-amant, -mant

De Arbres

Le suffixe -amant, -emant, comme les autres suffixes en -ant, est un emprunt d'origine romane.


(1) maleuruzamant, 'malheureusement',

Evid ar Brezhoneg 176, p.3-6.


Kervella (1947:§840) donne gouarnamant, gwiskamant, aezamant, boazamant, interamant, paramant, parlamant.

Trépos (2001:75) ajoute nehamant, 'souci'.

Goyat (2012:317) ajoute: /asa'nãmãn/, asantamant, 'fiançailles', /aʃy'ãmãn/, achuamant, 'finition', /ʃã'ʃãmãn/, chañchamant, 'changement', /diɛ'zãmãn/, diêzamant, 'difficulté'.


Morphologie

genre

Kervella (1947:§840) considère que les noms en -amant sont féminins. Il note les usages non mutés de ar Gouarnamant, ar Parlamant, qu'il désapprouve.

nombre

Kervella (1947:§840) relève des pluriels en -où (gwiskamantoù), et des formes en /ʃu/ dans la "langue populaire" (gwiskamañchoù, koumamañchoù).


variation dialectale

Pour Plozevet, Goyat (2012:317) donne une forme avec la première voyelle nasalisée: /-ãmãn/.

On retrouve le suffixe -amant dans la disjonction peotramant, 'ou bien, sinon', dont les variations dialectales sont documentées dans la carte 526 de l'ALBB, pour la traduction de 'Fais cela, sinon'.


(2) An orjalenn-mañ a vo red disgwerañ anezi petramant e torro pa vo pleget.
le fer.SG-ci R sera obligé recuire P.elle sinon R cassera quand sera plié
'Il faudra recuire ce fil de fer-ci (de cuivre) sans quoi il cassera quand on le pliera.' Gros (1970b:§'orjal')


Diachronie

Irslinger (2014:98) pointe que le suffixe est dans la langue moderne du même genre masculin que son emprunt français, malgré quelques exemples au féminin depuis les XVI° et XIX° siècles (Hemon 1975:27, Favereau 1997:75).


  • latin ‑amentum, n. > vieux français et français ‑emant, m.


Cette finale peut être renforcée en breton moderne par des emprunts nouveaux: batimant, 'bâtiment'.