn, */? rayedennoù 'rat(s)' (A-M. Louboutin (09/2015a)), logod, logodenn, 'souris' mais pas # logodennoù, ni aucun des autres collectifs testés à part burug(ennoù), 'vers de terre'.

Nous n'avons pas trouvé de nom de masse articulée testable, de type arrebeurri.

N'a pas d'adverbe distributifs de type unan a unan, a hiniennoù, hini a hini. Elle utilise an eil goude egile, 'l'un après l'autre'.

Ne reconnait pas la structure pep a hini, pep a labous.

Elle utilise stank, et ne reconnait pas l'adjectif niverus.


Restrictions parfois surprenantes sur la distribution de bez'.

Be meus (kalz tud / aneho) en tu kleiz.
An iliz meus e fas. , mais pas * Be meus an iliz e fas.
* Be meus ma chosetoù glip.
Me meus ma chosetoù glip.


Utilise n'eus ket avec un sujet postverbal défini (… neus ket mad tout e benn ken., A-M. Louboutin (10/2021))

Refus des infinitives narratives et participiales (A-M. Louboutin (02/2022)).