-der, -ter
Le morphème -der, ou -ter, sert à former des noms abstraits.
(1) | Evid kelou | ar pellder | ez out bet | er gêr... | |||
pour nouvelles | le loin.sfx | R es été | dans.le foyer | ||||
'Pour la durée de temps que tu as été à la maison...' | |||||||
(le peu de temps) | Trégorrois, Gros (1984:360) |
Trépos (2001:76) donne kaleter, 'dureté'; gwander, 'infirmité' et sklerder', 'clarté'.
Morphologie
genre
Selon Kervella (1947:§838), les noms dérivés en -der, -ter sont toujours masculins. Il précise cependant que la "langue orale" (sic) fournit des exceptions. En trégorrois en (2), teoder est féminin.
(2) | En deoder | d'ar wezenn-mañ | e oa e ziouharr. | ||||
dans.le1 épais.sfx | de'le arbres.SG-ci | R était son 2.jambe | |||||
'Ses jambes étaient de l'épaisseur de cet arbre-ci.' | Trégorrois, Gros (1984:360) |
Gros (1984:360) accepte ar bellder comme ar pellder, 'le loin (que c'est)'.
nombre
Les noms dérivés en -der, -ter font leur pluriel en -où, -ioù (Kervella 1947:§838, Chalm 2008:W-214).
exocentricité
Le suffixe der, -ter est exocentrique: il s'affixe sur un adjectif et obtient un nom.
productivité
Gros (1984:360) considère que ce suffixe n'est plus productif en breton trégorrois.
Sémantique
Selon Trépos (2001:76), le suffixe -der, -ter "marque une qualité".
Le suffixe -der, -ter se distingue du suffixe -ded, -ted qui est réservé aux mots plus abstraits (Vallée 1980:XVII, Kervella 1947:§838, Chalm 2008:W-214).
(1) | uhelder un ti | / | uhelded ur spered | ||
haut.eur un maison | haut.eur un esprit | ||||
‘la hauteur d'une maison / la hauteur d'un esprit.’ | Standard, Kervella (1947:§838) |
(2) | ar gwanderiou | a zeu eus | ar wanded. | ||
le faible.N.s | R vient de | le1 faible.N | |||
'les infirmités qui viennent de la faiblesse.' | Le Roux (1915), cité par Vallée (1980:XVII) |