Différences entre les versions de « -henn »

De Arbres
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== Diachronie ==
== Diachronie ==


[[Hemon (2000)|Hemon (2000]]:§76) ne semble pas poser de différence fondamentale entre les formes anciennes du clitique ''[[-henn]]'' sur les prépositions, la forme ancienne du sujet indépendant ''[[DEM|hennezh]]'' ou encore le [[proclitique objet]] neutre ''hen-''.
La forme enclitique ''-henn'' est une [[grammaticalisation]] du pronom fort indépendant ''[[henn]]'' dans un état antérieur de la langue.  
 
En (1), ''henn'' est le pronom objet d'un verbe à l'impératif.  


(1) ''credet '''henn''''', moyen-breton 1530 [[J.]] p.32-b.
(1) ''credet '''henn''''', moyen-breton 1530 [[J.]] p.32-b.
En (2), ''henn'' est un pronom indépendant de fonction [[sujet]] (''henneth'' est pourtant indépendamment attesté en vieux-breton, voir [[GRVB.]]:267, [[DGVB.]]:164, 209). En (3), c'est le [[sujet]] d'un [[passif]].
(2) ''pebez tro vezo '''henn''' pan duy a-nn neff'', 1557 [[B.]] n.350.
(3) ''lavaret voae '''henn''''', moyen-breton XVI°, [[G.]] 528.
Un autre exemple montre nettement ''henn'' comme [[POP|proclitique objet]] (au dessus de la négation).
(4) ''ha huy '''henn''' na lennas?'', moyen-breton XVI°, [[G.]] 530.
La tête nominale ''[[hini]]'' se trouve aussi ortographié sous la forme ''heny'' en moyen breton. [[Favereau (1993)]] reporte la prononciation <font color=green>[eni]</font color=green> en haut-vannetais moderne.
* ''petra eu barnn den... ouz heny Doue?'', 1519, [[M.]]:1888, cité dans [[Hemon (2000)|Hemon (2000]]:§76 (3))
Différents mots de breton moderne semblent formés sur une racine en ''hen(n)''.
* ''heniennoù'', <font color=green>[hɛ̃ni'ɛno]</font color=green>, 'certains (individus)', ''Vannetais'', [[Favereau (1993)]]
: ''heniennelour'', <font color=green>[hɛ̃jɛ'nelur]</font color=green>, 'individualiste', [[Favereau (1993)]]


== Horizons comparatifs ==
== Horizons comparatifs ==

Version du 10 août 2015 à 15:02

Le suffixe -henn est un pronom de troisième personne qui n'est pas marqué pour le genre et réfère à des inanimés. La forme indépendante du pronom, henn, n'existe plus en breton moderne.


Morphologie

On trouve les formes [ɛn] (Favereau 1993:'hen(n)', Favereau 1997:§253) et [hɛn] (Favereau 1993:'hen(n)').


productivité

Hemon (2000:§76) considère que -henn n'est plus utilisé en breton moderne qu'en objet des prépositions betek, 'jusque' et evel, 'comme'.

Pennaod (1969:42) donne dre henn, goude henn, betek-ehnn et evel-henn. Favereau (1997:§253) ne donne plus que bete(g)-henn, 'jusque là', qu'il attache au bas-cornouaillais et evel-henn, 'comme cela' qu'il attache au trégorrois.

dérivation

Le diminutif -ig peut apparaître à sa suite.


(1) Deus amañ evel-hennig
viens ici comme-ça.DIM
'Viens ici (comme ceci).' Trégorrois, Gros (1984:176)

Diachronie

La forme enclitique -henn est une grammaticalisation du pronom fort indépendant henn dans un état antérieur de la langue.

(1) credet henn, moyen-breton 1530 J. p.32-b.

Horizons comparatifs

Favereau (1997:§253) met en relation henn avec le gallois hyn(ny) qui dénote une abstraction.