Différences entre les versions de « -isañ »

De Arbres
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|  ||colspan="8" | 'pour se réunir.'|||||||| ''Haute-Cornouaille (Plouyé)''
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|  ||||||colspan="8" | Kazetenn ar Menez 1981, audio sur [http://brezhoneg-digor.blogspot.fr/2010/07/kleub-ba-plouie.html brezhoneg digor]
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La présence de la consonne <font color=green>/s/</font color=green> suggère que l'emprunt s'est effectué via la [[nominalisation]] d'un verbe en ''-ir'' du français.
La présence de la consonne <font color=green>/s/</font color=green> suggère que l'[[emprunt]] s'est effectué via la [[nominalisation]] d'un verbe en ''-ir'' du français.




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== Diachronie ==
== Diachronie ==


L'apparition de ce suffixe pour les emprunts au français n'est pas récent dans la langue.
L'apparition de la finale ''-issañ'' pour les emprunts au français n'est pas récent dans la langue.


* ''oboissañ'', ''oboisaf'', 1499 <  français  < latin ''oboedire'', 'obéir', [[Deshayes (2003)|Deshayes (2003]]:'oboissañ')
* ''oboissañ'', ''oboisaf'', 1499 <  français  < latin ''oboedire'', 'obéir', [[Deshayes (2003)|Deshayes (2003]]:'oboissañ')
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La consonne <font color=green>/s/</font color=green> du suffixe breton est probablement une généralisation à partir des emprunts des nominalisations en <font color=green>/-ɑ̃s/</font color=green> de verbes français en ''-ir''.  
La consonne <font color=green>/s/</font color=green> est probablement une généralisation à partir des emprunts des nominalisations en <font color=green>/-ɑ̃s/</font color=green> de verbes français en ''-ir''.  
   
   
* ''oboi'''ss'''añs'', ''oboi'''s'''ancc'' 1499 < moyen français ''obboi'''ss'''ance'', 'obéissance', [[Deshayes (2003)|Deshayes (2003]]:'oboissañ')
* ''oboi'''ss'''añs'', ''oboi'''s'''ancc'' 1499 < moyen français ''obboi'''ss'''ance'', 'obéissance', [[Deshayes (2003)|Deshayes (2003]]:'oboissañ')
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Cette hypothèse explique aussi les formes dont le correspondant infinitif français est en ''-aître'', et qui font aussi des nominalisations comportant la consonne <font color=green>/s/</font color=green>.
Cette hypothèse explique aussi les formes dont le correspondant infinitif français est en ''-aître'', et qui font aussi des nominalisations comportant la consonne <font color=green>/s/</font color=green>.
   
   
L'[[emprunt]] du verbe 'disparaître' obtient aussi une finale en ''-isañ'' (''dispar'''issañ''''', 'disparaître', audio sur [http://brezhoneg-digor.blogspot.fr/2014/07/yann-krochenig-hag-ar-march-boyard_4.html brezhoneg digor]).
L'[[emprunt]] du verbe 'disparaître' obtient aussi une finale en ''-isañ'' (''dispar'''issañ''''' 'disparaître', audio sur [http://brezhoneg-digor.blogspot.fr/2014/07/yann-krochenig-hag-ar-march-boyard_4.html brezhoneg digor]).





Version du 4 janvier 2021 à 23:53

La finale verbale en -isañ apparaît sur les verbes correspondant aux verbes français en -ir (choisisañ 'choisir', finisañ 'finir').


(1) evid 'n-om reünissañ.
pour se réunir
'pour se réunir.' Haute-Cornouaille (Plouyé)
Kazetenn ar Menez 1981, audio sur brezhoneg digor


La présence de la consonne /s/ suggère que l'emprunt s'est effectué via la nominalisation d'un verbe en -ir du français.


En Haute-Cornouaille, Lozac'h relève reflechissañ 'réfléchir' à Kergrist-Moëlou (audio sur brezhoneg digor). On trouve aussi, dans Kazetenn ar Menez (1981), à Scrignac et Plouyé:


Divertissañ, 'divertir' audio sur brezhoneg digor
Fournissañ, 'fournir' audio sur brezhoneg digor
Reünissañ, 'réunir' audio sur brezhoneg digor ici et ici
Favereau (1993:'reunissañ')


Morphologie

composition

Les verbes bretons avec une finale en -isañ sont des noms dont le radical finit en -is- (typique des emprunts de nominalisations de verbes en -ir du français), auxquels a été rajouté le suffixe infinitif -añ.

A ces mêmes verbes formés sur des noms en -is- correspond la forme du participe en -is--et.


(2) Ar mêr neus fournisset ar lokal.
le maire a fournit le local
'Le maire a fourni le local.' Haute-Cornouaille (Plouyé), Kazetenn ar Menez 1981, audio sur brezhoneg digor


Diachronie

L'apparition de la finale -issañ pour les emprunts au français n'est pas récent dans la langue.

  • oboissañ, oboisaf, 1499 < français < latin oboedire, 'obéir', Deshayes (2003:'oboissañ')
  • fournissañ, fournissaff, 1499 < français fornir, 1160, Deshayes (2003:'fourniss')
  • disparissañ < disparisa, 1659, Deshayes (2003:'aparissañ')
  • divertissañ < divertiçza, 1732, Deshayes (2003:'divertissañ')


La consonne /s/ est probablement une généralisation à partir des emprunts des nominalisations en /-ɑ̃s/ de verbes français en -ir.

  • oboissañs, oboisancc 1499 < moyen français obboissance, 'obéissance', Deshayes (2003:'oboissañ')
  • fournisser, fournissour, 1732 < français fournisseur, Deshayes (2003:'fourniss')
  • divertissamant < divertiçzamand, 1732 < français divertissement, Deshayes (2003:'divertissañ')


Cette hypothèse explique aussi les formes dont le correspondant infinitif français est en -aître, et qui font aussi des nominalisations comportant la consonne /s/.

L'emprunt du verbe 'disparaître' obtient aussi une finale en -isañ (disparissañ 'disparaître', audio sur brezhoneg digor).