Différences entre les versions de « -elezh »
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[[Le Roux (1915)|Le Roux (1915]]:69) contraste ''dou'''elez''''', 'divinité, état, nature divine' avec ''doue'''(e)gez''''', 'théisme', formé sur ''doue'''ek''''' 'qui a un Dieu', dérivé ensuite en ''dizouegez'', 'athéisme', ''hollzouegez'' 'panthéisme', etc. | |||
== Diachronie et horizons comparatifs == | == Diachronie et horizons comparatifs == |
Version du 31 mars 2017 à 19:24
La finale en -elezh, assez rare, obtient des noms abstraits.
Le Bayon (1878:14) donne padeleah, 'durée', prinseleah, 'principauté', priedeleah, '(état de) mariage'.
Helias 1986:13) donne santèlèz, 'saintenté', sur le nom sant, 'saint'.
Trépos (2001:76) donne tadelez, 'paternité'.
Morphologie
composition
La finale en -elezh est composée du suffixe adjectival -el (Vallée 1980:XVII, Favereau 1997:§158, Chalm 2008:W-214). Le second composant serait probablement le suffixe -ezh formant des noms à partir d'adjectifs (Favereau 1997:§168).
nombre
Favereau (1997:§158) note que les noms formés en -elezh prennent un pluriel en -ioù.
productivité
Favereau (1997:§158) considère que -elezh est peu usité en dehors de la "tradition lexicographique héritée de Vallée".
variation dialectale
Au KLT -elezh correspond le vannetais -eleah.
Le vannetais Le Bayon (1878:14) donne madeleah, 'bonté', san̄teleah, 'sainteté' et ran̄teleah, 'royauté, royaume'. Favereau (1997:§158) donne madelezh, 'bonté'; santelezh, 'sainteté' et rouantelezh, 'royaume'.
Sémantique
Favereau (1997:§158) note que les noms formés en -elezh sont des noms abstraits.
-egezh vs. -elezh
Les noms à finale en -egezh ont une valeur morale (méta) qui n'est pas présente dans les finales en -elezh.
Vallée (1980:XVIII) contraste le suffixe -ek, que l'on retrouve dans les finales des noms en -egezh, qui dénotent "les qualités des personnes, les habitudes, les dispositions morales" avec le suffixe adjectival concurrent -el, qui apparaît dans les finales en -elezh des noms qui dénotent les "propriétés générales ou la nature des personnes et des choses".
(1) | dereadelezh | 'propriété des objets qui se conviennent' | dereadegezh | 'qualité des personnes convenables' | |||
tadelezh | 'paternité, qualité de père' | tadegezh | 'sentiment paternel, conscience de la qualité de père' | ||||
denelezh | 'humanité (qualité d'homme)' | denegezh | 'humanité (condition morale supérieure de l'homme)' | ||||
loenelezh | 'animalité (qualité d'animal)' | loenegezh | 'animalité (condition morale inférieure de l'animal)' | ||||
Vallée (1980:XVIII) |
Le Roux (1915:69) contraste douelez, 'divinité, état, nature divine' avec doue(e)gez, 'théisme', formé sur doueek 'qui a un Dieu', dérivé ensuite en dizouegez, 'athéisme', hollzouegez 'panthéisme', etc.
Diachronie et horizons comparatifs
Le suffixe breton ‑(i)ezh, le moyen cornique ‑(y)eth et gallois ‑(i)aeth, dérivés du suffixe féminin proto-celtique *‑aktā > celtique insulaire *‑axtā, ont chacun développé différentes variantes à partir de suffixes qui appartenaient originellement à leur base, comme le suffixe adjectival ‑ol‑ → breton ‑el‑ezh, moyen cornique ‑ol‑eth, gallois ‑ol‑aeth (Irslinger 2014:85, qui renvoie à Pedersen 1909-1913, II:32 pour d’autres exemples incluant l’irlandais).
Bibliographie
Preder, éd. 1972b. 'KIS - E093-96: Al lostgerioù -el, -ek', Preder Kaier 159-160, Lavar 05, 68-78.