-eg, -og (N.A.)
Sur une base nominale, le suffixe -eg obtient un nom d'agent, une personne qui dénote une possession (en abondance?) de la dénotation du nom.
(1) | Sell | al lagadeg | braz-se! | ||||
regarde | le œil.sfx' | grand-ci | |||||
'Regarde ce grand individu qui a de gros yeux!' | Trégorrois, Gros (1984:361) |
Le Roux (1915:70) donne marcheg 'cavalier (qui a un cheval)', kroazeg 'croisé (revêtu d'une croix)'. Chalm (2008:W-215) donne ezhommeg, 'nécessiteux'.
Sur une base adjectivale, ce suffixe dénote un nom d'agent charactérisé par cette base adjectivale (amezeg < am-nes-eg).
(3) | Ki va amezogez | a deu | da gac'hat | war va fleur | bemus! | |||
chien mon voisin.e | R vient | pour1 merd.er | sur mon2 fleurs | chaque.jour | ||||
'Le chien de ma voisine vient chaque jour faire sur mes fleurs!' | ||||||||
Léon (Plougerneau), M-L. B. (01/2016) |
Morphologie
variation dialectale -eg, og
Les variantes les plus conservatrices de la langue apparaissent avec la forme -og, qui était aussi la forme de ce suffixe en moyen breton.
(3) | Me a gred | Simone a blanto | patatez er bloavezh-mañ | egist he amezog. | ||||||
moi R1 crois | Simone R1 plantera | patates dans.le an.n.ée-ci | comme son2 voisin | |||||||
'Je crois que Simone plantera des patates cette année comme son voisin.' | Lesneven/Kerlouan, A. M. (04/2016b) |
(4) | eun amezog | hag a oa eet | e had | gand al laer | Léon (Plouzane), Briant-Cadiou (1998:39) | |
un voisin | que R1 était allé | son1 lièvre | avec le voleur | |||
'un voisin à qui on avait volé son lièvre.' |
(5) | Me | n'oun ket | laezhog! | ||||
moi | ne1'suis pas | lait.eur | |||||
'Je ne suis pas amateur de lait!' | Léon, Kervella (2009:203) |
composition
On peut trouver le suffixe -eg, -og agentif dans une finale en -aoueg, après un suffixe nominal -où.
(3) | Nep | ne zañs ket | a zo | ur genaoueg. | ||||||
qui | ne1 danse pas | R est | un idiot | |||||||
'Qui ne danse pas est un idiot' | Standard, Drezen (1990:84) |
nombre
Les noms d'agent en -eg font leur pluriel en -ien. Kervella (1947:§827) donne tieien. Seite & Stéphan (1957:117) notent qu'ils perdent le -g de leur finale au singulier, et donnent beleg, beleien.
genre
Les noms d'agent en -eg sont masculins. Trépos (1968:§129) donne marheg 'cavalier'.
Leur équivalent féminin prend en sus le suffixe -ez, donnant une finale singulier en -egez, ou au pluriel -egezed.
(1) | Ne glevez ket | an deodegez | vil-ze? | ||||
ne entends pas | le langue.sfx.fém. | vil-là | |||||
'N'entends-tu pas cette sale médisante-là?' | Trégorrois, Gros (1984:361) |
Sémantique
L'ajout du suffixe -eg, -og obtient un agent, c'est-à-dire un être animé, prototypiquement humain.
A ne pas confondre
Il existe beaucoup de morphèmes différents réalisés en /ɛk, ɛg/. Ils sont inventoriés ici.