-nezh

De Arbres

Le suffixe -nezh dérive des noms abstraits à partir d'adjectifs.


Kervella (1947:§839) donne furnezh, hudurnezh, kernezh, kaezhnezh, skuizhnezh, hirnezh.


Morphologie

allomorphe?

Favereau (1993:'hudurnezh') donne la variante hudurniezh, 'luxure'.


Sémantique

Les différents suffixes formant des noms abstraits peuvent co-exister.


(1) skuizh.-entez, n. f.
skuizh.-der, n. m.
skuizh.-ded, n. f.
skuizh.-nezh, n. f.
'(la) fatigue' Favereau (1993:'fatigue')

Diachronie et horizons comparatifs

Kervella (1947:§839) donne aussi lorgnezh, 'lêpre', alors que le suffixe -nezh ne connait pas d'allomorphe en /ɲes/.

Il s'agit d'un nom formé anciennement sur la racine adjectivale lovr (1499), 'lépreux, veule, apathique, flasque' (Deshayes 2003:§'lovr'). A ne pas confondre avec les noms formés sur la racine lorgn, comme lorgnezh, lorgnaj, 'saleté', formé en lorgn-ezh ou lorgn-aj (Deshayes 2003:§'lorgnañ').


En cornique, le suffixe -neth est productif pour les noms abstraits désadjectivaux. Il a été renforcé par le vieil anglais et le moyen anglais -ness (Irslinger 2014:92, George 1991:211).

A ne pas confondre

Deshayes (2003:42) distingue les suffixes -nez et -nezh, mais stipule que tous deux s'affixent "à un adjectif qualificatif pour former des substantifs féminins indiquant une qualité".


Favereau (1997:§168) donne kernezh, 'disette' et furnezh, 'sagesse' comme dérivés en -ezh, un suffixe qui sert aussi à former des noms abstraits. Cependant, on reconnaît la consonne du suffixe -nezh.


Hemon (2000:§24,8) ne reconnait pas de suffixe en -nezh, mais il signale deux noms où il dit ne pas s'expliquer la présence de la consonne /n/ avant le suffixe -ezh. Il note une analogie avec la finale /n/ de itron. Il ne s'agit pas dans ces cas de notre suffixe -nezh car la base n'est pas adjectivale.

  • autrou, aotrou > autrounez (B.:n.228); aoutrounez (EKG.II.:54); ottrone (BD.:321)
  • roe, roue > rouanez (Nl.:n.36, RS.:9); rouane (BD.:719); rouannez (NG.:292)


Kervella (1947:§839) donne aussi hiraezh comme résultant d'une dérivation en -nezh. Deshayes (2003:§'hir') dérive lui hiraez, 'impatience, nostalgie', en hir + -ezh, et l'oppose à hirnez, 'longueur (de temps)', hir + -nezh.