Différences entre les versions de « Condition B du liage »

De Arbres
Ligne 1 : Ligne 1 :
La Condition B du [[liage]] stipule qu'un pronom [[anaphorique]] non-[[pronom réfléchi|réfléchi]] est autorisé uniquement dans la mesure où il n'est pas [[liage|lié]] dans son domaine [[local]].
La Condition B du [[liage]] est un universel de language qui stipule qu'un pronom [[anaphorique]] non-[[pronom réfléchi|réfléchi]] est autorisé uniquement dans la mesure où il n'est pas [[liage|lié]] dans son domaine [[local]]. Il ne peut pas avoir un [[antécédent]] local [[référence|co-référent]] qui le [[c-commande]].


Il ne peut pas avoir un [[antécédent]] local [[référence|co-référent]] qui le [[c-commande]].


En (1), le pronom non-réfléchi en fin de phrase peut [[co-référer]] avec ''Yann'', mais pas avec ''Lenaig''. Selon la condition B du liage, cela s'explique par le fait qu'il existe un [[antécédent]] qui co-réfère avec ''Lenaig'' dans le domaine [[local]] de l'[[anaphore]] (le [[pronom vide]] de l'infinitive: [[PRO]]).   
En (1), le pronom non-réfléchi en fin de phrase peut [[co-référer]] avec ''Yann'', mais pas avec ''Lenaig''. Selon la condition B du liage, cela s'explique par le fait qu'il existe un [[antécédent]] qui co-réfère avec ''Lenaig'' dans le domaine [[local]] de l'[[anaphore]] (le [[pronom vide]] de l'infinitive: [[PRO]]).   
Ligne 27 : Ligne 26 :
|-
|-
||| colspan="4" | 'une personne difficile à satisfaire',|||| ''Plozévet'', [[Goyat (2012)|Goyat (2012]]:249)
||| colspan="4" | 'une personne difficile à satisfaire',|||| ''Plozévet'', [[Goyat (2012)|Goyat (2012]]:249)
|}
[[Hendrick (1990)|Hendrick (1990]]:123) note que quand le pronom est [[lié]] dans sa catégorie gouvernante comme en (3), il ne peut pas coréréfrer avec le pronom qui le lie.
{| class="prettytable"
|-
|(3)|| Skrivañ || a reont ||dezho.
|-
| || écrire || [[R]] [[ober|font]]<sub>''i''</sub> ||[[da|à]].[[pronom incorporé|eux]]<sub>''[[*]]i/j''</sub>
|-
||| colspan="4" | 'Ils lui écrivent',|||| ''Standard'', [[Hendrick (1990)|Hendrick (1990]]:123)
|}
|}



Version du 7 avril 2015 à 16:45

La Condition B du liage est un universel de language qui stipule qu'un pronom anaphorique non-réfléchi est autorisé uniquement dans la mesure où il n'est pas lié dans son domaine local. Il ne peut pas avoir un antécédent local co-référent qui le c-commande.


En (1), le pronom non-réfléchi en fin de phrase peut co-référer avec Yann, mais pas avec Lenaig. Selon la condition B du liage, cela s'explique par le fait qu'il existe un antécédent qui co-réfère avec Lenaig dans le domaine local de l'anaphore (le pronom vide de l'infinitive: PRO).


(1) Pedin a reas Yann Lenaig da respont anezhañ /*anezhi.
inviter R fit Yann Lenaigx [ PROx de répondre P.lui / P.elle ]
'Yann a demandé à Lenaig de lui répondre (à lui/*à elle).' Trégorrois, Stephens (1990:157)


En (2), ur beg lie le pronom fort indépendant me: il y a clairement c-commande et co-référence. Cependant, me n'apparaît pas comme un réfléchi car ur beg est en dehors de son domaine local. Me n'est donc pas lié dans son domaine local.


(2) / or ˌbeɡ min'ɛrɡɛz/
eur beg [CP m’en argas ].
un bouche moi le rejeter
'une personne difficile à satisfaire', Plozévet, Goyat (2012:249)


Hendrick (1990:123) note que quand le pronom est lié dans sa catégorie gouvernante comme en (3), il ne peut pas coréréfrer avec le pronom qui le lie.


(3) Skrivañ a reont dezho.
écrire R fonti à.eux*i/j
'Ils lui écrivent', Standard, Hendrick (1990:123)


Invisibilité syntaxique à l'intérieur d'un composé morphologique

En (3), le pronom objet proclitique he est à l'intérieur d'un composé morphologique formant un nom. Le pronom est licite malgré sa co-référence madame et son absence de morphologie réflexive. La traduction en français donne un mot-à-mot agrammatical.


(3) Madame lez-he-gwintañ.
madame laisse-la-culbuter Le Scorff, Ar Borgn (2011:35)
# 'Madame se-laisse-culbuter' / * 'Madame laisse-la-culbuter.'