-va, -van
Le suffixe -va ou -van forme des noms de lieux.
Trépos (1968:§120) donne boulva 'lieu où l'on joue aux boules', biliva 'lieu aux galets', c'hoariva 'théâtre' et peurvan 'pâturage'.
Press (1986:206) donne gweledva 'paysage, panorama'.
Morphologie
genre
Trépos (1968:§129) considère que le suffixe -va, -van "indiquant un lieu" est féminin. Il donne biliva 'lieu aux galets' et peurvan 'pâturage'.
Il existe un autre suffixe -van différent qui forme des noms abstraits et est, lui, masculin (gouelvan 'lamentation' et paouezvan 'trépas', Trépos 1968:§129).
Sémantique
Vallée (1980:XX) note que le suffixe -va est plus ancien que le suffixe -lec'h, et de sens plus large. Il donne goariva 'théâtre, lieu de représentations, genre littéraire'.
Diachronie
Le suffixe -va remonte au proto-celtique *magos, apparenté au suffixe que l'on retrouve dans des noms de lieux gaulois (Irslinger 2014:103).
Ce suffixe est apparenté au suffixe gallois ‑fa, f. et au moyen cornique ‑va, f.
Irslinger (2014:103) note que le suffixe -va du breton est masculin, contrairement aux autres langues brittoniques. Elle propose deux hypothèses pour ce changement de genre: une racine proto-celtique de genre changeant ou une influence analogique du nom breton lec'h m. 'endroit, place'.
Press (1986:206) note que le suffixe -va et le complémenteur ma ont une origine commune.