Différences entre les versions de « -at, -et (excl.) »
Ligne 20 : | Ligne 20 : | ||
=== allomorphes ''-at'', ''-et'' === | === allomorphes ''-at'', ''-et'' === | ||
Il existe en vannetais un allomorphe en ''-et''. | Il existe en vannetais un [[allomorphe]] en ''-et''. [[Hemon (1956)|Hemon 1956]]:xlvii) en a attesté un dès les ''[[NG.|Noueloù Gwened]]'' fin XVI°, début XVII° (l. 1035 ''a douc'''et''' freh'', 'ô plus doux des fruits'). | ||
Ligne 30 : | Ligne 30 : | ||
| ||colspan="4" |'Quelle belle église!'||||''Vannetais'', [[Guillevic & Le Goff (1986)|Guillevic & Le Goff (1986]]:79) | | ||colspan="4" |'Quelle belle église!'||||''Vannetais'', [[Guillevic & Le Goff (1986)|Guillevic & Le Goff (1986]]:79) | ||
|} | |} | ||
== Syntaxe == | == Syntaxe == |
Version du 14 mars 2019 à 15:48
Le suffixe -at, sur une base adjectivale, est une marque exclamative.
(1) | Gwasat | amzer! | ||||
mauvais.excl | temps | |||||
'Quel mauvais temps!' | Académie bretonne (1922:151) |
Morphologie
composition
Le suffixe -at, -et sélectionne une racine adjectivale.
allomorphes -at, -et
Il existe en vannetais un allomorphe en -et. Hemon 1956:xlvii) en a attesté un dès les Noueloù Gwened fin XVI°, début XVII° (l. 1035 a doucet freh, 'ô plus doux des fruits').
(2) | (na) | braùet | un iliz! | |||
(quel) | beau.excl | un église | ||||
'Quelle belle église!' | Vannetais, Guillevic & Le Goff (1986:79) |
Syntaxe
adjectifs pré-nominaux
Les adjectifs dérivés en -at font partie des rares adjectifs antéposés au nom.
(3) | Sell | gwasad | pez toull | a zo em | loer. | ||
regarde | pire.! | morceau trou | R est dans.mon2 | chaussette | |||
'Regarde quel grand trou il y a dans mon bas.' | Helias (1986:'toull') |
adverbes?
(4) | Uhellad | e lamm | da vreur! | ||||
haut.! | R saute | mon1 frère | |||||
'Comme ton frère saute haut!' | Trépos (2001§319) |
Diachronie et variation dialectale
La forme de l'exclamatif de l'adjectif au degré de référence en moyen breton est -(h)et (Hemon 2000:46).
- caerzet den, fin du XV°, N.:921
- guelhet tra, breton de 1650 Nl.:325
- brasset maleur a so meruel hep eur bellec, trégorrois du XVIII° BD.:2188
Selon Hemon (2000:46), le suffixe -at de la langue bretonne du XX° est un mélange de ce suffixe -(h)et, l'exclamatif traditionnel, et du sufffixe -añ du superlatif.
(5) bravât micher eo hini ar c'hemener!, Cornouaille 1912, MMKE.:150
- 'Quel beau métier que celui de tailleur!'
répartition dialectale
Au début du XX°, pour l'Académie bretonne (1922:151), c'est un trait du vannetais, mais aussi du trégorrois et du gallois et son usage est recommandé dans les écrits littéraires.
(6) | Pellat | ê | bet! | ||||
loin.sfx | est | été | |||||
'Il a été si longtemps!' | Trégorrois, Leclerc (1986:196), cité par Favereau (1997:532) |
Hemon (2000:46) considère que dans la langue du milieu du XX°, le suffixe -añ du superlatif a entièrement supplanté le suffixe -at en Léon et Trégor.
Humphreys (1990:135) considère que le suffixe exclamatif est un trait du breton du Sud Est.
horizons comparatifs
Hemon (2000:46) considère que (h)et est le suffixe du degré de référence de l'adjectif en moyen gallois (caerzet den 'un homme aussi beau (que ça)').
Humphreys (1990:135) considère que ce suffixe -ad du breton est apparenté au gallois -ed qui est utilisé dans les comparaisons d'égalité, et n'a d'impact exclamatif que rarement en gallois littéraire.
Sémantique
Le suffixe exclamatif -at, -et n'est pas compatible avec le complémenteur exclamatif pegen (* pegen bravat tra).
Il peut apparaître avec le complémenteur exclamatif na(g), avec lequel on trouve aussi des finales du superlatif (na krisa tra!, Léon 1878, EKG.II.:226).