-id
Le suffixe -id n'est plus productif. On le trouve en breton moderne surtout dans les noms de lieux, mais pas seulement.
(1) | Staga | a | ree | al lehid... | ||||||||||||||
coller | R1 | faisait | le vase | |||||||||||||||
'La vase collait... ' | ||||||||||||||||||
Léon, Seite & Stéphan (1957:146), citant Drezen |
Kervella (1947:§837) donne beuzid, bezvid, kistinid.
Favereau (1997:§170) donne drezid 'roncier', spernid 'épinaie', et les noms propres de lieux Belerid 'Cressonnière', Drezidou 'Roncière' et ar Birid 'la Poiraie'.
Vallée (1931) a zamid 'pacage mesuré au bétail par une attache'.
Morphologie
modification de la racine
Kervella (1947:§837) note que l'affixation de -id déclenche souvent une modification de la voyelle du radical (un pluriel interne) comme pour skav 'sureau' > skivid, kelvez 'noisetier' > kilvid, per 'poires' > pirid, kerez 'cerises' > kerizid.
Cependant, Kervella donne aussi spernid 'épines' et belerid 'cressons' qui ne montrent pas cet effet. On pense aussi à gwerzid 'fuseau' > gwerzidi 'fuseaux' (Le Gonidec 1850), ou beuzid 'buissaie', halegid 'saulaie'.
genre
Les noms en -id sont féminins, sauf glazid 'algues vertes (zostères)' et lec'hid 'vase (& zostères)' qui n'ont pas non plus un pluriel très heureux (?glazidoù, ?lec'hidoù, Kervella 1947:§837).
composition en -idig ?
Les noms d'animés à finale en -idig, dérivés des adjectifs en -idik, ont une alternance de nombre en -idig/-idien, où on reconnaît la forme de pluriel -ien, -ion. S'agit-il ici du suffixe -id ?
Diachronie
Les noms de lieux en -id dérivent, comme les suffixes -od et -ed, du latin *‑ētum qui forme des noms de plantations (Fleuriot 1964:358).
Selon Henry (1900), le nom féminin gwerzid 'fuseau' vient du participe passé *wert-ito- de la racine celtique WERT tourner, par le vieux breton guirt-it-ou 'fuseaux' et le moyen breton guerzit.
À ne pas confondre
Le nom collectif kevnid 'araignées' ne contient pas le suffixe -id. Selon Deshayes (2003:'kevnid'), sa finale dérive de nid < neud 'fil'.