Différences entre les versions de « -at, -et (excl.) »
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[[Humphreys (1990)|Humphreys (1990]]:135) considère que le suffixe exclamatif est un trait du breton du Sud Est. Pour l'[[Académie bretonne (1922)|Académie bretonne (1922]]:151), c'est un trait du vannetais, mais aussi du trégorrois [sic] et du gallois. | [[Humphreys (1990)|Humphreys (1990]]:135) considère que le suffixe exclamatif est un trait du breton du Sud Est. Pour l'[[Académie bretonne (1922)|Académie bretonne (1922]]:151), c'est un trait du vannetais, mais aussi du trégorrois [sic] et du gallois. | ||
Au début du XX°, l'[[Académie bretonne (1922)|Académie bretonne (1922]]:151) recommandait son usage dans les écrits littéraires. | Au début du XX°, l'[[Académie bretonne (1922)|Académie bretonne (1922]]:151) recommandait son usage dans les écrits littéraires. | ||
=== horizons comparatifs === | === horizons comparatifs === |
Version du 16 octobre 2016 à 11:20
Le suffixe -at, sur une base adjectivale, est une marque exclamative.
(1) | Gwasat | amzer! | ||||
mauvais.excl | temps | |||||
'Quel mauvais temps!' | Académie bretonne (1922:151) |
Morphologie
composition
Le suffixe -at, -et sélectionne une racine adjectivale au degré de rééfrence.
allomorphes -at, -et
Il existe en vannetais un allomorphe en -et.
(2) | (na) | braùet | un iliz! | |||
(quel) | beau.excl | un église | ||||
'Quelle belle église!' | Vannetais, Guillevic & Le Goff (1986:79) |
Diachronie et variation dialectale
La forme de l'exclamatif de l'adjectif au degré de référence en moyen breton est -(h)et (Hemon 2000:46).
- caerzet den, fin du XV°, N.:921
- guelhet tra, breton de 1650 Nl.:325
- brasset maleur a so meruel hep eur bellec, trégorrois du XVIII° BD.:2188
Selon Hemon (2000:46), le suffixe -at de la langue bretonne du XX° est un mélange de ce suffixe -(h)et, l'exclamatif traditionnel, et du sufffixe -añ du superlatif (bravât micher eo hini ar c'hemener!, Cornouaille 1912, MMKE.:150).
répartition dialectale
Hemon (2000:46) considère que dans la langue moderne, le suffixe -añ du superlatif a entièrement supplanté le suffixe -at en Léon et Trégor. On le trouve cependant encore au début XX° sous la plume de Louis Leclerc.
(1) | Pellat | ê | bet! | ||||
loin.sfx | est | été | |||||
'Il a été si longtemps!' | Leclerc (1986:196) cité par Favereau (1997:532) |
Humphreys (1990:135) considère que le suffixe exclamatif est un trait du breton du Sud Est. Pour l'Académie bretonne (1922:151), c'est un trait du vannetais, mais aussi du trégorrois [sic] et du gallois.
Au début du XX°, l'Académie bretonne (1922:151) recommandait son usage dans les écrits littéraires.
horizons comparatifs
Hemon (2000:46) considère que (h)et est le suffixe du degré de référence de l'adjectif en moyen gallois (caerzet den, 'un homme aussi beau (que ça)').
Humphreys (1990:135) considère que ce suffixe -ad du breton est un cognat du gallois -ed, qui lui est utilisé dans les comparaisons d'égalité et n'a d'impact exclamatif que rarement en gallois littéraire.
Sémantique
Le suffixe exclamatif -at, -et n'est pas compatible avec le complémenteur exclamatif pegen (* pegen bravat tra).
Il peut apparaître avec le complémenteur exclamatif na(g), avec lequel on trouve aussi des finale du superlatif (na krisa tra!, Léon 1878, EKG.II.:226).