Différences entre les versions de « -idi, -iri, -eri, -euri »
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[[Le Bayon (1878)|Le Bayon (1878]]:15) donne ''kelt'''eri''', kert'''eri''''', féminin, 'famine' mais ''lust'''eri''''', masculin, 'immondices'. | |||
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Version du 7 décembre 2014 à 18:00
Le suffixe -idi, -eri, -euri ou -iri sert à former des noms abstraits, et des noms de lieux.
Trépos (2001:75) donne soniri, 'sonnerie'; kaniri, 'chant'.
Favereau (1997:§179) donne fachiri, 'fâcherie', koantiri, 'beauté'.
Morphologie
genre
Les noms en -eri, -euri ou -iri sont féminins (Press 1986:62, Favereau 1997:§179).
Le Bayon (1878:15) donne kelteri, kerteri, féminin, 'famine' mais lusteri, masculin, 'immondices'.
nombre
Ils font leur pluriel en -où.
allomorphes et variation dialectale
Favereau (1997:§179) considère la forme -eri vannetaise, et la forme -euri léonarde pour laquelle il donne gouezeuri (Léon), 'terre en inculture'.
Deshayes (2003:'gouez') donne gouezeuri, 'fauverie, inculture', 1890.
Press (1986:62) donne kaniri/kaneri, ar ganiri, 'l'hymne'.
Sémantique
noms de lieu
Probablement par influence du suffixe français -erie, ce suffixe dérive aussi des noms de lieux.
Trépos (2001:77) donne kakouzeri, 'léproserie, corderie'. Favereau (1997:§179) donne ur gigeri, 'une boucherie' et ur vereuri, ou en Pélem ur veridi, 'une métairie'.
(3) | En | givijeri an ejened | a zo buoc'hed. | |||
dans.le | tannerie les bœufs | R est vaches | ||||
'Dans les tanneries, les bœufs sont des vaches', | proverbe, Abalain (2001:43) |
Cette évolution sémantique du suffixe pour inclure les noms de lieux date au moins du XVII°. On relève merery en 1633 et merouri, 'métairie' en 1659 (Deshayes 2003:'mereri'); qyguery, 'boucherie' en 1732 (Deshayes 2003:'kig') et qacousery, 'corderie, léproserie' en 1732 (Deshayes 2003:'kakous').
Diachronie et horizons comparatifs
Deshayes (2003:41) et Irslinger (2014:98) dérivent ‑iri, ‑eri, formant des noms abstraits désadjectivaux et des noms de lieux, du français ‑erie, f.
Irslinger (2014:94) signale en moyen cornique un suffixe -uri, -duri qui obtient des noms abstraits à partir d'une racine d'emprunt adjectival, sans équivalent en vieux français ou en latin. Elle propose avec George (1993:336) une création à partir des mots anglais luxury, 'lux(ur)e', trayturi, 'tricherie', trayta, 'trahison', de l'anglo-français traitourī(e).
A ne pas confondre
Press (1986:62) note que an diri, 'l’escalier', est masculin. Il ne contient pas de suffixe -iri.