Différences entre les versions de « -ezh (N.) »
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On trouve aussi ''-ezh'' en composition avec le suffixe de nom d'[[agent]] ''[[-er, -our|-er]]'' dans le suffixe complexe ''[[-erezh]]'' ([[Kersulec (2010)|Kersulec 2010]]:153, [[Irslinger (2014)|Irslinger 2014]]:99). | |||
Le suffixe ''-ezh'' est [[exocentrique]], marqué pour le [[genre]] féminin. On le voit bien quand il suffixe des noms en ''[[-adur]]'', qui sont toujours masculins ([[Le Gonidec (1850)|Le Gonidec 1850]]:20,21:n°13, [[Trépos (1968)|Trépos 1968]]:§129). La finale ''[[-adurezh]]'' obtient en effet des noms féminins ([[Le Gonidec (1850)|Le Gonidec 1850]]:20,21,n°14, [[Trépos (1968)|Trépos 1968]]:§129, [[Deshayes (2003)|Deshayes 2003]]:39). | |||
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Dans les trois langues brittoniques et en irlandais, ces suffixes ont développé différentes variantes à partir de suffixes qui appartenaient originellement à leur base, comme le suffixe adjectival ''‑ol‑'' → breton ''[[-elezh|‑el‑ezh]]'', moyen cornique ''‑ol‑eth'', gallois ''‑ol‑aeth'' ([[Irslinger (2014)|Irslinger 2014]]:85, qui renvoie à [[Pedersen (1909-1913)| Pedersen 1909-1913, II]]:32 pour d’autres examples incluant l’irlandais). | Dans les trois langues brittoniques et en irlandais, ces suffixes ont développé différentes variantes à partir de suffixes qui appartenaient originellement à leur base, comme le suffixe adjectival ''‑ol‑'' → breton ''[[-elezh|‑el‑ezh]]'', moyen cornique ''‑ol‑eth'', gallois ''‑ol‑aeth'' ([[Irslinger (2014)|Irslinger 2014]]:85, qui renvoie à [[Pedersen (1909-1913)| Pedersen 1909-1913, II]]:32 pour d’autres examples incluant l’irlandais). | ||
[[Jackson (1953)|Jackson (1953]]:353) et [[Fleuriot ( | [[Jackson (1953)|Jackson (1953]]:353) et [[Fleuriot (1964a)|Fleuriot (1964]]:336) proposent une origine commune pour le suffixe abstrait collectif ''[[-i (N.)|-i]]'' et le suffixe ''-ezh'' qui aurait, lui, évolué différemment à cause d’un changement de division syllabique. | ||
Version du 20 avril 2021 à 14:37
Le suffixe -ezh dérive un nom abstrait à partir d'un nom ou d'un adjectif (Favereau 1997:§168).
(1) | Sorcérés | tout | émèzo. | Léon, (Lesneven), Burel (2012:34) | ||||
Sorserezh | tout, | emezo. | ||||||
sorcellerie | tout | dit.eux | ||||||
'Pure sorcellerie, disaient-ils.' |
Favereau (1997:§168) donne follez 'folie' ou uhelez 'hauteur'.
Morphologie
composition
racine adjectivale
Le suffixe -ezh se trouve en composition avec le suffixe adjectival -el pour donner la finale complexe -elezh.
racine nominale
Le suffixe -ezh peut apparaître sur une racine nominale.
(1) | Nag a geraouez | a zo | hirio | war beb tra! | ||||
que de1 cher.N.sfx | R y.a | aujourd'hui | sur1 chaque chose | |||||
'Que tout est cher aujourd'hui!' | Merser (2009:'keraouez') |
On trouve aussi -ezh en composition avec le suffixe de nom d'agent -er dans le suffixe complexe -erezh (Kersulec 2010:153, Irslinger 2014:99).
Le suffixe -ezh est exocentrique, marqué pour le genre féminin. On le voit bien quand il suffixe des noms en -adur, qui sont toujours masculins (Le Gonidec 1850:20,21:n°13, Trépos 1968:§129). La finale -adurezh obtient en effet des noms féminins (Le Gonidec 1850:20,21,n°14, Trépos 1968:§129, Deshayes 2003:39).
composition
-egezh
(2) | Mestr an tiegezh | a ouie ne oa ket | va zad a-wel | da c’hellout paeañ ... | Léon (Bodilis), Ar Floc'h (1985:22) | |
maître le maison | R1 savait ne1 était pas | mon2 père en-vue | de1 pouvoir payer | |||
'Le propriétaire savait que mon père n’allait pas pouvoir payer...' |
variation dialectale
Favereau (1997:§168) signale que ce suffixe est assez productif à Douarnenez ou en Pays Dardoup.
Diachronie
Le suffixe féminin proto-celtique *‑aktā > celtique insulaire *‑axtā est resté productif dans les langues brittoniques pour la formation des noms abstraits dénominaux et désadjectivaux, avec le suffixe breton ‑(i)ezh, moyen cornique ‑(y)eth et gallois ‑(i)aeth.
Dans les trois langues brittoniques et en irlandais, ces suffixes ont développé différentes variantes à partir de suffixes qui appartenaient originellement à leur base, comme le suffixe adjectival ‑ol‑ → breton ‑el‑ezh, moyen cornique ‑ol‑eth, gallois ‑ol‑aeth (Irslinger 2014:85, qui renvoie à Pedersen 1909-1913, II:32 pour d’autres examples incluant l’irlandais).
Jackson (1953:353) et Fleuriot (1964:336) proposent une origine commune pour le suffixe abstrait collectif -i et le suffixe -ezh qui aurait, lui, évolué différemment à cause d’un changement de division syllabique.
A ne pas confondre
Il existe plusieurs suffixes qui prennent au moins une des formes en /es, ez, e/. Ils se trouvent sous les différentes graphies -ez, -e(z), -ezh.