-antez, -entez

De Arbres

Le suffixe -entez, ou -antez, forme des noms abstraits.


(1) brav, 'beau' => braventez, 'beauté'


Trépos (2001:76) donne braventez, 'beauté'; garventez, 'rudesse'; follentez, 'folie'.

Goyat (2012:322) donne /fa'lente/, fallentez, 'mauvaiseté'; /ʒys'tente/, justentez, 'justesse'; /kọ'zɛ nte/, kozentez, 'vieillesse'; /ledã'nente/, ledanentez, 'largeur'.

Helias 1986:13) donne paourentez, 'pauvreté' sur l'adjectif paour, 'pauvre'.


Morphologie

base

La base est la plupart du temps adjectivale, mais peut aussi être verbale (/ka'rãnte/, karantez, 'amour', Goyat 2012:322).

dérivation

Selon Le Bayon (1878:14), les finales en -an̄té dénotent un état extrême et sont dérivées de la forme du superlatif de l'adjectif. Il donne gullan̄té, 'amélioration'.

Cependant, il donne aussi fallan̄té, 'perversité' (qui n'est pas réalisé en *gwashantez).


genre

Selon Le Bayon (1878:14), les finales en -an̄té sont de genre incertain. Il donne les masculins pillan̄té, 'abondance', largan̄té, 'générosité', et les féminins peuran̄té, 'pauvreté' et karan̄té.


variation dialectale et allomorphes

-ante

Trépos (2001:75, 76) signale une forme vannetaise qu'il orthographie ante ou -anté.


-enti, -anti

Favereau (1997:§161) considère que -enti et -anti sont des allomorphes cornouaillaise et vannetaise de -entez. Il donne comme dérivations équivalentes:

  • ar baourentez, 'la pauvreté', le trégorrois ar brawentez, 'la gentillesse', berrentez, 'gêne', bras(s)entez, 'grandeur', follentez, 'folie', furentez, 'sagesse'

et

  • mezhventi, 'alcoolisme'


Il donne les paires:

skuizhentez et le cornouaillais skuishenti, 'fatigue'
kozhentez, et le cornouaillais koshenti, 'ancienneté'

Sémantique

Le suffixe -antez, -entez est concurrencé localement par d'autres suffixes formant des noms abstraits. Le Gall (1957) donne ainsi à l'Hôpital-Camfrout, avec le suffixe -eri, braveri, 'beauté'. Il signale que la forme braventez "des dictionnaires" y est inutilisée.


Diachronie

Irslinger (2014:97) considère que ‑entez dérive du vieux breton -ant (Fleuriot 1964:348), suivi de -ez, au genre hésitant, qui dérive d'une racine en *‑iio̯ /ā‑.