Différences entre les versions de « -henn »
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[[Hemon (2000)|Hemon (2000]]:§76) considère que ''-henn'' n'est plus utilisé en breton moderne qu'en objet des prépositions ''[[betek]]'' et ''[[evel]]''. [[Favereau (1997)|Favereau (1997]]:§253) donne ''bete(g)-'''henn''''', 'jusque là' | [[Hemon (2000)|Hemon (2000]]:§76) considère que ''-henn'' n'est plus utilisé en breton moderne qu'en objet des [[prépositions]] ''[[betek]]'', 'jusque' et ''[[evel]]'', 'comme'. | ||
[[Pennaod (1969)|Pennaod (1969]]:42) donne ''dre henn'', ''goude henn'', ''betek-ehnn'' et ''evel-henn''. | |||
[[Favereau (1997)|Favereau (1997]]:§253) ne donne plus que ''bete(g)-'''henn''''', 'jusque là', qu'il attache au bas-cornouaillais et ''evel-'''henn''''', 'comme cela' qu'il attache au trégorrois. | |||
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Version du 10 août 2015 à 14:48
Le suffixe -henn est un pronom de troisième personne qui n'est pas marqué pour le genre et réfère à des inanimés. La forme indépendante du pronom, henn, n'existe plus en breton moderne.
Morphologie
On trouve les formes [ɛn] (Favereau 1993:'hen(n)', Favereau 1997:§253) et [hɛn] (Favereau 1993:'hen(n)').
productivité
Hemon (2000:§76) considère que -henn n'est plus utilisé en breton moderne qu'en objet des prépositions betek, 'jusque' et evel, 'comme'.
Pennaod (1969:42) donne dre henn, goude henn, betek-ehnn et evel-henn. Favereau (1997:§253) ne donne plus que bete(g)-henn, 'jusque là', qu'il attache au bas-cornouaillais et evel-henn, 'comme cela' qu'il attache au trégorrois.
dérivation
Le diminutif -ig peut apparaître à sa suite.
(1) | Deus amañ | evel-hennig | |||||
viens ici | comme-ça.DIM | ||||||
'Viens ici (comme ceci).' | Trégorrois, Gros (1984:176) |
Diachronie
Hemon (2000:§76) ne semble pas poser de différence fondamentale entre les formes anciennes du clitique -henn sur les prépositions, la forme ancienne du sujet indépendant hennezh ou encore le proclitique objet neutre hen-.
En (1), henn est le pronom objet d'un verbe à l'impératif.
(1) credet henn, moyen-breton 1530 J. p.32-b.
En (2), henn est un pronom indépendant de fonction sujet (henneth est pourtant indépendamment attesté en vieux-breton, voir GRVB.:267, DGVB.:164, 209). En (3), c'est le sujet d'un passif.
(2) pebez tro vezo henn pan duy a-nn neff, 1557 B. n.350.
(3) lavaret voae henn, moyen-breton XVI°, G. 528.
Un autre exemple montre nettement henn comme proclitique objet (au dessus de la négation).
(4) ha huy henn na lennas?, moyen-breton XVI°, G. 530.
La tête nominale hini se trouve aussi ortographié sous la forme heny en moyen breton. Favereau (1993) reporte la prononciation [eni] en haut-vannetais moderne.
- petra eu barnn den... ouz heny Doue?, 1519, M.:1888, cité dans Hemon (2000:§76 (3))
Différents mots de breton moderne semblent formés sur une racine en hen(n).
- heniennoù, [hɛ̃ni'ɛno], 'certains (individus)', Vannetais, Favereau (1993)
- heniennelour, [hɛ̃jɛ'nelur], 'individualiste', Favereau (1993)
Horizons comparatifs
Favereau (1997:§253) met en relation henn avec le gallois hyn(ny) qui dénote une abstraction.