-at (Inf.)
Le morphème -at est un suffixe verbal de l'infinitif. Il apparaît suffixé sur des noms. C'est un verbe léger qui signifie FAIRE.
- labour 'travail' + 'faire' = labourat 'travailler'
- marvailh 'conte' + 'faire' = marvailhat 'discuter, bavarder'
- diaoul 'diable' + 'faire' = diaoulat 'faire le diable, faire son petit diable'.
(1) | Dre | forzh | labourat, | e | tay | da | benn. | |||||
par | force | travailler | R4 | viendra | à1 | tête | ||||||
'À force de travailler, il réussira.' | ||||||||||||
Le Scorff, Ar Borgn (2011:65) |
Morphologie
composition
Ce suffixe verbal de l'infinitif se trouve dans les finales en -ikat et en -aat.
productivité
En (2), le verbe léger semble sélectionner un idéophone (signalé par l'harmonie vocalique).
(2) | Ema | o | turlutad | aze | gand | eur | goz | souflez | ||||
est | à4 | bricoler | là | avec | un | 1vieille | soufflet | |||||
'Il est là en train de s'amuser avec un vieux soufflet.' | ||||||||||||
Trégorrois, Gros (1984:484) |
Sémantique
Le sens 'FAIRE' du verbe léger -at est clair dans de nombreuses dérivations, comme sur lamm 'saut' avec lammat 'sauter, faire un saut'.
Il y a quelques cas moins clairs, avec probablement une variation dialectale. À Cléguérec en vannetais pré-moderne, au moment de la collecte de l'ALBB, Thibault (1914:433-4) donne fenechtat 'aller sous la fenêtre d'une fille lui conter fleurette'. Le sens FAIRE n'est pas adéquat dans cette dérivation (*FAIRE des fenêtres). Il a aussi gweskônyat sur le français gascon 'dire des choses inintelligibles' (FAIRE (comme/du) gascon ?).
Diachronie
(3) | É tañ | a gowessat. | |||||||||
R4 viens | de1 confesser | ||||||||||
'Je viens de me confesser.' | |||||||||||
Vannetais, Le Bayon (1878) |
A ne pas confondre
Il existe deux autres suffixes -at, et un suffixe -ad qui est susceptible d'être dévoisé en fin de mot.