-idell

De Arbres
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Le suffixe -idell forme des noms abstraits ou concrets, mais il se trouve aussi beaucoup de finales composées à leur fin du suffixe -ell.



Morphologie

genre

Trépos (1968:§129) considère que le suffixe -idell est féminin. À noter que le suffixe -ell est, lui aussi, féminin.


Finales ?

Certains noms qui finissent en -idell ne semblent pas dérivés sur une racine identifiable qui confirmerait un suffixe -idell.

  • aouidell f. –où. 'jingle m.'; 'ritournelle, f' (Menard & Cornillet 2020). Le nom aouid 'enflure' ne semble pas lié.


-ed/-et + -ell > -idell

Il semble que des finales en -idell soient de façon sous-jacente des finales en -ed + -ell ou -et + -ell, réécrites par une règle phonologique qui ferme la voyelle /ɛ/ en /i/, soit sous l'influence de la consonne dentale soit par différenciation d'avec la voyelle du suffixe -ell /-ɛl/.


dénominaux sur participe en -et puis suffixe -ell

Les noms déverbaux en -idell résultent d'une dérivation sur la forme du participe -et. Le participe est une base adjectivale nominalisée par le suffixe -ell. Cette dérivation postule le voisement de la dentale par l'influence du suffixe -ell /-ɛl/ à voyelle initiale.

> enaouet + -ell
> /enawɛt - ɛl/ > /enawidɛl/
-> enaouidell f. –ed 'allumeuse' (Menard & Cornillet 2020)


L'hypothèse d'une racine verbale fournissant l'élément /i/ peut être écartée sur la plupart des noms déverbaux car la finale -idell apparaît sur des racines verbales qui clairement ne comprennent pas cet élément dans leur racine.


La finale -idell obtient aussi un nom concret qui dénote un 'endroit pour tourner' construit sur le verbe treiñ 'tourner'. Dans cette variété dialectale, la racine de treiñ est /troi/, mais l'élément /i/ pourrait aussi venir du suffixe -id. Le déverbal contient en effet l'idée de lieu du suffixe -id. En comparaison, le suffixe -ell, seul sur cette même racine verbale, obtient troell 'liseron, volubilis' (Kervella 1947:§834).


(1) beteg an droidell da droi da garr.
va est le 1tourne.?.ette pour1 tourne ton1 voiture
'Va jusqu'au petit décrochage de la route pour faire demi-tour.'
L'Hôpital-Camfrout, Le Gall (1958)


nom finissant en -ed puis suffixe -ell

La même hypothèse phonologique est nécessaire pour les noms singuliers finissant en -ed suffixés en -ell.


ar magañ loened e kaouedoù, e kelioù 'l'élevage en batterie' (Menard & Cornillet 2020:'magañ')


règle non-totale

La règle de réécriture phonologique n'est pas totale, car elle épargne d'autre finales en -edell, et -ed/-et + -ell reste alors -edell. Les noms ci-dessous sont des entrées dans Menard & Cornillet (2020).

  • klouedell 'herse, clayette' sur kloued 'claie, barrière'
  • rouedellig 'crépinette' (préparation de viande - la crépine ressemble à un petit filet)

On trouve aussi quelques singulatif en -ell.

  • amoedell 'femme stupide, pécore, sotte' sur amoed 'sot, niais', 'homme stupide'
  • preñvedell, preñvedenn 'larve d'insecte'
  • gwespedell 'guêpière'

... et quelques déverbaux.

  • gweledell 'entrevue pour mariage'

Le dérivé sur moged 'fumée' forme une paire minimale.


nom en -id puis suffixe -ell

Enfin, il existe des noms qui finissent en -id sans que cela soit un suffixe.


  • garidell 'galerie', garidellet 'muni d'un rebord' sur le nom garid 'rampe, balustrade, rebord d'étagère' (Menard & Cornillet 2020).
  • gwaridell 'galerie (autour d'une nef d'église en architecture)', sur le singulier non-attesté de gwaridoù 'hauteurs' (Menard & Cornillet 2020).