-abl, -apl

De Arbres

Le suffixe -abl, ou -apl, est un emprunt au suffixe -able du français. Il dénote la possibilité.


(1) croire (/krwaj-/) > croyable

krediñ, 'croire' (/kred-/) > kredapl, 'croyable, sans doute'


(2) Al lip 'zo mad, med n'eo ket enorabl.
le lèche R est bon mais ne'est pas honorable
'Le léchage est bon, mais il n'est pas honorable.'
(Il n'est pas convenable de lécher les plats.) Gros (1970b:§'lip')


Morphologie

Le suffixe -abl, -apl sélectionne un radical verbal, et sert à la formation d'un adjectif.


(3) An dra-se 'zo serrapl diàr al loened.
le 1chose-ci est atrapp.able de le bêtes
'On peut attraper cela [des dartres] avec les bêtes.'
Haut-vannetais, Louis (2015:29)


Sémantique

-abl, -apl vs. he-

Le suffixe -abl, -apl s'appuie sur le peu de productivité du préfixe he- en breton moderne, ce qui ouvre le débat du choix des dérivations pour les néologismes.


 Le Roux (1915:69):
 "Pour 'divisible', M. Jaffrennou donne rannabl, diforc'habl, mots hybrides formés un radical celtique et d'un suffixe français. Il aurait été plus breton d'employer le préfixe he- 'bien' et de former ainsi herann, d'où l'on aurait pu tirer, à l'exemple du gallois, le substantif dérivé herannder, 'divisibilité'."

A ne pas confondre

Indépendamment, des mots entiers avec une finale en -able sont empruntés au français. Ils ont une sémantique différente.


(4) Frammet-abominabl eo.
bâti-INT est
'Il est formidablement charpenté.' Trégorrois, Gros (1984:30)


(5) Minabl eo kreñv.
INT est fort
'C'est formidable comme il est fort!' Trégorrois, Gros (1974:141)