Différences entre les versions de « -ed (N.) »

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=== alternance apophonique ===
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La suffixation change parfois la voyelle de la racine (''[[klañv]]'' > ''[[kleñved]]'', et ''[[yac'h]]'' > ''[[yec'hed]]'', [[Kervella (1947)|Kervella 1947]]:§837).
La suffixation en ''-ed'' change parfois la voyelle de la racine (''[[klañv]]'' > ''[[kleñved]]'', et ''[[yac'h]]'' > ''[[yec'hed]]'', [[Kervella (1947)|Kervella 1947]]:§837). On parle alors d'[[alternance apophonique]].
 


=== base ===
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Le suffixe ''-ed'' des [[noms de lieux]] latin a fusionné avec un autre suffixe en ''-ed'' formant des [[noms abstraits]].
Le suffixe ''-ed'' des [[noms de lieux]] latin a fusionné avec un autre suffixe en ''-ed'' formant des [[noms abstraits]].


Les noms de lieux, masculins, dérivent des suffixes ''[[-id]]'' et ''[[-od]]'' du latin ''[[*]]‑ētum'' qui forme des noms de plantations ([[Fleuriot (1964)|Fleuriot 1964]]:358). [[Irslinger (2014)|Irslinger (2014]]:98) propose que les noms de lieux féminins en ''-ed'' sont influencés par les noms de lieux en ''[[-eg (N.)|-eg]]''.
Les noms de lieux, masculins, dérivent des suffixes ''[[-id]]'' et ''[[-od]]'' du latin ''[[*]]‑ētum'' qui forme des noms de plantations ([[Fleuriot (1964a)|Fleuriot 1964]]:358). [[Irslinger (2014)|Irslinger (2014]]:98) propose que les noms de lieux féminins en ''-ed'' sont influencés par les noms de lieux en ''[[-eg (N.)|-eg]]''.





Version du 20 avril 2021 à 13:45

Le suffixe -ed obtient un nom abstrait singulier à partir d'une racine adjectivale ou verbale.


(1) Sammet eo bet gant ar hleñved.
chargé est été avec le 5malad.ie
'La maladie l'a emporté.' Ar Merser (2009:§ 'samma')


Kervella (1947:§837) donne sec'hed, kerzhed, kleved, kousked, taled, luc'hed, pec'hed, gwasked.

Goyat (2012:321) donne yehed 'santé', kleñved 'maladie', lehed 'largeur'.

Ménard (2012) donne elvoed, f. -où 'peupleraie'.

Helias (1986) donne traped 'piège'.


Morphologie

alternance apophonique

La suffixation en -ed change parfois la voyelle de la racine (klañv > kleñved, et yac'h > yec'hed, Kervella 1947:§837). On parle alors d'alternance apophonique.

base

La base peut être adjectivale (dued 'noirceur') ou verbale (gweled 'vue').


genre

La suffixation en -ed obtient normalement un nom masculin (contra Deshayes (2003:40).


(2) Ar housked da greisteiz a zo eet er-mêz pell 'zo.
le 5dormir.sfx à1 midi R est allé dehors long y.a
'La sieste est supprimée depuis longtemps.' Trégorrois, Gros (1984:393)


Les exceptions sont kened 'beauté' ainsi que les noms de lieux en -ed, tels que ar Faved (Kervella 1947:§837).

Les noms kammed 'pas' et kaoued 'cage' sont féminins et ne dénotent pas une entité abstraite. C'est aussi le cas de golc'hed 'couette', signalé par Le Gonidec (1850:21) comme une exception féminine.


emprunt

Le suffixe -ed peut être renforcé par des emprunts au français.


(3) Jañn-Mari he-devoa prenet eur bufed koz digand honnez.
Jeanne-Marie 3SGF avait acheté un buffet vieux d'avec celle.là
'Jeanne-Marie avait acheté un vieux buffet d'avec [à] celle-là.' Trégorrois, (Gros 1970:163).


productivité

Goyat (2012:321) signale que pasianted 'patience' n'a pas de racine indépendante correspondante.

Diachronie

Le suffixe -ed des noms de lieux latin a fusionné avec un autre suffixe en -ed formant des noms abstraits.

Les noms de lieux, masculins, dérivent des suffixes -id et -od du latin *‑ētum qui forme des noms de plantations (Fleuriot 1964:358). Irslinger (2014:98) propose que les noms de lieux féminins en -ed sont influencés par les noms de lieux en -eg.


Sémantique

Goyat (2012:321) note l'alternance entre les suffixes -ed et -ded dans sklêred/sklêrded 'clarté'.


A ne pas confondre

Il existe plusieurs suffixes qui finissent en -et, ed. Il existe en particulier un autre suffixe -ed, qui lui est un marqueur de pluriel.

Bibliographie

  • Buron, Gildas. 1998. 'Le suffixe breton -ed dans l'onomastique guérandaise', Bulletin de la Société Archéologique et Historique de Nantes et de Loire-Atlantique 133, 53-72.