Différences entre les versions de « -ienn, -ijenn, -ïon »
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=== ''-ijenn'' vs. ''-der'' === | === ''-ijenn'' vs. ''-der'' === | ||
En Haute-Cornouaille maritime, le suffixe ''-ijenn'' "remplace les suffixes ''[[-der]]/[[-ded]]'' en fin des suffixes exprimant une grandeur, mesure" ([[Bouzec & al. (2017)|Bouzec & al. 2017]]:17) | En Haute-Cornouaille maritime, le suffixe ''-ijenn'' "remplace les suffixes ''[[-der]]/[[-ded]]'' en fin des suffixes exprimant une grandeur, mesure" ([[Bouzec & al. (2017)|Bouzec & al. 2017]]:17). Ils donnent: | ||
: ''brass'''ijenn''''' 'grandeur', ''chir'''ijenn''''' 'longueur', ''don'''ijenn''''' 'profondeur', ''huel'''ijenn''''' 'hauteur', ''ledan'''ijenn''''' 'largeur'. | : ''brass'''ijenn''''' 'grandeur', ''chir'''ijenn''''' 'longueur', ''don'''ijenn''''' 'profondeur', ''huel'''ijenn''''' 'hauteur', ''ledan'''ijenn''''' 'largeur'. | ||
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|||colspan="4" | 'Il fait deux mètres de long.' ||||||||''Haut-cornouaillais'', [[Bouzec & al. (2017)|Bouzec & al. (2017]]:85) | |||colspan="4" | 'Il fait deux mètres de long.' ||||||||''Haut-cornouaillais'', [[Bouzec & al. (2017)|Bouzec & al. (2017]]:85) | ||
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== Diachronie == | == Diachronie == |
Version du 6 mars 2018 à 18:20
Le suffixe -ienn ou -ijenn forme des noms abstraits sur une base adjectivale, ou nominale.
Trépos (2001:78) donne yenienn/yenijenn, 'froid'; sklerijenn, 'clarté'.
Favereau (1997:174) donne leizhïen, 'humidité', sklaerïen, 'clarté', soublïen, 'souplesse'.
Goyat (2012:322) ajoute /star'ti:ʒɛn/, startijenn, 'alacrité' et /tẽva'li:ʒɛn/, teñvalijenn, 'obscurité'.
Morphologie
allomorphes et variation dialectale
Le vannetais Le Bayon (1878:14) ne donne que des suffixes en ion.
Favereau (1997:174) donne aussi yenïon, 'froidure'.
composition
Sur base nominale, on trouve ce suffixe dans la finale -ijennad: glaouijennad, 'flambée (de glaou)', Gros (1989:178).
genre
Selon Le Bayon (1878:14), le genre de ce suffixe est incertain. Il donne le masculin iennion, 'froid, froideur' et les féminins térizion̄, 'fureur' et kloarizion̄, 'fraîcheur'.
répartition dialectale
-ijenn vs. -ni, vs. -oni
Selon Martin (1929:175), à la forme léonarde kozni correspond la forme vannetaise kouhoni, et la forme cornouaillaise (Scaër, Guiscriff, Gourin) kosijen.
-ijenn vs. -der
En Haute-Cornouaille maritime, le suffixe -ijenn "remplace les suffixes -der/-ded en fin des suffixes exprimant une grandeur, mesure" (Bouzec & al. 2017:17). Ils donnent:
- brassijenn 'grandeur', chirijenn 'longueur', donijenn 'profondeur', huelijenn 'hauteur', ledanijenn 'largeur'.
(4) | Yoñ | zo daou vet' | chirijenn. | |||||
lui | est deux1 mètre | long.eur | ||||||
'Il fait deux mètres de long.' | Haut-cornouaillais, Bouzec & al. (2017:85) |
Diachronie
Irslinger (2014:98) dérive le suffixe ‑ijenn d'un emprunt au latin ‑ītiōnem, f.
A ne pas confondre
Avezard-Roger (2004a:134) glose ijɛn en (1) par 'petite'. La non-voisée en fin du nom merc'h semble écarter l'hypothèse d'une forme de l'adjectif bihan 'petit'. Il semble s'agir d'une forme diminutive en -ig merc'hig à laquelle a été rajoutée un singulatif en -enn (merc'h-ig-enn prononcé meXijɛn).
(1) | 'pauumbe | vameX | ijɛn | Saint-Pol-de-Léon, Avezard-Roger (2004a:134) | ||
pauvre suis été | mon fille | petite | ||||
'J'ai été pauvre ma petite fille.' |