Différences entre les versions de « -amant, -mant »
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=== '-añs' vs. '-amant' === | |||
[[Favereau (1997)|Favereau (1997]]:§150) donne deux paires minimales où les suffixes ''[[-añs]]'' vs. ''[[-amant]]'' semblent équivalents, ou laissés au choix d'un dialecte ou l'autre. | |||
(1) ''didu'''añs''''' et ''didu'''amant''''', 'attraction', ''Pélem'' | |||
(2) ''nec'h'''añs''''', 'embarras', ''vannetais'' | |||
: ''nec'h'''amant''''', 'embarras', ''standard'' | |||
Version du 17 avril 2014 à 10:39
Le suffixe -amant, -emant, comme les autres suffixes en -ant, est un emprunt d'origine romane.
Kervella (1947:§840) donne gouarnamant, gwiskamant, aezamant, boazamant, interamant, paramant, parlamant.
Trépos (2001:75) ajoute nehamant, 'souci'.
Favereau (1997:§148) donne aezamant, 'commodité', boazamant, 'habitude', diduamant, 'distraction', finisamant, 'achèvement', jouisamant, jouissance', nec'hamant, 'inquiétude'...
Goyat (2012:317) ajoute: /asa'nãmãn/, asantamant, 'fiançailles', /aʃy'ãmãn/, achuamant, 'finition', /ʃã'ʃãmãn/, chañchamant, 'changement', /diɛ'zãmãn/, diêzamant, 'difficulté'.
Morphologie
genre
Kervella (1947:§840) considère que les noms en -amant sont féminins. Il note les usages non mutés de ar Gouarnamant, ar Parlamant, qu'il désapprouve. Favereau (1997:§148), pour gouarnamant, note une hésitation sur le genre précisément en Léon.
Favereau (1997:§148) donne comme féminins div interamant, 'deux enterrements', ar gomansamant, 'le commencement' et ur wiskamant, 'un habillement'.
nombre
Kervella (1947:§840) relève des pluriels en -où (gwiskamantoù), et des formes en /ʃu/ dans la "langue populaire" (gwiskamañchoù, koumamañchoù).
variation dialectale
Pour Plozevet, Goyat (2012:317) donne une forme avec la première voyelle nasalisée: /-ãmãn/.
productivité
Ce suffixe est soutenu en synchronie par l'existence des adverbes dérivés en -amant, emprunts transparents aux adverbes en -ement du français (maleuruzamant, 'malheureusement', Evid ar Brezhoneg 176:3-6).
On retrouve ce suffixe -amant dans la disjonction peotramant, 'ou bien, sinon', dont les variations dialectales sont documentées dans la carte 526 de l'ALBB, pour la traduction de 'Fais cela, sinon'.
(2) | An orjalenn-mañ | a vo red disgwerañ anezi | petramant | e torro pa vo pleget. | |||
le fer.SG-ci | R sera obligé recuire P.elle | sinon | R cassera quand sera plié | ||||
'Il faudra recuire ce fil de fer-ci (de cuivre) sans quoi il cassera quand on le pliera.' | Gros (1970b:§'orjal') |
Sémantique
'-añs' vs. '-amant'
Favereau (1997:§150) donne deux paires minimales où les suffixes -añs vs. -amant semblent équivalents, ou laissés au choix d'un dialecte ou l'autre.
(1) diduañs et diduamant, 'attraction', Pélem
(2) nec'hañs, 'embarras', vannetais
- nec'hamant, 'embarras', standard
Diachronie
Irslinger (2014:98) pointe que le suffixe est dans la langue moderne du même genre masculin que son emprunt français, malgré quelques exemples au féminin depuis les XVI° et XIX° siècles (Hemon 1975:27, Favereau 1997:75).
- latin ‑amentum, n. > vieux français et français ‑emant, m.
Cette finale peut être renforcée en breton moderne par des emprunts nouveaux: batimant, 'bâtiment'.